Après avoir « facilité » l’élection du mollusque Michel Sleiman et en échange de sa sortie de quarantaine, voulue et orchestrée par son nouvel ami Nicolas Sarkozy, le tyranneau syrien ne s’est pas fait beaucoup prier pour offrir à son hôte un deuxième os à ronger. Bachar Al-Assad a donc accepté, quoique du bout des lèvres, de procéder à l’échange de représentations diplomatiques avec le Liban.
Si tout se passe bien et si le dit tyranneau honore sa promesse, les Libanais auront enfin le plaisir de céder une parcelle de leur « territoire souverain » (pas de sourire, merci) pour que soit établie la première ambassade de Syrie au Liban. Ils la cèderont d’autant plus volontiers que cette question aura été pour eux une quête du Graal qui n’a cessé de les hanter depuis l’indépendance.
Certains d’entre eux crient déjà victoire et croient ingénument avoir arraché la reconnaissance par la Syrie de la souveraineté du Liban. Ils se réjouissent de la « force symbolique » de l’événement et feignent d’ignorer la manœuvre dilatoire du dictateur qui était prêt à amadouer le premier gogo venu afin de desserrer l’étau qui l’étouffait.
Laissons de côté le « pari syrien » du gogo Sarkozy et ses calculs oiseux et occupons nous plutôt des conséquences directes qu’impliquera l’ouverture de cette officine à Beyrouth aussi bien pour la dictature syrienne que pour ses « amis » libanais.
D’abord, ce sera une corvée en moins pour ces derniers qui pendant de longues années étaient contraints de « se taper » l’aller-retour Beyrouth Damas chaque fois qu’il leur fallait s’enquérir des souhaits du maître. Quoi de plus agréable pour eux que de franchir désormais les quelques kilomètres qui les sépareront de la nouvelle ambassade pour converser en toute quiétude avec leur officier traitant des nuisances à venir.
Toutefois ce sont les ex-vendeurs de kaak qui profiteront le plus de cet événement qualifié d’historique par le tartarin français. Souvenez-vous comment ces malheureux marchands ambulants avaient été vilipendés en mars 2005 et comment la galette au thym était devenue grâce à eux l’emblème par excellence des sycophantes à la solde de Damas.
Les mouchards d’hier n’auront plus à rougir de leur fonction ni à errer interminablement dans les ruelles de Beyrouth pour capter la moindre inflexion négative dans l’humeur des passants à l’encontre du tuteur qui empestait leur vie.
L’ambassade de Syrie au Liban sera d’abord la leur, leur point de ralliement et leur refuge. Et qui sait ? Peut-être que le vendeur de kaak d’hier fera bientôt son apparition dans les habits d’un attaché culturel.
Finies les insultes revanchardes et les allusions sibyllines, les vendeurs de kaak, qui ont déserté depuis trois ans la corniche du bord de mer, reviennent aujourd’hui en conquérants pour exercer en toute quiétude leur honorable mission munis cette fois de l’immunité diplomatique.
La belle revanche des vendeurs de kaak
كان ع بالي هنيك
بس بصراحة
وقت كنت ببيروت كنت أذكى من هلق وكنت عن جد مهضوم