Libre. Enfin. Sauf improbable scénario catastrophe, Patrick Hickey devrait pouvoir passer les fêtes de fin d’année en Irlande, sur ses terres. L’ex président du comité olympique irlandais (OCI) et de l’association des comités nationaux européens (EOC), membre de la commission exécutive du CIO, pourra quitter le Brésil dans les prochains jours, voire les heures prochaines. Au fond de sa poche, son passeport.
Mercredi 16 novembre 2016, Patrick Hickey avait appris la décision des autorités judiciaires de Rio de Janeiro de l’autoriser à retourner dans son pays pour « raisons médicales ». A 71 ans, le dirigeant olympique souffre de problèmes cardiaques. Il doit suivre un traitement. Seule condition posée par la juge brésilienne: le paiement d’une caution de 410 000 euros. Une formalité? Pas vraiment.
Quelques jours plus tard, le comité olympique irlandais, son ancienne maison, a fait savoir qu’il ne paierait pas la caution. « Cette affaire est d’ordre privée, elle ne concerne pas le comité », a justifié l’organisation dans un communiqué. Une décision peu attendue, l’OCI ayant financé les frais d’avocats de Patrick Hickey depuis son arrestation au Jeux de Rio, à la mi-août, dans le cadre d’une enquête sur un trafic de billets olympiques.
Jeudi 1er décembre, le salut est venu pour Patrick Hickey d’une autre organisation, nettement plus riche et, surtout, plus solidaire de ses ennuis avec la justice. L’Association des comités nationaux olympiques (ACNO) a fait savoir via un communiqué avoir décidé de payer la caution du dirigeant irlandais. Un virement de 410 000 euros doit partir de Lausanne, siège de l’ACNO, vers Rio de Janeiro. Dès réception, Patrick Hickey pourra récupérer son précieux passeport, boucler ses malles et fermer derrière lui son appartement de Rio de Janeiro, où il est assigné à résidence depuis la fin du mois d’août.
Généreux, certes. Mais, précise l’ACNO, la somme en question ne saurait être un don. Patrick Hickey s’est seulement vu accorder un prêt. Il lui faudra rembourser « en totalité » l’organisation olympique. Quand? Comment? Dans son communiqué, l’ACNO précise ne pas pouvoir, pour « raisons légales », dévoiler les conditions du prêt.
La décision de l’ACNO, dont Patrick Hickey était encore récemment l’un des vice-présidents, ne surprendra personne. L’organisation a répété à plusieurs reprise son soutien au dirigeant irlandais, le mois dernier, à l’occasion de son assemblée générale à Doha, au Qatar. Sheikh Ahmad al-Fahad al-Sabah, son président, serait à l’initiative de puiser dans le trésor de guerre de l’ACNO pour aider Patrick Hickey à quitter le Brésil. Mais la décision finale a été prise à l’issue d’un « vote postal » le 20 novembre auquel ont pris part, en plus de Sheikh Ahmad, tous les vice-présidents. Sympa.