Les prémisses :
A partir de Mai-Juin 2000 c’est à dire du retrait israélien du territoire libanais, mis a part les minuscules fermes de Chébaa sur laquelle existe un litige de souveraineté entre le Liban et la Syrie, la présence d’un groupe armé au Liban comme le Hozballah au Sud Liban ne se justifie plus. Mais l’occupant syrien réussit à imposer le maintien de ce groupe armé au Liban Sud et de restreindre la présence armée de l’Etat (Gendarmerie+Armée) à son aspect symbolique dans la zone libérée. Le Hezbollah détenait le vrai pouvoir au Liban Sud, régnait librement sur ses localités, imposait ses normes religieuses, morales et sociales à la population et rendait certains services sociaux, éducatifs et sanitaires. Pendant ce temps il installa progressivement son armement, dans la région évacuée par Israël.
Israël de son coté ne perdait pas son temps. « La meilleure armée du monde » avait était humiliée en 2000 et obligée de quitter inconditionnellement le Sud Liban pour limiter ses pertes humaines. Et qui l’avait humiliée ? : « Une bande de terroristes » : c’est-à-dire le Hezbollah dans le jargon israélo américain. C’était la première fois qu’Israël se retire d’un territoire arabe sous la pression militaire. Pour l’armée israélienne, son état major, une bonne partie de l’élite politique israélienne, cela était simplement intolérable et surtout donnait un mauvais exemple aux Palestiniens. La revanche se préparait avec divers plans alternatifs et l’aide du sponsor américain.
Le retrait syrien du Liban, le 28 Avril 2005 enlevait le principal appui régional au Hezbollah. D’autant plus qu’il avait été précédé par la résolution 1559 du Conseil de Sécurité de l’ONU qui stipulait le désarmement de toutes les milices libanaises et non libanaises, réaffirmant ainsi une des dispositions de l’Accord d’entente nationale libanais de Taëf (1989) qui fut le nouveau pacte national sur lequel était sensé se bâtir le Liban d’après 1990 et qui entre autres stipulait : la dissolution de toutes les milices, l’extension de la souveraineté de l’Etat par ses propres forces armées à tout le territoire libanais et jusqu’aux frontières internationales, le retour à l’accord d’armistice de 1949 pour régir les relations avec Israël, et la formation d’un gouvernement d’union nationale.
La situation politique et juridique de Hezbollah devenait faible.
La guerre de juillet 2006: son déroulement:
D’un autre coté l’Iran entrait dans une confrontation avec la communauté internationale mais surtout avec les Etats- Unis sur le dossier nucléaire. Les Etats Unis voulaient conserver le monopole israélien sur l’armement nucléaire au Moyen Orient. Les autres pays membres permanents du Conseil de Sécurité, Russie et Chine comprises ne voulaient aussi pas avoir une puissance nucléaire de 70 millions d’habitants trônant au milieu des réserves pétrolières mondiales. C’est pour cela qu’il y avait un certain consensus entre ces puissances (auquel il faut ajouter l’Allemagne) pour contenir les projets nucléaires iraniens. Les Etats Unis et Israël se distinguaient par des tendances bellicistes dans ce domaine. Le 10 Juillet 2006 Javier Solana en négociation à Téhéran avec le Guide Suprême de la Révolution Islamique l’Ayatollah Ali Khamenei (qui est l’autorité suprême à l’Iran) au sujet du dossier militaire iranien déclare à la fin de ses négociations qu’elle furent non productives. Le dossier nucléaire iranien était déjà passé de Vienne à New York.
L’Iran pris peut être les devants, Le lendemain le Hezbollah enlève 2 soldats israéliens, près de la frontière libano- israélienne en territoire israélien, dans une zone ou depuis l’an 2000, il n’y avait eu aucune opération militaire.
La réaction israélienne fut extrêmement violente et complètement démesurée avec l’acte du Hezbollah. (Voir la description détaillée des dommages de cette guerre sur le site web du Centre Lebret–Irfed). Bref un déchaînement sans commune mesure avec l’acte qui était sensé le causer. Le Liban, avec l’appui des pays arabes, essaya plusieurs fois d’imposer un cessé le feu, le véto anglo-saxon l’empêcha. La cessation des combats n’eut lieu que lorsque l’armée israélienne eu des difficultés a avancer plus loin que quelques kilomètres en territoire libanais avec beaucoup de pertes humaines et qu’il était clair qu’une liquidation militaire de Hezbollah demandait des efforts beaucoup plus coûteux en hommes, avec de forts risques de pertes humaines israéliennes et des bombardements qui pour la première fois dans le conflit israélo-arabe touchaient en profondeur le territoire israélien (un million de personnes quittèrent le Nord israélien). Ce que le Liban était habitué à supporter par 30 ans de « guerres pour les autres » Israël n’y était pas habitué… La pression politique israélienne interne aussi amena l’armée israélienne à cesser le combat. La pression arabe amena à modifier la résolution du Conseil de Sécurité dans un sens moins favorable à Israël et les combats cessèrent le 14 Août soit 3 jours après le vote de la résolution du Conseil de Sécurité Nø 1701. 3 jours utilisés par Israël pour larguer 250 mille bombes à fragmentation, bombes à uranium appauvri et autres joujoux offerts par « l’Uncle Sam » via les aéroports britanniques.
Les premières suites de la guerre:
– Sur un mot d’ordre d’Amal et de Hezbollah (les deux grands partis politiques chiites, libanais) les réfugiés du Sud revinrent massivement à leurs lieux d’origine, quitte à y camper et commencèrent à être généreusement dédommagés par le Hezbollah. Il faut noter que les réfugiés chiites avaient été accueillis les bras ouverts dans toutes les régions et surtout dans les régions chrétiennes. Dans ces dernières régions cet accueil avait été organisé par le Courant Patriotique Libre du Général Michel Aoun, ce qui laissa le meilleur effet sur ses réfugiés à majorité chiites.
– Au plan international, le Liban sembla être sur la voie d’être séparé des aspects militaires et sécuritaires du conflit israélo- arabe comme c’est le cas de l’Egypte de la Jordanie et pratiquement de la Syrie d’ou on n’entend aucun coup de feu en direction des territoires occupés par Israël au « Joulane » depuis 33 ans. Les forces des Nations Unies et l’armée libanaise occupent une zone tampon le long de la frontière sud ou même si le Hezbollah conserve des armes cachées, il peut les utiliser difficilement : l’armée libanaise et les forces des Nations Unis pouvant perquisitionner et les saisir à n’importe quel moment. Politiquement il serait très difficile au Hezbollah de reprendre le combat. Il aurait tous les Libanais à dos, y compris un pourcentage croissant de Chiites Cette dernière communauté a été sévèrement punie par Israël pour son appui au Hezbollah : les principales zones d’habitat chiite : Liban Sud, Békaa Nord, Banlieue Sud Ouest de Beyrouth ayant subi de très graves destructions et leur population ayant été réduite au statut de réfugiés dans leur propre pays.
Les problèmes politiques aiguisés par cette guerre: des flash-back
– La question politique essentielle qui se posa dès lors est comment mobiliser l’ensemble des forces vives du pays pour la reconstruction physique et politique. Pour cela, la réponse est claire : il faut élargir l’actuel gouvernement afin d’en faire un gouvernement d’union nationale. Ce qui lui manque c’est d’y intégrer des ministres représentant le Courant Patriotique Libre du Général Michel Aoun et son bloc parlementaire « Réforme et Changement », qui constituent la plus grande force politique chrétienne. Le Général Michel Aoun a signé un memorendum d’entente avec le Hezbollah le 5 février 2006, dans la symbolique Eglise Saint Michel de Chiah sur l’ancienne ligne de marcation entre les banlieues « Sud Est » (chrétienne) et « Sud Ouest » (chiite) de Beyrouth, est en bonnes relations avec les Chiites et ses relations se sont renforcés par l’organisation de l’accueil des réfugiés chiites dans les zones chrétiennes pendant la guerre. Il devient difficilement contournable et le tandem Hariri Joumblat et ses alliés satellites peuvent difficilement continuer à l’isoler et à l’exclure du gouvernement. D’autant plus que l’accord d’Entente Nationale de Taef base de Deuxième République Libanaise stipule qu’une des premières mesures à prendre pour la reprise du pays doit être la constitution d’un gouvernement d’union nationale. Ceci ne fut pas fait sous la tutelle syrienne entre 1990-2005, et pour cause : il fallait « diviser pour régner ». Le Liban enfin débarrassé de ses occupants régionaux, les élites actuellement au pouvoir continueront-elles à pratiquer les politiques de la tutuelle syrienne ?
Pour répondre à ces interrogations et comprendre le déroulement et les enjeux de la crise actuelle qui s’est exacerbée depuis Novembre 2006 il faut aussi revenir en 2005 :
L’assassinat de l’ancien premier, ministre libanais Rafik Hariri et de ces compagnons le 14/2/2005, à amené la majorité des Libanais musulmans sunnites (Courant du Futur dirigé par la famille Hariri) à rejoindre la majorité de leurs compatriotes chrétiens de toutes communautés (Maronites, Grecs Orthodoxes, Grecs Catholiques, Arméniens Orthodoxes et Catholiques et autres) et la majorité les Druzes (dirigés par Walid Joumblat), dans un mouvement de masse demandant le retrait des troupes syriennes. Ce retrait a lieu le 28/4/2005. Le Hezbollah y perd un appui stratégique.
Le 7 Mai 2005, le général Michel Aoun leader du Mouvement Patriotique Libre, principale force souverainiste libanaise à majorité chrétienne et qui luttait depuis plus de 15 ans contre l’occupation syrienne, revient triomphalement à Beyrouth après 15 ans d’exil en France. Ce retour se fait en dépit des efforts de l’alliance Harriri- Joumblat et alliés pour retarder le retour de Aoun après les élections législatives du printemps 2005.
Le jour même du retour de Aoun à Beyrouth, le Parlement libanais reconduit la loi électorale anti-constitutionnelle de l’an 2000, qui avait été imposée par les services de renseignement syriens à la demande de Rafik Harriri. Cette loi, par un truquage anti-constitutionnel du découpage des circonscriptions, faisait que près de 72% des députés chrétiens étaient élus par des collèges électoraux à majorité musulmane (sunnites, chiites, et druzes). A l’époque c’était un des moyens qu’utilisait l’occupant syrien et son allié Rafik Harriri, pour affaiblir politiquement les chrétiens libanais, principale force d’opposition à l’occupant syrien et ses alliés. Le vote de la loi électorale divise les politiciens chrétiens certains d’entre eux faisant passer leurs intérêt électoraux avant tout, rejoignent définitivement le tandem Harriri – Joumblat. Ce tandem conclut une alliance avec le duo chiite pro syrien Amal – Hezbollah, à objectif électoral, mais avec des objectifs politiques proclamés d’appui à la résistance du Hezbollah. Le résultat est que cette alliance quadripartite Harriri, Joumblat, Amal, Hezbollah (qui représente les principales forces communautaires musulmanes) marginalisent les chrétiens au Parlement.
Les chrétiens se sentent trahis par leurs nouveaux alliés druzes (Joumblat) et sunnites (Harriri) qu’ils avaient aidés à se débarrasser de l’occupant syrien. Ils votent massivement pour le général Aoun et ses alliés, qui receuillent 70% des suffrages chrétiens exprimés. Ces élections donnent les résultats suivants :
– Liste Aoun et alliés # 33% des suffrages 16,4% des sièges
– Liste Harriri Joumblat # 33% des suffrages 55,4% des sièges
et « alliés » ____
– Liste Amal Hezbollah # 33% des suffrages 28% des sièges
et alliés.
La fraude légale était flagrante : Le groupe Aoun et alliés avait la moitié des sièges auxquels et avait droit, le groupe Harriri Joumblat avait 168% des sièges auxquels il avait droit, et le groupe Amal, Hezbollah avait 85% des sièges auxquels il avait droit.
Ces élections donnent lieu à des fraudes électorales de grande intensité de la part du tandem Hariri-Joumblat: achats de voix en masse, falsification des résultats, attaques et violences sur les partisans des listes adverses, etc…
Pour fermer la porte à tout recours légal, le Parlement issu de ces élections partiellement falsifiées, modifie la loi du Conseil Constitutionnel pour l’empêcher de statuer la légalité du Scrutin et de ses résultats
On a affaire a un Parlement qui n’a rien de « démocratiquement » élu, comme le proclament le pouvoir actuel et ses protecteurs occidentaux. La représentativité des députés chrétiens est fortement contestée : 18 sur 64 sont élus par des électeurs chrétiens…
Le gouvernement issu de ces « élections » en été 2005 et dirigé par Fouad Saniora, comprenait deux ministres du Hezbollah pour la première fois et proclamait dans sa déclaration ministérielle son appui à la « Résistance »(armée du Hezbollah). Il incluait des représentants du Président Emile Lahoud. Le seul exclu de ce gouvernement était le Courant Patriotique Libre (CPL) du Général Aoun et ses alliés (qui avaient eu 70% des voix des chrétiens). Les ministres chrétiens y détenaient des portefeuilles marginaux et n’avaient pas été élus par des chrétiens. Une fois les élections terminées et le gouvernement formé, le tandem Harriri-Joumblat remet sur le tapis la question de l’application complète de la résolution 1559: c’est-à-dire du désarmement du Hezbollah. Cette volte face post-électorale du tandem Harriri-Joumblat crée des tensions à l’intérieur du gouvernement, appuyé par les USA et la France, et comprenant des alliés de la Syrie et de l’Iran. De même est de nouveau remise sur le tapis vers la fin 2005, la création d’un tribunal à caractère international pour juger les responsables de l’assassinat de Rafik Harriri, ses compagnons et des autres personnes assassinées. Depuis la première tentative de faire passer le principe d’un tribunal international en Conseil des Minitres amène le retrait temporaire du gouvernement des ministres représentant Amal et le Hezbollah en Décembre 2005. Ces derniers craignaient l’utilisation de ce tribunal par les USA pour faire pression sur leur allié syrien. Ce retrait est concomitant avec l’assassinat d’un député loyaliste Jebrane Tueini.
L’émotion crée par cet assassinat facilite l’approbation du principe de création de ce tribunal par le gouvernement libanais et la transmission de cette approbation au Conseil de Sécurité.
Entre temps, le dialogue mené entre le CPL (Aoun) et le Hezbollah (Nasrallah) aboutit à la signature d’un « mémorandum of understanding ») (MOU) en dix points le 6 Février 2006. Ce mémorandum qui appelle à l’élargissement du dialogue entre toutes les parties libanaises, aboutit en fait au lancement d’un processus de dialogue entre les principales forces et personnalités politiques du pays sur des points fondamentaux : accord pour demander la délimitation des frontières avec la Syrie, et l’établissement des relations diplomatiques avec la Syrie, nouvelle loi électorale, tribunal à caractère international pour juger de l’assassinat de Rafik Harriri et des autres assassinats, etc…)
Le dialogue qui dure de Mars à Juin 2006 achoppe sur le problème de l’armement du Hezbollah, et devait reprendre en Juillet 2006, quant éclate la guerre du 11 juillet.
La crise politique actuelle :
A partir de la mi Août 2006, donc de la fin des opérations militaires, la tension politique remonte : le Hezbollah accuse le gouvernement et le tandem Harriri- Joumblat, d’être de mèche avec les USA, cours de cette guerre et d’avoir contribué à faire durer les combats pour affaiblir le Hezbollah et faciliter son désarmement.
Le CPL réclame plus que jamais un gouvernement d’union nationale et une nouvelle loi électorale permettant une représentation fidèle de la population.
Le tandem Harriri – Joumblat reprend ses pressions dans le Comité du Dialogue réuni en Novembre 2006, pour accélérer l’approbation des statuts du tribunal international. Le gouvernement précipite les choses et décide de présenter le projet de statuts envoyé par le Conseil de Sécurité pour approbation au Cabinet, avant d’être étudié par le Comité de Dialogue. Ceci amène les ministres chiites à quitter le gouvernement le 11 Novembre 2006, ainsi qu’un ministre chrétien loyal au Président de la République. Ce retrait met très fortement en question la légitimité et la constitutionalité du gouvernement car une communauté libanaise en entier (les chiites) n’est plus représentée, en plus du défaut de non représentativité des ministres chrétiens. La Constitutions libanaise stipule en effet la non légitimité de tout pouvoir contraire à l’entente nationale.
Cette situation amène Amal et Hezbollah à s’aligner sur les positions du Général Aoun demandant un gouvernement d’Union Nationale, a une nouvelle loi électorale et des élections législatives anticipées. Devant le refus du tandem Hariri-Joumblat d’accepter les demandes de l’opposition, celle ci décide de passer à la pression populaire.
Entre-temps, le 21 Novembre 2006, un ministre chrétien Pierre Gemayel, est assassiné. Ceci fait monter les tensions, et le pouvoir essaye d’utiliser l’assassinat contre le CPL (dont des bureaux sont attaqués et les portrait de Aoun brûlés). Ceci retarde le mouvement de l’opposition, qui déclenche un sit-in dans le centre de Beyrouth près des sièges du Gouvernement et du Parlement, à partir du 1er Décembre 2006, réclamant un Gouvernement d’Union Nationale et une nouvelle loi électorale.
Des manifestations ponctuent le sit – in, de même que des veillées de Noël, de l’Adha et du Nouvel An. Une grève générale d’un jour décrétée pour le 23 janvier 2007, est largement suivie, malgré les tentatives de briser la grève par des groupes loyalistes armés de pierres, de gourdins et d’armes légères, en région chrétienne. Le 25 Janvier 2007 une bagarre éclate à l’Université Arabe de Beyrouth, dégénérant en tirs sur les manifestants et l’armée, dans le zone musulmane de Beyrouth : Le risque de dégénérescence en affrontements armés sunnito – chiites est jugulé par l’action des leaders des deux bords et le couvre feu décrété par l’armée.
Des portes de sortie de crise?
La Ligue Arabe s’active en médiations. L’Arabie Saoudite et l’Iran, voulant éviter un conflit sunnite-chiite au Liban, négocient un compromis et une solution politique basés sur la concomitance de l’acceptation du tribunal international et du gouvernement d’Union Nationale. Les deux pays prêchent le calme à leurs alliés libanais.
Les pays occidentaux, USA en tête, poussent le gouvernement Saniora à l’intransigeance. La Syrie cherche un nouveau rôle au Liban.
Le Liban est de nouveau menacé de conflits armés, pour assurer les intérêts politiques de parties régionales et internationales. Seul un accord ferme et équilibré entre les Libanais peut sauver la situation : les contenus équilibrés du communiqué du Synode des évêques maronites en janvier 2007, les propositions de la Ligue Arabe et des rencontres saoudo-iraniennes, constituent d’excellentes bases pour un pareil accord.