La capitale du Yémen, Sanaa, est chaque jour un peu plus au cœur des combats qui opposent les forces loyalistes et les rebelles chiites houthistes, malgré le cessez-le-feu signé à la mi-décembre.
Les miliciens houthistes, opposés au régime yéménite depuis le début des années 2000, ont lancé à la fin de l’été 2014 une offensive qui leur a permis de prendre le contrôle de Sanaa dès le mois de septembre, poussant Abd Rabbo Mansour Hadi, le président reconnu par la communauté internationale, à s’exiler.
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Depuis plusieurs semaines, les efforts de la coalition militaire arabe pilotée par l’Arabie saoudite, qui intervient depuis maintenant neuf mois jour pour jour, ont permis aux forces loyalistes de serapprocher de Sanaa.
Des combats autour de Sanaa
Vendredi 18 décembre, ils sont parvenus à reprendre le contrôle de Djebel Al-Salb, une ville à seulement 40 kilomètres de la capitale, qui était tombée aux mains des rebelles l’an dernier. Le 26 décembre, les rebelles ont tenté de contre-attaquer, sans succès, selon plusieurs sources militaires. Les forces loyalistes avaient justement renforcé leurs positions en acheminant dans le secteur des renforts en hommes et en matériels, dont des blindés et des chars.
Le même jour, six soldats loyalistes ont été tués par l’explosion de trois roquettes tirées par des houthistes dans l’enceinte d’un bâtiment contrôlé par les loyalistes à Marib. Les loyalistes ont nettement progressé ces derniers jours dans cette ville située à environ 120 kilomètres à l’est de Sanaa.
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Au nord de la capitale cette fois, des avions de combat de la coalition ont mené à l’aube plusieurs raids contre des poches de résistance des rebelles à Majzar, une région de la province d’Al-Jawf, contrôlée en grande partie par les forces loyalistes.
Les événements de samedi s’expliquent par la volonté des loyalistes de reprendre Sanaa, en progressant par le sud et le centre. En neuf mois, les frappes de la coalition leur ont déjà permis deregagner du terrain. Le président en exil a pu revenir dans le pays, à Aden, en septembre. Les houthistes conservent cependant une large partie du nord-est du pays, leur bastion historique, qui a également fait l’objet de frappes de la coalition, samedi.
Malgré cette progression, aucun des deux camps ne semble pouvoir prendre un avantage décisif dans le conflit qui a fait au moins 6 000 morts, 28 000 blessés et 2,5 millions de déplacés, selon les Nations unies.
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