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    Lokman Slim ou « l’utilité de l’inutile »

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    By Antoine Courban on 8 février 2021 à la une

    Ce n’est pas sous l’angle de la politique que je parlerai de Lokman Slim, mais sous celui de l’humanisme et de la culture qui ont marqué la Nahda ou « révolution culturelle arabe » comme l’appelle Samir Kassir.

     « L’utilité de l’inutile » est le titre du dernier essai-manifeste en faveur de l’humanisme universel publié par le philosophe italien Nuccio Ordine. En 2019, les Éditions Al-Jadid de Beyrouth, fondées par Lokman et sa sœur Rasha, ont pris soin de le traduire et de le publier en arabe (li wajhi ma la yalzam). Ce titre résonne aujourd’hui comme le testament personnel de l’humaniste Lokman. Suite à l’assassinat de ce grand intellectuel et citoyen, l’opinion publique a découvert l’intimité d’un milieu familial qui perpétue jusqu’à nos jours l’esprit de la Nahda, de cet « inutile indispensable » que sont la culture et l’esprit universel et que les villes du Caire et de Beyrouth ont fait émerger au XIX° siècle.

    A deux siècles de distance, il est difficile de ne pas mettre côte à côte la figure de Lokman Slim (1962-2021) et celle d’Ahmad Farès al-Chidiaq (1804-1887), deux modèles accomplis du sujet de la modernité : homme libre au savoir étendu, esprit universel, intellectuel engagé, citoyen soucieux du bien commun, piégé au milieu de l’Orient arabe par la dictature du groupe et des narcissismes identitaires meurtriers.

    « A défaut de réformer la société, l’homme qui naissait ainsi de la Nahda lui avait imposé son existence » écrit Samir Kassir à propos d’Ahmad Farès el Chidiaq dont la vie fut une incessante pérégrination d’un homme ne parvenant pas à se laisser diluer dans un groupe religieux. Maronite de naissance, il se convertit d’abord au protestantisme puis à l’Islam. Était-il chrétien ? Était-il musulman ? Nul ne peut le deviner, y compris le cimetière ottoman de Hazmieh où sa dépouille repose. Il en est de même de Lokman, de père musulman et de mère chrétienne et dont la dépouille reposera, en principe sans cérémonie religieuse aucune, dans le jardin de la demeure familiale de Ghobeïri non loin de la sépulture de Chidiaq. La dépouille de Lokman, dans son jardin particulier, résume à elle toute seule la « libanité », l’identité d’une société déchiquetée par les dents des fauves qui ont dépecé le pays. Les larmes qui seront versées sur sa sépulture sont celles de l’unité politique que les groupes libanais criminels ont rendu impossible à réaliser.

    Dans le Liban meurtri, atomisé, morcelé, ruiné, détruit, dépecé par les hyènes confessionnelles, la dépouille de Lokman lance un témoignage vivant, d’une puissance inouïe. Elle clame la dignité de tout un chacun dans son humanité et non dans son identité confessionnelle. Libérée des chaînes sectaires, elle affirme que l’individualité charnelle du citoyen n’appartient pas à un groupe sectaire mais au sol d’une patrie commune. Non, ceci n’est point de l’athéisme militant mais c’est l’affirmation d’une très noble spiritualité, celle de la fraternité humaine qui transcende les identités collectives.

    De la tombe laïque de Fares à Hazmieh, à celle tout aussi laïque de Lokman à Ghobeïri, deux siècles qui chantent Beyrouth, la ville sans laquelle l’esprit de la Nahda n’aurait pas été. Sans la culture, sans l’humanisme, ni l’un ni l’autre n’aurait accédé à un tel degré d’humanité et ne seraient devenus ces citoyens exemplaires, ces grands rebelles face aux forces des ténèbres qui viennent d’abattre Lokman. Si l’homme est, à l’origine, un singe hominisé, c’est par la culture qu’il s’humanise petit à petit en s’individualisant au sein d’une famille, d’une société, d’une patrie dont il a le souci permanent.

    Le message d’outre-tombe de Lokman Slim, est celui de Hannah Arendt dénonçant l’illusion de pouvoir comprendre le totalitarisme : « Ce n’est heureusement pas vrai » dit-elle « car, autrement, notre situation serait sans espoir ». Le totalitarisme est irrationnel. On ne dialogue pas avec lui. Avec une grande confiance en soi, on lui dit « NON ».

    ire « NON » au totalitarisme du Hezbollah commence d’abord par le dire à soi-même. Il suffit de surmonter sa propre peur et tout deviendra possible. On pourra assourdir le ciel, la terre, l’enfer et le Hezbollah lui-même, avec le cri immense de la liberté et de la dignité de l’homme.
    Mais pour cela, il faut faire appel, à l’image de Lokman, aux trésors de la culture et de l’humanisme, c’est-à-dire à « l’utilité de l’inutile ».

    acourban@gmail.com

    *Beyrouth

    OLJ

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