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    You are at:Home»Le fiasco marocain du Rafale

    Le fiasco marocain du Rafale

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    By Sarah Akel on 22 octobre 2007 Non classé

    En France, on est vraiment les rois du commerce ! », commente, ironique, un homme d’affaires. « Nous étions face à un pays, le Maroc, qui voulait acheter des avions de combat français ; nous-mêmes nous n’attendions que cela. Résultat, faute d’avions, on va finir par vendre une Frégate et, en plus, on va s’en glorifier… » Cette réaction résume le fiasco industriel et politique que représente le nouvel échec à l’exportation de l’avion Rafale (après les déconvenues en Corée du Sud, aux Pays-Bas et à Singapour), que les autorités marocaines ont abandonné au profit du F-16 américain, de Lockheed Martin.

    Recevant, à partir du lundi 22 octobre, le président français Nicolas Sarkozy pour une visite d’Etat de trois jours qui débute à Marrakech, le roi Mohammed VI a fait un geste pour atténuer le dépit de son hôte : il a repoussé de trois mois le salon de l’aéronautique Aéroexpo, qui devait se tenir du 24 au 27 octobre à… Marrakech, où Dassault et les autres industriels français impliqués dans la construction du Rafale avaient annulé leur participation.

    L’histoire de l’échec de l’avion français sur un marché qui lui était a priori acquis pourrait faire figure de cas d’école pour illustrer un dysfonctionnement d’Etat.

    Tout commence par la visite de Vladimir Poutine à Alger, le 10 mars 2006. Le président russe signe un accord pour fournir une soixantaine d’avions de combat Mig-29 et Soukhoï-30 à l’Algérie. Or les relations algéro-marocaines sont empoisonnées depuis trente ans par le conflit du Sahara occidental, et Rabat s’inquiète de cet effort d’armement massif de son riche voisin. Le roi décide donc de doter son pays d’avions de chasse modernes pour remplacer une flotte de Mirage F-1 à bout de course.

    Lorsque le Palais prend langue avec l’Elysée, le roi s’engage à acheter des avions français. C’est alors que se mettent en place les premiers éléments de ce qui deviendra une succession d’erreurs du côté français. Il y a deux façons de négocier un contrat de ce genre : soit d’Etat à Etat, soit de façon purement commerciale, le fournisseur négociant directement avec son client. La Délégation générale pour l’armement (DGA) opte pour la première approche, alors que le GIE (groupement d’intérêt économique) Rafale, qui rassemble Dassault, Thales et Snecma, privilégie la seconde.

    Une négociation d’Etat à Etat peut avoir l’intérêt de proposer des prix plus attractifs au client, mais elle ne va pas dans le sens du constructeur, qui perd de facto le contrôle de sa politique commerciale. Le premier dysfonctionnement intervient à l’été 2006, parce que personne, au plus haut niveau de l’Etat, ne tranche en faveur de l’une des deux options. La DGA et Dassault parlent séparément aux Marocains. Et pas le même langage : le constructeur présente une « estimation budgétaire » d’environ 2 milliards d’euros pour 18 Rafale, alors que la proposition de l’Etat est nettement inférieure.

    Qu’a voulu faire la DGA ? « Occuper le terrain », indique l’un de ses représentants. Toujours est-il que c’est une erreur de stratégie. Dassault est furieux, et les Marocains exploitent habilement la cacophonie française. De toute façon, l’offre ne contient pas assez d’éléments de soutien et d’équipements de mission : Rabat veut pouvoir disposer d’une flotte d’avions de combat autonome. L’offre est donc révisée en ce sens et, fin décembre, elle atteint 2,6 milliards d’euros. Les discussions se poursuivent, jusqu’à ce que, à Paris, certains experts tirent la sonnette d’alarme : une telle facture représente quelque 5 % du produit intérieur brut marocain. Qui va payer ?

    Second dysfonctionnement : au sein de la haute administration comme dans les milieux industriels, l’idée a fait son chemin que l’Arabie saoudite, voire les Emirats arabes unis accepteront d’être les mécènes du Maroc. L’Elysée confirme : « Les Saoudiens paieront. » Rien n’est plus faux. Mais l’ambiguïté perdure. D’autant plus que dans les discussions franco-marocaines, Rabat se garde de soulever cette question. On évoque la possibilité d’un crédit garanti par la Coface, mais on convient surtout qu’il faudra en « reparler ». Dans l’immédiat, l’important est de faire baisser le prix.

    Le 15 avril 2007, indique un expert, « nous avons un accord sur le contenu technique de l’offre et sur un prix ramené à 2,1 milliards d’euros. C’est alors que les Marocains posent la question du financement. » Les discussions se concentrent sur la solution d’un crédit « cofacé ». Le ministère des finances y est hostile, ce qui ne surprend personne.

    Le dossier est traité à tous les niveaux : Bercy, la Défense, Matignon, l’Elysée, et personne ne décide. Nous sommes à une semaine du premier tour de l’élection présidentielle. « Il suffit que le président donne son accord de principe, et tout est bouclé, souligne un haut fonctionnaire, mais Jacques Chirac refuse de se prononcer, préférant laisser la décision à son successeur. »

    A partir de ce moment, les chances du Rafale sont fortement compromises. Car avec la mise en place du nouveau gouvernement, l’indécision se prolonge, et Paris n’apporte aucune réponse au Maroc sur la question cruciale du financement. « Dans le monde musulman, observe un connaisseur de ce type de contrats, ne pas répondre, c’est une façon de dire non. De plus, l’engagement du roi d’acheter des avions français avait été passé avec Jacques Chirac. »

    Début juillet, alors qu’on se rend compte à Paris que le marché va échapper à la France, l’Elysée tranche en faveur d’un financement entièrement garanti par la Coface, avec de très longs délais de paiement. Mais il est trop tard. D’autant que Nicolas Sarkozy effectue une visite en Algérie le 10 juillet, sans passer par le Maroc, ce qui n’est guère apprécié à Rabat. Pouvait-on encore changer le cours des événements ? Probablement pas. Car la puissante machine commerciale américaine est à la manoeuvre depuis longtemps : l’offre porte sur 24 F-16 neufs (Rabat a refusé à la fois des F-16 d’occasion et des Mirage-2000) au prix – record – de l’équivalent de 1,6 milliard d’euros.

    Fin juin, à la faveur de la conférence qui s’est tenue près de New York entre le Maroc et des représentants du Front Polisario, « Washington, commente un haut fonctionnaire, est passé d’une position de neutralité bienveillante envers la position marocaine sur le Sahara occidental, à un soutien actif ». Et, le 31 août, le royaume et la Millenium Challenge Corporation (MCC) ont signé un contrat de 697,5 millions de dollars (près de 540 millions d’euros) sur cinq ans « pour réduire la pauvreté et augmenter la croissance économique du Maroc ». La MCC – dont le président du conseil d’administration n’est autre que… la secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice -, agit à travers le monde pour « promouvoir la croissance économique durable ». Dans les faits, elle a surtout favorisé celle de Lockheed Martin. Tout est consommé à l’été.

    Dans ces conditions, la maladresse remarquée d’Hervé Morin, le ministre français de la défense, qui, le 11 septembre à Toulouse, a souligné que le Rafale est un avion « très sophistiqué, formidable », mais « difficile à vendre », n’avait plus vraiment d’importance. Les autres contrats qui devraient être annoncés lors de la visite de M. Sarkozy au Maroc constitueront, pour la France, un lot de consolation. Qui n’effacera pas l’échec cuisant du Rafale.

    Article paru dans l’édition du 23.10.07
    Le Monde

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