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    En Syrie, après les massacres d’alaouites, la difficulté de recueillir des témoignages : « Je n’ai pas confiance »

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    By Madjid Zerrouky on 5 juin 2025 à la une

    Un habitant se recueille au cimetière, à l’endroit où ont été enterrées les personnes tuées entre le 6 et le 9 mars. A Baniyas (Syrie), le 24 mai 2025. LAURENT VAN DER STOCKT POUR « LE MONDE »

     

     

    La commission chargée de faire la lumière sur les tueries qui ont fait des centaines de morts, en mars, sur le littoral syrien, doit remettre ses travaux début juillet. Ses membres sont confrontés à une communauté traumatisée, qui répugne souvent à parler.

    Pour les voir, il faut traverser le cimetière ombragé de Cheikh Hilal, longer un petit mausolée puis cheminer au milieu des pierres tombales jusqu’aux abords d’une voie ferrée où rouillent des wagons-citernes. Là, sous des chappes de béton, gisent 275 dépouilles mortelles, en grande majorité anonymes.

    Il s’agit d’une partie des victimes du massacre de la communauté alaouite de la ville de Baniyas et de ses environs, perpétré entre les 6 et 9 mars par des factions islamistes rattachées au ministère de la défense, des djihadistes étrangers et des locaux en armes. Le bilan précis reste inconnu. Ce bain de sang est survenu au lendemain d’attaques de checkpoints gouvernementaux par des partisans armés de l’ancien régime.

    Parfois, un petit écriteau mentionne le nom et le prénom d’une victime. Lors de l’enfouissement des corps par les services de sécurité auquel il a assisté, le jeune fossoyeur du cimetière a reconnu certains des morts. Les autres restent anonymes et personne n’est autorisé à les identifier : une torture supplémentaire pour Suzane Khalil, qui porte de deuil de son mari et de ses deux fils, peut-être enterrés dans le cimetière sans qu’elle en soit certaine. Les yeux cernés par le chagrin, cette fonctionnaire de l’éducation reçoit dans son modeste appartement dans le quartier d’Al-Koussour.

    Son mari, archéologue, et ses deux fils, lycéens de 16 et 18 ans, ont été tués dans la rue après avoir été extraits de chez eux par un commando de trois hommes aux visages masqués − « des gens d’ici, ils parlaient avec l’accent de Baniyas », assure Suzane Khalil, en évoquant cette ville où les communautés alaouite et sunnite vivent séparées entre quartiers nord et sud. « La seule chose qu’ils ont demandée, c’est si nous étions des alaouites », se souvient-elle. Avant d’exiger de l’argent et les « clés de la voiture ». « Nous n’avions ni l’un ni l’autre. Nous sommes des fonctionnaires, des gens que l’ancien régime méprisait », ajoute-t-elle, encore hantée par l’image des corps allongés dans sa rue, près d’un pick-up des assaillants, dont le conducteur la fixait du regard en souriant.

    Angoisse sourde

    Près de trois mois après que le président intérimaire syrien, Ahmed Al-Charaa, a ordonné la mise en place d’une commission d’enquête indépendante chargée de faire la lumière sur ces tueries, dans un discours prononcé le 10 mars, Suzane Khalil attend toujours des réponses. Le fait que le chef d’Etat ait prolongé les travaux de cet organe jusqu’à début juillet, après une première échéance fixée au 10 avril pour rendre ses conclusions, sans que cette dernière ne communique publiquement depuis cette date, suscite incompréhension et suspicion à Baniyas. Emmurés dans leur souffrance, les proches des victimes dénoncent ce silence des enquêteurs.

    « Je n’ai pas confiance. Pourquoi ne communiquent-ils pas ? Pas un mot. Ne serait-ce que pour dire qu’ils enquêtent toujours », s’interroge Mme Khalil d’une voix tremblante. Contactée par Le Monde, la commission d’enquête assure par la voix de son porte-parole, Yasser Al-Farhane, être toujours sur le terrain et multiplier les rencontres avec les témoins. Mais elle renvoie toute expression publique au mois de juillet. « J’aurais fait mon devoir en allant témoigner, je le devais à mes enfants et à mon mari. Je n’ai pas peur », ajoute Suzane Khalil.

    Suzane Khalil, une habitante d’un quartier alaouite de Baniyas où une centaine de personnes ont été tuées par des factions sunnites lors de l’attaque du 6 mars. Elle a perdu son mari et ses deux fils. A Baniyas (Syrie), le 24 mai 2025.

    Suzane Khalil, une habitante d’un quartier alaouite de Baniyas où une centaine de personnes ont été tuées par des factions sunnites lors de l’attaque du 6 mars. Elle a perdu son mari et ses deux fils. A Baniyas (Syrie), le 24 mai 2025. LAURENT VAN DER STOCKT POUR « LE MONDE »

     

    Suzane Khalil montre des photos de son mari et de ses deux fils, tués le 6 mars. A Baniyas (Syrie), le 24 mai 2025.
    Suzane Khalil montre des photos de son mari et de ses deux fils, tués le 6 mars. A Baniyas (Syrie), le 24 mai 2025. LAURENT VAN DER STOCKT POUR « LE MONDE » 

    Dans les environs, tous n’ont pas eu son courage. Une angoisse sourde plane sur la région. Après 16 heures, les habitants se claquemurent dans leur maison, qu’ils ont souvent équipée de lourdes portes en fer, de peur d’un retour des tueurs. Il a fallu toute la force de persuasion d’anciens opposants alaouites à Bachar Al-Assad pour que victimes et membres de la commission d’enquête se parlent.

    En commençant par convaincre les deux juges et l’avocat venus de Damas de déplacer le lieu des auditions, qui étaient initialement prévues dans les locaux de la municipalité, en plein quartier sunnite. « Je leur ai expliqué qu’aucun habitant alaouite ne prendrait le risque de s’aventurer là-bas, explique Abou Jamil (son identité a été changée pour des raisons de sécurité). Nous nous sommes mis d’accord pour qu’ils s’installent dans le centre culturel de la ville, qui jouxte les quartiers attaqués. » Il a fallu ensuite convaincre les victimes d’aller témoigner, ce qu’elles ont fait en nombre à Baniyas. Une exception. La majorité des habitants des localités alentour ont eu trop peur de se déplacer, les routes de la côte étant jalonnées de checkpoints.

    Quatre proches de victimes rencontrées par Le Monde reconnaissent que les enquêteurs ont fait preuve à leur égard d’« empathie » et de « sérieux ». « Ils m’ont entendue une heure et demie, en insistant et en revenant sur chaque détail », raconte Suzane Khalil. La libération de la parole a été éprouvante pour tous. C’est le cas de Tarek (le prénom a été changé), un miraculé. Il a été blessé par balle après avoir été conduit par les meurtriers sur le toit de son immeuble, avec un groupe d’autres personnes, et mitraillé à bout portant. Douze morts, dont son frère, tué à ses côtés.

    « Enormes défis »

    Tarek est victime d’un malaise à la seule évocation de la scène, lors de sa rencontre avec Le Monde. « Je veux les noms de ceux qui ont fait cela et de ceux qui l’ont planifié et donné les ordres. Sans cela, cette commission ne sert à rien… », assure-t-il, le visage marqué. « Cela ne restera que de l’encre sur une feuille, s’il n’y a pas de résultats », ajoute Ania, qui reçoit dans le salon de son appartement. Elle a placé sur une étagère le portrait de son mari, exécuté dans la cage d’escalier d’une rafale tirée dans le dos après qu’un commando a fait mine de le laisser fuir. Les impacts de balles sur les murs et les marches témoignent de l’acharnement des assaillants, qui sont revenus le lendemain pour faire main basse sur leurs économies.

    Aucun bilan officiel n’a jamais été établi (les estimations des ONG oscillent entre 850 et 1 300 morts dans la région côtière) ; pas plus qu’une évaluation des dégâts matériels et des pillages. A Baniyas et dans les alentours, des dizaines de maisons ont été incendiées, que l’on reconnaît à leurs façades noircies par les flammes. Un commerce a été détruit au RPG (lance-roquettes antichars), des appartements ont été pillés et des habitants systématiquement délestés de leur argent, bijoux, téléphones, voitures…

    « Cette commission fait face à d’énormes défis. Les institutions, qu’elles soient sécuritaires, militaires ou administratives, en sont à leur balbutiement. Leur faiblesse, l’absence d’outils d’investigation et de bases de données, rendent le travail d’enquête extrêmement complexe, estime Ahmed Qurabi, chercheur au Syrian Dialogue Center. La seconde difficulté a trait à la composition même de la commission : une dizaine de personnes doivent enquêter sur des centaines, voire plus, de crimes. Le seul fait de recueillir la parole des témoins prend du temps. Le premier délai imparti – un mois – était irréaliste. Il était souhaitable qu’il soit prolongé. »

    Une plainte déposée en France

    L’organisation Syrians for Truth and Justice (STJ) fait part, elle, de ses préoccupations quant à la capacité de la commission à mener des investigations indépendantes et efficaces : « Elle n’a pas été créée par un organe législatif indépendant ou une haute instance judiciaire, mais par la présidence de la République, ce qui remet en question son indépendance nominale. Il est peu probable qu’un comité formé par l’autorité exécutive publie un rapport qui porte tort aux intérêts de la présidence de la République et de l’Etat. »

    La décision prise par l’Union européenne (UE), le 28 mai, de sanctionner Mohammed Al-Jassem et Sayf Boulad Abou Bakr, chefs de deux milices proturques rivales de Hayat Tahrir Al-Cham (HTC, le groupe armé islamiste dont est issu Ahmed Al-Charaa), pour avoir « participé aux violences perpétrées dans la région côtière, ciblant des civils, en particulier la communauté alaouite », intrigue les militants locaux. « Si l’UE a été capable de réunir des preuves matérielles, pourquoi eux et pas les autres ? », s’interroge l’un d’eux, qui craint qu’Ahmad Al-Charaa fasse porter le chapeau à ce type de personnalités, avec le consentement de l’Occident pour couvrir son propre appareil de sécurité, des membres de la sûreté générale s’étant filmés en train de participer à ces exactions.

    Des familles de victimes ont ouvert un front judiciaire, en France cette fois. Le Collectif franco-alaouite a déposé une plainte, le 11 avril, devant le tribunal de grande instance de Paris contre Ahmad Al-Charaa, ses ministres de la défense et des affaires étrangères et le milicien Al-Jassem pour « délit de génocide et de crimes contre l’humanité ». A Baniyas, Suzane Khalil évoque avec colère le prêche d’un prédicateur salafiste saoudien venu visiter une semaine auparavant une mosquée de la ville. « Ils peuvent arrêter qui ils veulent, mais, si rien n’est fait contre la propagation de l’extrémisme religieux et des discours de haine, cela recommencera. »

    Un quartier alaouite de Baniyas où une centaine de personnes ont été tuées par des factions sunnites lors de l’attaque du 6 mars. A Baniyas (Syrie), le 24 mai 2025.
    Un quartier alaouite de Baniyas où une centaine de personnes ont été tuées par des factions sunnites lors de l’attaque du 6 mars. A Baniyas (Syrie), le 24 mai 2025. LAURENT VAN DER STOCKT POUR « LE MONDE » 

    Madjid Zerrouky (Baniyas (Syrie), envoyé spécial

     

    LE MONDE

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