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    Censure ou le ré-enchantement du monde

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    By Antoine Courban on 29 juillet 2019 à la une

    Le 7 mars 1277, l’évêque de Paris Étienne Tempier proclame son fameux Syllabus qui condamne les propositions de Siger de Brabant ainsi que d’autres maîtres de l’Université de Paris.

    Ce geste continue, aujourd’hui encore, à susciter toute une polémique sur les rapports entre Foi et Raison, Religion et Science, Église et Libertés, Dieu et l’Homme. Mais, au-delà de ces catégories, une question angoissante se pose : existe-t-il un magistère de la vérité ? Le Syllabus d’Étienne Tempier aura, heureusement, des conséquences inverses à son but qui était de « protéger » la jeunesse universitaire de la chrétienté contre l’influence des libertés audacieuses du rationalisme des Arabes (Ibn Rushd/ Averroès surtout). Les thèses interdites auront encore plus d’audience à partir de la grande crise universitaire du XIVe siècle et participeront, à une place éminente, à la sécularisation du christianisme qui culminera par les Lumières du XVIIIe siècle et l’émergence du « sujet autonome » de la modernité.

    Mais ce « sujet autonome » était doté d’un ego pris dans un face-à-face polémique perpétuel avec le moi divin. C’est l’impasse de l’optimisme historique et de son humanisme athée, exclusivement anthropocentrique, qui coûtera si cher à l’humanité par la déification de la société qu’il a induite.

    Le 8 décembre 1864, en complément de son encyclique Quanta Cura, le pape Pie IX publie son célèbre et intransigeant Syllabus qui condamne sans appel, du haut de l’autorité papale, 80 propositions de la modernité : naturalisme, rationalismes absolu et modéré, socialisme, communisme, libéralisme moderne, sociétés secrètes, sociétés clérico-libérales, etc. Son successeur, Léon XIII, atténuera quelque peu le ton du Syllabus en exposant une doctrine sociale de l’Église catholique, grâce à l’encyclique Rerum Novarum publiée le 15 mai 1891. Dès 1904, Max Weber avait parfaitement compris les enjeux de ce long processus qui aboutit, selon lui, à ce qu’il appellera Entzauberung der Welt ou le « désenchantement du monde ».

    Le 22 juillet 2019, l’évêque maronite de Byblos, Mgr Michel Aoun, appuyé par le Centre catholique d’information que dirige le père Abdou Abou Kasm, publie un communiqué pour le moins surprenant car il nous ramène, non pas au Syllabus de Pie IX mais à celui d’Étienne Tempier. En 1277, l’évêque de Paris avait mis le monde universitaire, et les intellectuels en général, devant un fait accompli : la censure que l’Église prétend exercer dans l’espace public (non sécularisé) en tant que gardienne des vérités révélées et, par conséquent, au nom de son rôle exclusif de magistère de la vérité. Le 22 juillet dernier, suite aux remous autour du spectacle prévu le 9 août de Mashrou’ Leila, l’évêque maronite de Byblos exige l’interdiction du spectacle à moins que le groupe ne fasse amende honorable en présentant des excuses à l’Église (laquelle ? quelle juridiction ?) et au peuple chrétien (quelle confession ? quelle juridiction ?).

    Inutile de rappeler les détails événementiels de cette polémique qui a commencé par un « appel à la nation maronite et au peuple chrétien du Liban », lancé par des activistes d’extrême droite, mettant en garde contre le groupe musical en question et accusant ses membres d’être des homosexuels amateurs de cultes sataniques. Bref, un concert de musique rock se voit ramené au statut d’un sabbat des sorcières comme l’imaginaient au Moyen Âge les tribunaux de la Sainte Inquisition. L’imaginaire des chrétiens puritains du Liban était ainsi réduit à livrer un combat donquichottesque contre des démons sodomites.

    Le geste de Mgr Michel Aoun pose de nombreuses questions. S’il s’avère que certaines paroles de chansons constituent un blasphème antichrétien, l’évêque maronite ne peut pas, à lui tout seul, parler et agir au nom de toute l’Église de Jésus-Christ rassemblée à Byblos. Cette cité est sous la juridiction de deux autres évêques : le métropolite orthodoxe de Byblos et Botrys, ainsi que l’évêque grec-catholique de Beyrouth et Byblos. L’évêque maronite est en droit d’imposer des sanctions disciplinaires à l’un ou l’autre membre de la troupe, à condition qu’il(s) relève(nt) de la juridiction ecclésiastique maronite. Mais il n’est pas en droit de « censurer » une activité dans l’espace public libanais, et encore moins d’exiger une amende honorable de la part de la troupe. Les lois libanaises existent en matière de blasphème ou de profanation ; la justice civile est là pour les faire appliquer.

    Au-delà de ses petits détails locaux, cette affaire s’inscrit dans un grand mouvement inquiétant, celui d’un « réenchantement du monde ». Non, il ne s’agit pas d’un retour du religieux comme l’avait cru André Malraux. Il ne s’agit pas non plus d’un affrontement titanesque entre Foi et Raison. Il s’agit tout bonnement d’une gigantomachie de tous les communautarismes et de leurs masses populaires malades de leur grégarisme identitaire. On l’a vu récemment dans l’affaire de la députée sunnite Roula Tabchi, forcée de s’excuser auprès du mufti de la République pour avoir imprudemment tenté de communier à une messe où elle était présente.

    Le geste de Mgr Michel Aoun nous ramène, non pas au Syllabus d’Étienne Tempier, mais à une époque antérieure, celle où nul ne pouvait penser par lui-même. Le XXIe siècle marche, tel un somnambule, « vers une censure pire que toutes celles du Moyen Âge », avertit Alain de Libera, qui met l’université devant ses responsabilités face à la censure, en lui rappelant de protéger l’enclos universitaire, voire de le sanctuariser, en laissant à sa porte les crispations identitaires « et les délices de l’anathème ».

    acourban@gmail.com

    *Beyrouth

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