Close Menu
    Facebook Instagram LinkedIn
    • العربية (Arabe)
    • English (Anglais)
    • Français
    Facebook Instagram LinkedIn
    Middle East Transparent
    • Accueil
    • Categories
      1. A la une
      2. Actualités
      3. Opinions
      4. Magazine
      Featured
      à la une Jean-Pierre Filiu

      La stratégie séparatiste des Emirats arabes unis

      Recent
      16 mai 2025

      La stratégie séparatiste des Emirats arabes unis

      13 mai 2025

      Les premiers secrets de l’élection de Léon XIV

      8 mai 2025

      Al-Charaa en visite à Paris : « Les Européens se laissent berner parce qu’ils prennent leurs rêves pour des réalités »

    • Contactez nous
    • Archives
    • Inscription
    • العربية (Arabe)
    • English (Anglais)
    • Français
    Middle East Transparent
    You are at:Home»Retour à Diognète

    Retour à Diognète

    0
    By Sarah Akel on 10 mai 2013 Non classé

    La Lettre à Diognète est un des documents les plus étonnants de la littérature chrétienne du 2ème siècle de notre ère. Ce texte, dont on connaissait de rares extraits fut découvert par hasard au XVI° siècle. La critique la plus sévère a démontré son authenticité et contribué largement à étendre sa popularité. Ce document fut probablement écrit par un chrétien anonyme de Syrie à l’adresse d’un correspondant païen désireux de s’informer sur cette « nouvelle superstition » comme on disait à l’époque.

    Il serait bon, dans cet Orient agité par la propagande sur la « protection des minorités » et les « droits des minorités », de revenir deux mille ans en arrière pour essayer de comprendre comment la « minorité » des temps apostoliques se percevait elle-même quant à son échelle des valeurs, ses traits distinctifs ; mais surtout quant au sens de sa présence au milieu d’une « majorité » ignorante de cette nouvelle religion et qui, par ailleurs, lui était hostile. On rappellera que les premiers siècles du christianisme, du moins jusqu’à Constantin 1er, furent ceux des pires persécutions.

    La Lettre, est rédigée dans un style fluide, avec une grande aisance. Elle reflète, à chaque ligne, l’absence de peur, un esprit vif, libre et critique ayant une grande confiance en soi. A l’époque, les chrétiens ne bénéficiaient pas de la protection d’un puissant dictateur et ne se voyaient pas comme des privilégiés à l’ombre protectrice d’un empire ennemi de Rome. Ce citoyen chrétien se moque, dans des tournures exquises et pleines de bons sens, de l’idolâtrie et du fétichisme du paganisme ambiant ainsi que des observances pharisaïques du judaïsme de son temps. Parlant des offrandes faites aux idoles ou au Dieu unique, il écrit : « Est-il croyable […] que celui qui fournit à tous, ce dont ils ont besoin, ait besoin lui-même de ce qu’il accorde à ceux qui ont la prétention de lui en faire une sorte d’aumône ? ».

    Evoquant les interdits alimentaires, il prend à témoin Diognète : « Dans cette multitude d’êtres que Dieu a faits pour l’usage de l’homme, admettre les uns comme portant le caractère de la sagesse de leur auteur, rejeter les autres comme inutiles et superflus, n’est-ce pas un crime ? »

    Il rejette catégoriquement tout signe extérieur distinctif, comme la circoncision, qui attesterait de la part de Dieu « une prédilection particulière » et serait « comme un sceau de l’élection divine ». « N’est-ce pas une folie des plus ridicules? » demande-t-il. Usant d’une image demeurée célèbre, il fait ressortir la raison d’être des chrétiens dans leurs sociétés respectives : « Ce que l’âme est dans le corps, les chrétiens le sont dans le monde ». Une telle affirmation, dans le contexte de son temps, est une démarche téméraire. Et, pourtant, l’auteur dit ce qu’il pense en toute liberté, confiance et sérénité.

    C’est alors que ce chrétien anonyme, vivant au milieu d’une majorité hostile, livre le fond de sa pensée à son interlocuteur païen. « Les Chrétiens ne sont distingués du reste des hommes ni par leurs pays, ni par leur langage, ni par leur manière de vivre ; ils n’ont pas d’autres villes que les vôtres, d’autre langage que celui que vous parlez ; rien de singulier dans leurs habitudes ». Indifférents aux narcissismes des petites différences selon l’expression de Freud, ces chrétiens de la Lettre sont « répandus … dans des villes grecques ou barbares ». Où qu’ils demeurent « ils se conforment, pour le vêtement, la nourriture, la manière de vivre, aux usages qu’ils trouvent établis; mais ils placent sous les yeux de tous l’étonnant spectacle de leur vie à peine croyable ». Par-là, l’auteur entend l’exigence éthique qui fait qu’une certaine échelle de valeurs, fondée sur le sens de l’assemblée et la solidarité de tous, confère au groupe chrétien son originalité. « Ils habitent leur cités comme étrangers, ils prennent part à tout comme citoyens … Comme les autres, ils se marient, comme les autres, ils ont des enfants, seulement ils ne les abandonnent pas. Ils ont tous une même table, mais pas le même lit. Ils vivent dans la chair et non selon la chair. Soumis aux lois établies, ils sont par leurs vies, supérieurs à ces lois. Ils aiment tous les hommes et tous les hommes les persécutent… L’opprobre dont on les couvre devient pour eux une source de gloire… La bouche qui les outrage se voit forcée de les bénir ».

    Avec une grande sérénité, l’auteur évoque les persécutions : « Ne vois-tu pas que l’on jette les chrétiens aux bêtes féroces? … Plus on fait de martyres, plus on fait de chrétiens ». Certes, on ne peut pas exiger de tout un chacun, aujourd’hui, de faire preuve de la même ténacité dans le courage mais le texte de la Lettre nous révèle la quintessence de la présence chrétienne au sein d’un monde hostile. Le christianisme que révèle la Lettre est d’abord une disposition morale ouverte sur l’Autre, sur tous les autres. Le groupe chrétien, en ces temps reculés, n’est pas une minorité hallucinée par l’obsession identitaire et uniquement préoccupée par les miettes de pouvoir que les puissants de la majorité pourraient accorder. De plus, le fait d’être n’amène pas les chrétiens à se recroqueviller sur eux-mêmes en tremblant de peur. Si les chrétiens sont, comme le dit la Lettre, l’âme de leur société, alors leur unique préoccupation est de maintenir la cohésion du corps en question, de tout mettre en œuvre pour que toutes ses composantes s’articulent harmonieusement pour le bien commun.

    Le retour à Diognète signifie alors, dans l’Orient d’aujourd’hui, que la présence chrétienne est avant tout un message courageux du bon sens, d’une culture de paix et du « vivre-ensemble » comme individus, citoyens de différentes patries, et non comme groupes identitaires. La Lettre à Diognète est probablement aujourd’hui le meilleur texte que les chrétientés orientales pourraient méditer.

    * Beyrouth

    Share. Facebook Twitter LinkedIn Email WhatsApp Copy Link
    Previous ArticleAppel de Beyrouth pour la paix au Liban
    Next Article À ceux qui n’ont pas peur…

    Comments are closed.

    Flux Articles récents en anglais
    • The Pope and the Vatican: Divine Right or Male Monopoly? Elderly Men Excluding Women and Youth in the Name of Heaven 13 mai 2025 Rezgar Akrawi
    • Leo is America’s first pope. His worldview appears at odds with ‘America First.’ 10 mai 2025 POLITICO
    • Most U.S. Catholics Say They Want the Church To Be ‘More Inclusive’ 5 mai 2025 Pew
    • As Church awaits a Conclave, President Trump puts up picture of himself as next Pope 4 mai 2025 Charles Collins
    • ‘Papabile’ of the Day: Cardinal Pierbattista Pizzaballa 29 avril 2025 John L. Allen Jr.
    Flux Articles récents en arabe
    • الاستراتيجية الانفصالية لدولة الإمارات العربية المتحدة 16 mai 2025 جان ـ بيار فيليو
    • الصين تختبر قوتها العسكرية في المواجهة بين الهند وباكستان 16 mai 2025 هدى الحسيني
    • السفير السابق في دمشق، روبرت فورد: «الشرع هو الأداة الأفضل لأميركا ضد “داعش» 15 mai 2025 خاص بالشفاف
    • جنوب آسيا يخلط الأوراق مجددا 14 mai 2025 د. عبدالله المدني
    • البابا والفاتيكان، حق إلهي أم احتكار ذكوري؟ رجال كهول يُقصون النساء والشباب باسم السماء 13 mai 2025 رزكار عقراوي
    19 septembre 2013

    Réflexion sur la Syrie (à Mgr Dagens)

    12 octobre 2022

    Putain, c’est compliqué d’être libanais

    24 octobre 2022

    Pourquoi je ne vais pas à Beyrouth

    10 janvier 2025

    D’un aounisme l’autre: lettre ouverte à Michel Aoun, ancien président de la République

    21 mars 2009

    L’AYATOPAPE

    Commentaires récents
    • نبيل الذوق dans Gouvernement Libanais: quand le pouvoir exécutoire rentre chez lui
    • Michael dans Nawaf Salam, le pari impossible d’un changement introuvable ?
    • أنطوان قربان dans Pourquoi Lokman, maintenant ?
    • Yves Montenay dans La Girouette Française et la fin de la Francophonie
    • Yves Montenay dans La Girouette Française et la fin de la Francophonie
    Soutenez-nous
    Donate
    © 2025 Middle East Transparent

    Type above and press Enter to search. Press Esc to cancel.

    loader

    Inscrivez-vous à la newsletter

    En vous inscrivant, vous acceptez nos conditions et notre politique de confidentialité.

    loader

    Subscribe to updates

    By signing up, you agree to our terms privacy policy agreement.

    loader

    اشترك في التحديثات

    بالتسجيل، فإنك توافق على شروطنا واتفاقية سياسة الخصوصية الخاصة بنا.