Les jeux sont faits et l’heure des premiers bilans a sonné. La palme d’or revient incontestablement à la dictature syrienne qui a réussi une nouvelle fois à force d’assassinats et d’intimidations à s’imposer comme « partenaire incontournable » de toute solution même temporaire de la crise libanaise.
Vingt-six ans après l’assassinat de Louis Delamare, le régime syrien peut s’enorgueillir d’avoir prouvé avec une rigueur mathématique que le terrorisme d’Etat était une méthode infaillible capable de faire plier tous ses adversaires réunis et de les amener tôt ou tard à montrer patte blanche. La performance est spectaculaire si l’on se rappelle le départ sous les huées des troupes syriennes du Liban.
Deuxième grand vainqueur, le Hezbollah qui rafle haut la main le prix d’excellence. Pour ce qui est de l’efficacité, il n’a rien à envier à son allié syrien. Il a tout autant que lui réussi avec brio à saper les institutions de la république et à imposer ses quatre volontés aussi bien à ses acolytes fantoches qu’à ses adversaires tétanisés.
L’un de ses exploits et non le moindre c’est d’avoir pris en otage la communauté chiite et d’avoir radicalement investi son imaginaire collectif. Ses méthodes totalitaires agrémentées de « promesses sincères » et de victoires « divines » resteront longtemps un exemple à suivre pour tout apprenti fasciste.
Et puis, il y a les perdants au premier rang desquels arrive la « coalition du 14 mars » qui de déboire en reculade a réussi à dilapider petit à petit l’immense capital dont elle a hérité d’une « révolution du cèdre » qu’elle s’est acharnée à transformer en feu de paille. Avec sa cuisante défaite, le sauve-qui-peut est général et les virages à 180° se font sans vergogne.
Voici venu le temps de la lâcheté jubilatoire, de la bassesse œcuménique et de l’ignominie conquérante. Les martyrs passent définitivement à la trappe ainsi que le prosélytisme indépendantiste. Les imposteurs d’hier et d’aujourd’hui s’emploient avec hâte à composer de nouvelles sérénades « consensuelles » pour les faire gober à des Libanais depuis longtemps habitués à voir leurs rêves bafoués et leurs espérances jetées en pâture.
Il y a enfin le dindon de la farce qui ne veut rien admettre et qui s’égosille à répéter inlassablement les mêmes rodomontades. Dans sa quête folle pour accéder au fauteuil présidentiel, il a tout essayé: la volte-face et la compromission, la menace et le chantage, le populisme et l’imposture, mais ses efforts sont restés vains. Humiliation suprême, c’est un Général en exercice ayant servi sous ses ordres qui lui donne aujourd’hui l’estocade finale !
Offrons lui en guise de consolation ces quelques vers célèbres de Carmina Burana composés vers 1250 par des moines défroqués:
Sors salutis
Et virtutis
Michi nunc contraria,
Hac in hora
Sine mora
Corde pulsum tangite;
Quod per sortem
Sternit fortem,
Mecum omnes plangite !
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PatriotismeUn patriotisme chevillé au corps, tranquille de son droit inaliénable, sûr de ses moyens, au Liban mais surtout dans l’émigration libanaise, avec ses exceptionnelles ressources humaines, politiques et financières. C’est ce facteur-force qui accuse une absence stupéfiante dans le discours et la pratique politiques des démocrates du Liban (14 mars). La question reste plus que jamais brûlante, de la manière de l’activer et l’investir dans les rapports de force mouvants, que les bouffonneries, franco-syriennes, notamment, en cours, malmènent, voire menacent de mort. Une impulsion nouvelle de ce patriotisme a quelque chance, malgré les retards, de reconstituer un front de démocrates… Lire la suite »