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    Le Liban incapable de défendre ses frontières maritimes

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    By Sibylle Rizk on 6 juin 2022 à la une
    Un litige oppose depuis 2011 le pays du Cèdre à Israël. Les frontières revendiquées par l’État hébreu empiètent de 860 kilomètres sur l’espace maritime revendiqué par le Liban. L’amateurisme de Beyrouth l’empêche de faire avancer ses positions.

     

     

    Le navire de forage en eaux profondes affrété par la compagnie pétrolière internationale Energean a quitté son port de Singapour début mai et devrait incessamment arriver à destination, le champ gazier de Karish situé à la frontière entre Israël et le Liban. « Cette arrivée consacre le fiasco libanais en matière de défense de ses frontières maritimes », s’indigne l’experte en énergie Laury Haytayan, qui, sur Twitter, fait quotidiennement le décompte des jours restant aux autorités libanaises pour réagir.

    « Dès lors que débutera l’extraction du gaz (prévue par Energean dans trois mois, NDLR) le Liban perdra une carte maîtresse face à Israël », estime Michel Ghazal, consultant auprès de l’équipe libanaise déléguée en octobre 2020 pour conduire des pourparlers indirects avec Israël, au poste frontalier de Nakoura, sous l’égide de l’Onu et des États-Unis. La délégation libanaise a alors annoncé revendiquer un nouveau tracé frontalier – la ligne 29 – traversant le champ Karish. « Notre objectif était de sortir de la guerre de position qui durait depuis dix ans déjà. Cela supposait que le Liban inverse le rapport de force, grâce à une revendication qui, en droit international de la mer, a pour effet de contraindre les parties à suspendre toute exploitation dans la zone disputée », poursuit l’expert international, fondateur du Centre européen de la négociation basé à Paris. « Nous comptions sur la volonté israélienne de mener à bien l’exploitation de Karish pour l’amener à transiger et sortir de l’impasse. »

    Médiation américaine

    Un an et demi plus tard, le constat est amer. Alors que le potentiel gazier du bassin levantin de la Méditerranée a été identifié il y a plus de vingt ans, et qu’Israël vient d’annoncer le lancement d’une nouvelle adjudication pour des licences d’exploitation, le Liban est totalement absent de la reconfiguration stratégique en cours dans la Méditerranée consécutive à la guerre d’Ukraine. La volonté européenne de réduire sa dépendance du gaz russe a réactivé l’intérêt pour ses voisins, mais le Liban n’en profite pas. « Aucune compagnie n’est disposée à investir dans un État aussi dysfonctionnel », commente Diana Kaissy, consultante en gouvernance dans le secteur de l’énergie. Le consortium Total, Eni et Novatek, qui a remporté une licence d’exploitation dans deux des dix blocs libanais, n’a effectué qu’un forage infructueux, et vient d’obtenir des extensions de délais de plusieurs mois pour poursuivre l’exploration, conformément à ses obligations contractuelles. « Le Liban en est réduit à ces marchandages, tandis qu’il y a visiblement très peu d’appétit pour le deuxième appel d’offres pour l’attribution de licences, dont la clôture est prévue le 15 juin », poursuit Diana Kaissy.

    Un échec en large partie imputable au fait qu’à ce jour, le Liban n’a d’accord frontalier avec aucun de ses trois voisins. À l’ouest, un accord a été conclu en 2007 avec Chypre mais jamais ratifié. Au nord, les revendications respectives de la Syrie et du Liban font apparaître une zone disputée potentielle de 750 km2. Aucune discussion n’a cependant été entamée à ce sujet. Au sud, le litige est constitué depuis 2011, date à laquelle Israël a déposé à l’Onu les coordonnées de sa frontière, connue sous l’appellation de ligne 1, empiétant de 860 km2 sur l’espace revendiqué par le Liban, quelques mois plus tôt à travers la notification à l’Onu des coordonnées de la sienne : la ligne 23. Une médiation a été confiée au diplomate américain Frederic Hof qui a proposé en 2012 aux deux parties de s’accorder sur la ligne d’équidistance stricte, une construction technico-juridique reconnue en droit maritime international, se situant entre les deux lignes 1 et 23, rejetée par le Liban.

    Menace d’une opération armée

    Les frontières sont tracées à partir de points de base situés sur une ligne côtière et l’une des fonctions du droit et de la jurisprudence est d’examiner le caractère équitable des choix faits en la matière si une configuration géographique spécifique donne un avantage à l’un ou l’autre des pays concernés. La ligne Hof est une ligne d’équidistance attribuant plein effet à l’îlot israélien Tekhelet, alors que la ligne 29, fondée sur l’équidistance également, attribue un effet nul à ce même îlot. Quant à la 23, initialement notifiée à l’Onu comme la ligne d’équidistance, il est apparu ensuite qu’elle correspondait à une logique différente, dont les fondements technico-juridiques sont remis en cause par l’armée libanaise, qui s’est dotée depuis 2014 de services hydrographiques modernes.

    Lors de la relance des pourparlers indirects fin 2020 à Nakoura, la nouvelle position de négociation de la délégation officielle libanaise, qui porte désormais sur la ligne 29, élargissant la zone disputée de 1 430 km2 par rapport à la ligne 23, est rejetée catégoriquement par Israël, ce qui a pour effet d’interrompre les négociations. Motif invoqué : il n’y a pas de raison de diverger de ce que l’État libanais considère, dans son propre droit interne et dans ses notifications à l’Onu, comme sa ligne frontalière, à savoir la ligne 23.

    « Nous savions que c’était notre point de faiblesse, dit l’un des membres de la délégation qui tentait depuis des mois d’y remédier. Le texte de l’amendement du décret 6433 qui a fixé en 2011 la frontière à la ligne 23 était prêt. Fin juillet 2020, il était sur le point d’être présenté au Conseil des ministres en dehors de l’ordre du jour par le président de la République qui nous soutenait alors pleinement, mais un changement a eu lieu à la dernière minute. » Le gouvernement a ensuite démissionné après l’explosion du port de Beyrouth et est resté en situation d’expédier les affaires courantes pendant des mois. Des tentatives pour faire passer l’amendement malgré tout se sont révélées infructueuses. « Il suffisait de réunir les signatures adéquates. Nous avons obtenu celles des deux ministres de tutelle sur ce dossier, celle du premier ministre mais il manquait celle du président de la République qui, contre toute attente, ne l’a pas apposée », relate Michel Ghazal.

    Les États-Unis, qui appuient la position israélienne concernant la ligne 23, proposent une mission de bons offices confiée à Amos Hochstein. En février 2022, le diplomate présente à Beyrouth une proposition qui, selon des sources concordantes, est un hybride de la ligne Hof et de la ligne 23. Début juin, la réponse officielle du Liban se fait toujours attendre. Et le flou le plus total continue de régner quant à la position des autorités concernant cette question stratégique. Une lettre adressée à l’ONU fin janvier 2022 récuse la souveraineté israélienne sur Karish et affirme que le Liban « se réserve la possibilité d’amender le décret 6433 » et s’en abstient pour l’instant « afin de préserver la voie des négociations ». La lettre a été envoyée sur instruction du président de la République, affirme un membre de la délégation de Nakoura, pourtant, quelques jours plus tard, dans une interview, Michel Aoun réaffirme la primauté de la ligne 23. Le chef de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, crée la surprise en prenant son contre-pied. Dans une interview publiée début juin à son retour d’une visite officielle aux États-Unis il met en garde Israël contre tout empiètement au nord de la ligne 29. Abbas Ibrahim est présumé proche du Hezbollah. De même que le ministre des Travaux publics, auquel est rattachée la question des frontières. Ce dernier n’a cependant pas activé le processus d’amendement de la 6433. Tandis que le chef du Hezbollah laisse planer la menace d’une opération armée sur les installations maritimes israéliennes afin de « protéger » les droits libanais. Une telle éventualité pourrait embraser la région.

    Intérêts personnels et influences étrangères

    « Le Liban est un grand bazar », se désole Laury Haytayan. Secrétaire générale du parti d’opposition Taqaddom dont deux candidats viennent d’être élus députés. Elle promet d’œuvrer à la constitution d’une commission d’enquête parlementaire pour élucider les responsabilités politiques, dans un pays où intérêts personnels et influences étrangères liées à des intérêts géopolitiques priment sur l’intérêt national. L’une des questions qu’elle pose est de savoir « pourquoi la ligne 29, la position de négociation la plus favorable, pourtant identifiée dès 2011 dans un rapport de l’office hydrographique britannique UKHO n’a jamais été officialisée pendant une décennie entière ».

    « Non seulement la ligne 23 comporte de nombreux défauts d’un point de vue du droit international, notamment celui de démarrer en mer et non pas sur le rivage, mais la ligne 29 est la plus solide techniquement et juridiquement, en totale conformité avec la Convention internationale du droit de la mer », fait valoir Najib Messihi, lors d’une conférence organisée en mars 2021 par l’équipe de négociateurs libanais. Basé à Genève, il est l’expert juridique de la délégation présidée par Bassam Yassin, général de l’armée libanaise (retraité depuis). Dans le rapport britannique UKHO resté confidentiel dont le Figaro a pris connaissance, deux tracés plus au sud que la 23 sont identifiées, dont l’équivalent de la 29. « Comment se fait-il que les autorités ont adopté et envoyé à l’Onu les coordonnées de la ligne 23 en 2011 alors que le rapport UKHO propose deux tracés plus avantageux ? Pourquoi ce rapport n’a-t-il pas été porté alors à la connaissance du Conseil des ministres ? », demande le général Bassam Yassin.

    Face à toutes les polémiques relayées par la presse libanaise concernant les frontières maritimes, un analyste, fin connaisseur du dossier rappelle que « la question gazière est indissociable des enjeux géopolitiques. Derrière les identités mouvantes de la scène politique locale, il y a deux camps : le Hezbollah et ses amis ; les alliés des États-Unis au sens large. Les premiers n’ont pas intérêt à un accord avec Israël indépendant d’une solution régionale impliquant l’Iran. Les seconds ne peuvent pas se permettre de déplaire à Washington dont la priorité est de défendre les intérêts israéliens. »

    Le Figaro

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