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    You are at:Home»Categories»à la une»Andreï Sakharov et le dernier secret de Tchernobyl

    Andreï Sakharov et le dernier secret de Tchernobyl

    0
    By Le Figaro on 30 mai 2020 à la une

    VU D’AILLEURS – Dans un courrier adressé à Gorbatchev, le physicien prix Nobel de la paix invoque la transparence sur le désastre nucléaire. La National Security Archive américaine a rendu public le document.

     

    Par Ezio Mauro (La Repubblica)

    «Attention, attention, chers camarades. Suite à l’incident survenu à la centrale de Tchernobyl, des niveaux élevés de rayonnement ont été enregistrés. Le parti communiste et les forces de police soviétiques ont pris les mesures de sécurité nécessaires. Pour la sécurité de la population, il est nécessaire d’évacuer la ville de Pripiat. Veuillez rester calmes et fermer toutes les fenêtres.»

    Voici la première réaction officielle du pouvoir soviétique à la catastrophe de Tchernobyl. Elle a été diffusée dans l’ensemble de la zone contaminée, via les haut-parleurs installés sur le toit des voitures de l’armée, le lendemain de l’explosion, survenue le 26 avril 1986 à 1 heure, 23 minutes et 45 secondes.

    Le soir du désastre, Radio Moscou parlera brièvement de « panne », reléguant la plus grande catastrophe nucléaire de l’histoire à la 4e position de son bulletin d’informations.

    Dans le reste du pays, la nouvelle s’est répandue via le tam-tam des murmures populaires, comme c’est le cas dans les régimes totalitaires qui cachent, dosent ou brouillent les informations. Le soir du désastre, Radio Moscou parlera brièvement de «panne», reléguant la plus grande catastrophe nucléaire de l’histoire à la 4e position de son bulletin d’informations. Radio Kiev évoquera la tragédie à la 11e position de son bulletin d’informations, et Vremya, le journal télévisé officiel de l’État, à la 21e position. Gorbatchev ne parlera de Tchernobyl qu’au bout de 18 jours.

    Sans défense face au pouvoir arbitraire

    Aujourd’hui, nous apprenons qu’un homme a tenté de briser le mur du silence. Il s’agit d’Andreï Sakharov, le physicien qui a participé au programme de la première bombe thermonucléaire soviétique, une des voix à la fois les plus faibles et les plus influentes de l’empire soviétique. Sans défense face au pouvoir arbitraire du Kremlin, qui le fait arrêter par le KGB en 1980 à cause de sa lutte en faveur des droits humains et l’envoie en exil à Gorki, mais puissant dans sa dénonciation à la face du monde des abus et erreurs du pouvoir, car il jouit de l’autorité du prix Nobel de la paix qui lui a été attribué en 75, même s’il n’a jamais pu le recevoir en mains propres.

    Parmi les documents classés «Soverschenno Secretno» (top secret) que la National Security Archive américaine a désormais rendus publics figure une lettre que Sakharov a adressé au «Samyj Uvazhayemyj» (très estimé) Mikhaïl Gorbatchev le 4 novembre 1988 pour protester contre l’«obstruction» à la publication dans le magazine littéraire Noby Mir de La Vérité sur Tchernobyl, un récit du physicien Medvedev dont le prix Nobel a écrit la préface.

    Une action en faveur de la liberté d’expression, donc. Mais pas seulement. Sakharov écrit au Secrétaire général du PCUS (Parti communiste de l’Union soviétique) deux ans et demi après le désastre nucléaire, mis au jour par les détecteurs d’une centrale nucléaire suédoise, puis reconnu par le Kremlin, et lui demande qu’en plus du nuage radioactif, soit également balayé le nuage de réticences, de compromissions et de complicités qui empêche l’opinion publique d’évaluer précisément les responsabilités de l’incident et de comprendre s’il existe des garanties de sécurité pour l’avenir.

    Toutes ces restrictions nuisent à notre société, à la mémoire des victimes et au moral des survivants.

    Sakharov

    «Je suis convaincu — dit la lettre — que les gens sont non seulement capables, mais également obligés de connaître toutes les circonstances du désastre de Tchernobyl, contrairement à tous les mécanismes de censure mis en place par les autorités, avec leurs intérêts et leurs ambitions. Toutes ces restrictions nuisent à notre société, à la mémoire des victimes et au moral des survivants. En dissimulant les faits, nous confirmons la possibilité qu’ils se répètent. C’est illogique, d’autant plus que nous avons tout révélé à l’Agence internationale de l’énergie atomique: pourquoi donc la communauté internationale peut-elle en savoir plus que notre population sur ce qui s’est réellement passé? Si nous dissimulons les noms des responsables de la catastrophe (qui exercent aujourd’hui une forme de censure), nous couvrons déjà les autres complications possibles dans les installations nucléaires.»

    Sakharov explique au chef du Kremlin, qui l’a libéré de son exil et l’a réhabilité en 1986, pourquoi il n’abandonnera pas cette bataille: «Je pense que la publication de ce récit serait un bon service rendu à notre pays, elle augmenterait la transparence et la conscience de la société soviétique, des éléments indispensables à son développement.» À l’homme de la perestroïka, donc, le prix Nobel rappelle les devoirs de la glasnost, la transparence et les obligations qui découlent des promesses d’ouverture à la société civile.

    Mais un autre document rendu public révèle les limites de la glasnost au sein des instances dirigeantes soviétiques, ainsi que la responsabilité du système dans le désastre. Il s’agit du procès-verbal d’une réunion du Politburo du PCUS datant du 3 juillet 1986, une réunion organisée pour écouter le rapport de la commission d’enquête sur Tchernobyl. Ici, il émerge pour la première fois des secrets du Kremlin que, trois mois après la catastrophe, le pouvoir soviétique savait tout et aurait pu informer la population. Il savait en particulier que l’explosion avait été occasionnée par de graves infractions aux règles de sécurité, mais également par de graves erreurs dans la conception du réacteur.

    Négligences, laisser-aller, manque de discipline

    C’est ce que dénonce, à huis clos, le président de la commission Boris Chtcherbina. Il met en cause des «négligences, un laisser-aller, des erreurs, un manque de discipline, de préparation», qui ont conduit l’ingénieur Diatlov, en charge du test de contrôle cette nuit-là, «à prendre la décision de ne pas arrêter le réacteur avant l’extinction de la turbine, alors que la procédure l’imposait. Les vannes ont été fermées à 1 heure, 23 minutes et 4 secondes. Et le réacteur a été arrêté 36 secondes après. L’explosion a eu lieu à 1 heure, 23 minutes et 46 secondes.» Avec le système de refroidissement d’urgence à l’arrêt, une opération «catégoriquement interdite» quand le réacteur est en fonctionnement.

    «Tout cela n’est pas dû à une situation extraordinaire qui se serait mise en place de manière soudaine, occasionnant du stress et de la confusion. Non: une série d’infractions impardonnables aux règlements ont été commises dans le cadre d’une situation tout à fait normale.»

    Mais à cela s’ajoute pour la première fois la divulgation d’erreurs dans la conception du réacteur, «les imperfections du système de contrôle et de sécurité SUZ, du contrôle automatique, du système de fermeture quand on descend à une puissance inacceptablement basse.» Et ce n’est pas tout: on découvre qu’en 55 ans, le système nucléaire soviétique a enregistré 1042 urgences, dont 381 dans des centrales dotées du réacteur RMBK et 104 à Tchernobyl, dont 35 imputables à «des actes de négligence». Les enquêtes n’ont abouti à rien.

    Mais pourquoi les compétences et la discipline étaient-elles aussi médiocres à Tchernobyl ?

    Gorbatchev

    Le procès-verbal du Politburo révèle progressivement la stupeur, puis la colère de Gorbatchev durant la discussion: «Mais pourquoi les compétences et la discipline étaient-elles aussi médiocres à Tchernobyl?». «Comment est-il possible que les premières informations sur le nuage radioactif nous soient venues des Suédois?».«Comment les règles ont-elles pu être si gravement violées?».«Pourquoi avez-vous ignoré tous ces incidents et ces signaux?». «Vous me surprenez: tous admettent que le réacteur était dangereux et vous, vous défendez votre orgueil professionnel?». «Vous vous comportez comme un débutant et cherchez à dissimuler des faits objectifs». «Vous êtes en train de me dire qu’ils se sont tous trompés, sauf vous». «Mais alors, qui est responsable?».

    Sakharov avait donc raison. Face à l’omnipotence totalitaire du Politburo, trois mois après la catastrophe de Tchernobyl, sa révélation, selon laquelle le système est responsable du désastre, apparaît évidente, mais on a surtout la confirmation que le géant soviétique a des pieds d’argile. C’est la conviction qui poussera Gorbatchev à engager des réformes, inachevées du fait de la résistance du parti, mais nécessaires pour tenter de donner un avenir à l’URSS. La veille des funérailles, cette conviction le conduira à s’incliner devant le cercueil du scientifique dissident, exposé à l’Académie des Sciences sous un drap blanc, avec en musique de fond la marche funèbre jouée par les Chœurs de l’Armée rouge, que Sakharov avait critiquée pour la guerre d’Afghanistan.

    Confusément, le dernier Secrétaire général sentait qu’il avait besoin de ce grand hérétique qui, avec les questions embarrassantes qu’il posait au pouvoir, était la véritable conscience de l’époque.

    LE FIGARO

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