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Selon un communiqué du MPC publié mercredi 9 mars, cette opération a eu lieu dans le cadre de l’affaire du « paiement suspect » de 2 millions de francs suisses (1,8 million d’euros) effectué en février 2011 par l’ex-président de la Fédération internationale de football (FIFA) Joseph « Sepp » Blatter, à son homologue de l’UEFA, Michel Platini. Ce versement « déloyal » a été effectué « prétendument pour des travaux » réalisés par l’ex-numéro 10 des Bleus lorsqu’il officiait (entre janvier 1999 et juin 2002) comme conseiller du patron du foot mondial.
Le 24 septembre 2015, le MPC avait ouvert une procédure pénale à l’encontre de Joseph Blatter, au pouvoir de 1998 à 2015. Entendu par la justice helvétique comme « personne appelée à donner des renseignements », Michel Platini conserve à ce jour ce statut semblable à celui de témoin assisté en France. A l’instar de son ancien ami Sepp Blatter, le dirigeant de la Confédération européenne a été suspendu, le 21 décembre 2015, pour huit ans pour « abus de position », « gestion déloyale » et « conflit d’intérêts » par le comité d’éthique de la FIFA en vertu de ce fameux versement de 2011 « sans base légale dans le contrat signé par les deux parties le 25 août 1999. »
Procès-verbaux
Candidat à la succession du patriarche suisse, Michel Platini a ainsi été contraint de déclarer forfait, le 7 janvier. Le 24 février, la commission des recours de la FIFA a allégé de deux ans la sanction infligée au tandem au regard « des services » qu’il a rendus au ballon rond.
Selon le PNF, sensiblement moins enclin à communiquer que le MPC, les enquêteurs ont saisi « des documents utiles à l’enquête » au siège de la FFF. Ils ont notamment emporté des procès-verbaux des réunions des conseils fédéraux auxquels « Platoche » a assisté en tant que vice-président de la Fédération (2001-2008). Par ailleurs, ils ont consigné le bail de l’ex-annexe parisienne de la FFF, sise place André-Malraux, près du Palais-Royal, que l’institution louait. Entre 1998 et 2002, Michel Platini et ses collaborateurs Alain Leiblang et Odile Lanceau y disposaient d’un bureau. Selon nos informations, le loyer de ce bureau était payé par la FFF puis refacturé à la FIFA.
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« La FFF confirme cette mise à disposition des autorités suisses et françaises visant les modalités de collaboration entre Michel Platini et la FIFA entre 1998 et 2002 », assure l’instance au Monde. Lors de leurs investigations, les autorités ont notamment demandé si l’ancien capitaine de l’équipe de France était à l’époque rémunéré par la Fédération française. Ce qui n’était pas le cas. « La FFF n’est pas concernée par cette procédure, il s’agit d’un élément parisien du dossier Platini-Blatter », souffle-t-on en interne. Si l’ex-patron de la FIFA, qui a fêté ses 80 ans jeudi 10 mars, s’est dit « très surpris » par cette perquisition, les conseillers juridiques de Michel Platini se sont félicités de « cette nouvelle étape ».
Alors que son ancien secrétaire général Gianni Infantino a été élu le 26 février à la présidence de la FIFA, le dirigeant suspendu de l’UEFA a fait appel de sa radiation devant le Tribunal arbitral du sport (TAS). Selon nos informations, une audience pourrait avoir lieu à partir de la deuxième quinzaine d’avril. Les « juges » de Lausanne devraient rendre leur décision avant le 10 juin et l’ouverture de l’Euro 2016, organisé en France. Confrontée à une vacance du pouvoir, l’UEFA attend le verdict du TAS pour organiser une éventuelle élection et ainsi trouver un remplaçant à Michel Platini.
- Rémi Dupré
Journaliste au Monde