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Ainsi, un article est paru dans la presse française -Le Figaro– décrivant une classe de jet-setters libanais de la haute bourgeoisie, buvant des boissons spirituelles coûteuses et menant une vie de luxe et d’excès, alors que leur pays est engagé dans une guerre contre Israël avec des pertes quotidiennes – principalement des combattants – et des frappes aériennes contre des stations de lancement de missiles.
L’article visait à susciter l’indignation, la surprise et même le dégoût du lecteur face à une attitude aussi insouciante d’une classe bourgeoise libanaise qui a probablement accumulé sa richesse de manière douteuse et qui exhibe ses richesses nouvellement acquises de la manière la plus odieuse, vicieuse et vulgaire.
Rien de répréhensible dans cette description si ce n’est qu’elle n’est ni unique ni choquante, mais plutôt malhonnête, surtout venant d’un journaliste français. Voyez-vous, l’occupation est un syndrome qui affecte les comportements des gens. Ils se soumettent physiquement à un occupant et, au fil du temps, se soumettent mentalement/moralement en commettant des excès en raison de leur situation d’occupation, ayant ainsi une vie conditionnée et contrôlée par quelqu’un d’autre. Cela justifie leurs actes – à leurs yeux – et attribue les circonstances désespérées aux comportements.
Paris sous l’occupation allemande a vécu ses nuits les plus folles en termes de musique, de cabaret, de prostitution, de consommation d’alcool et de drogues, de paris, de commerce au marché noir, de pillage de collections d’art et de maisons juives ; et la dénonciation par les Français d’autres Français qui étaient juifs ou ‘suspects’ d’être juifs, menant à leur déportation vers les camps de la mort nazis. La libération de la France en 1944 a libéré la population occupée qui, à une écrasante majorité, est passée de la collaboration à la résistance.
Le Liban d’aujourd’hui n’est pas différent, y compris ses collaborateurs et commerçants du marché noir, ainsi que ses nazis (Iran), la milice nazie (Hezb) et son Pétain (Aoun). À part l’absence d’un De Gaulle en vue, cette comparaison entre la France occupée par les nazis et le Liban d’aujourd’hui (et pas seulement Faqra) aurait été plus appropriée, surtout pour un journaliste français.