Il est désormais clair, au regard des derniers événements, que ce qui se produit au Liban est un coup d’Etat sanglant qui menace l’existence de l’Etat libanais, sinon l’entité libanaise en elle-même, à travers la guerre sectaire lancée par le Hezbollah. D’autant qu’il est clairement apparu que le projet du Hezbollah est de s’emparer de l’ensemble du pouvoir au Liban et de détruire la vitalité de la société libanaise afin de contraindre le Liban à adhérer à l’axe Gaza-Damas-Téhéran.
Il est tout aussi clair que l’armée s’est retrouvée impuissante à protéger le pays et les citoyens des milices appuyées par les services de renseignements syriens et les gardiens de la révolution iranienne. Elle a même été obligée d’accepter les conditions du Hezbollah, dans le but de protéger sa cohésion interne, aux dépens de l’unité des Libanais.
Il est également clair que les forces internationales chargées d’appliquer la résolution 1701 – laquelle englobe la sécurité de l’Aéroport international de Beyrouth – sont désormais des otages aux mains du Hezbollah. En échange de la sécurité de leurs troupes, les pays qui ont dépêché au Liban ces contingents font pression sur le pouvoir afin qu’il se livre à des concessions.
Il est clair que les efforts déployés par certains pays arabes qui visaient à envoyer des forces arabes au Liban pour aider la légalité à rétablir l’autorité de l’Etat ont échoué. Les efforts arabes ont repris à présent pour trouver une solution sur la même base fixée par le Hezbollah, et qui vise à préserver son Etat et à partager l’Etat central.
Il est enfin clair que la communauté internationale a accepté qu’un groupe armé, qu’elle considère comme étant un symbole du terrorisme, assiège le centre du pouvoir légal au Liban, ainsi que des leaders, députés et personnalités politiques dans leurs résidences, qu’il muselle les médias et terrorise les citoyens.
A la lumière de ce qui précède, les signataires de cette pétition affirment ce qui suit :
1 – Le peuple libanais a initié son intifada le 14 février 2005 sans l’aide de quiconque. Il a réussi à mettre fin à l’occupation syrienne du Liban, occupation qui avait été avalisée et parrainée par le monde entier, y compris Israël. Ce peuple est aujourd’hui capable de protéger son droit à une vie libre et digne, d’édifier un Etat qui soit digne de lui, et de donner une nouvelle fois au monde la preuve que le droit ne se soumet pas à la force.
2 – Les forces souverainistes, qui ont accepté la participation au dialogue dans une dernière tentative de sauver la paix civile, sont appelées à donner la priorité absolue à la question des armes du Hezbollah. L’équation est simple : le maintien de ces armes signifie la fin du Liban. Toutes les autres questions, de l’élection d’un président de la République à la formation d’un gouvernement en passant par la loi électorale, dépendent de cette équation. Le président ne peut être président que si les armes sont en possession de l’Etat qu’il préside ; le gouvernement ne peut être un gouvernement que s’il possède la force de mettre ses décisions à exécution ; et les élections législatives ne peuvent être libres et justes que si toutes les parties sont égales et qu’aucune d’entre elles n’a la capacité de terroriser les autres par la force des armes.
3 – Le recours par le Hezbollah à ses armes dans les différentes régions du pays, notamment dans la capitale Beyrouth, a conduit à une discorde islamo-islamique qui a occasionné des blessures profondes chez les Libanais, ainsi qu’une crainte de voir cette discorde reprendre forme à tout moment si le Hezbollah maintient ses armes. Il est impossible de guérir les esprits et d’empêcher le retour de la discorde autrement que par le désarmement, dans les plus brefs délais, du Hezbollah.
4 – Partant, les signataires de cette pétition appellent l’ensemble des Libanais, au Liban et à l’étranger, à assumer leurs responsabilités envers eux-mêmes et envers leur pays, et à initier une résistance civile et pacifique pour faire face au coup d’Etat du Hezbollah et protéger le Liban, en tant qu’entité, Etat, et modèle de société.
Ceux qui souhaitent participer à la mise en place de cette résistance civile et pacifique sont appelés à établir le contact avec les signataires de cette pétition.
Une résistance civile et pacifique pour protéger le Liban
Je me joins modestement aux signataires de ce texte!