Le nouveau gouverneur de la Banque du Liban a dévoilé, vendredi 4 avril, ses intentions en matière financière après sa prestation de serment devant le président Joseph Aoun. Il a fait de la lutte contre le « blanchiment » et le « financement du terrorisme » ses priorités.
Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Le principal souci de Karim Souhaid est de retirer le Liban de la liste grise du Groupe d’action financière (Gafi), l’institution chargée de fixer les standards internationaux en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Pour atteindre cet objectif, le nouveau gouverneur de la Banque centrale s’est engagé à démanteler « l’économie illégale ». Même s’il ne l’a pas dit explicitement, c’est le Hezbollah qui est principalement dans sa ligne de mire. Le parti chiite dispose de son propre réseau bancaire, appelé al-Qard al-Hassan, que les États-Unis et Israël souhaitent voir disparaître.
Les « petits » épargnants
Autre priorité de Karim Souhaid, la restitution « intégrale et progressive des dépôts », en commençant par les « petits » épargnants, et en mettant à contribution « les banques, la Banque du Liban et l’État ». Il n’a pas cependant précisé qui supportera la plus grande part des pertes provoquées par l’effondrement économique et social, estimées à 76 milliards de dollars.
Dans le passé, Karim Souhaid avait fait assumer à l’État la plus grande part de responsabilité dans la crise et a proposé de financer les pertes en privatisant le secteur public. Il serait aussi partisan de la vente des réserves d’or du Liban, dont la valeur est estimée, aujourd’hui, à 25 milliards de dollars.