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    Baalbeck, ou le dernier soupir du phénix

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    By Antoine Courban on 7 juillet 2020 à la une
    Parlant du Liban, Camille Aboussouan le surnommait « le dernier lampion de Byzance ». Après avoir suivi le spectacle retransmis de Baalbeck ce dimanche 5 juillet, je me suis demandé si je ne venais pas d’assister à l’extinction de la flamme de ce lampion de la Méditerranée, cette mer qui a tant donné en termes de cosmopolitisme, de transmission des cultures et des religions, ainsi que de dynamique créative de civilisations.

     

    La magie et le sens profond de ce concert multiculturel, intitulé The Sound of Resilience, ne résidaient pas dans le brio des œuvres interprétées, mais dans les images et la fabuleuse symbolique des signes. Tout n’était que symboles dont on peut égrener la séquence.

     

    Vendredi matin 3 juillet, Ali el-Haq, un citoyen anonyme de 60 ans, se suicide devant l’entrée du théâtre al-Madina. Pourquoi ? Pour mille et une raisons, mais la signification de son geste réside dans sa symbolique. Il étala un drapeau du Liban sur le sol. Il planta en terre son casier judiciaire absolument vierge sur lequel il avait écrit : « Je ne suis pas un mécréant. » Il s’assit, se tira une balle dans la tête, tomba par terre sur le drapeau. Exhalant son dernier soupir, il se couvrit le visage d’un linge, faisant fonction de suaire, et murmura : « Liban souverain, libre, indépendant. » Mise en scène, diriez-vous. Oui, mais mise en scène grandiose du héros tragique qui va jusqu’au bout du destin qui l’accable en se suicidant et qui « meurt en chantant comme un divin cygne » (S. Mallarmé). Par sa mort tragique, Ali a dramatiquement incarné le sort tragique du Liban. Arnold Toynbee ne disait-il pas que « les civilisations ne meurent pas assassinées, elles se suicident » ?

    Deux jours plus tard, à Baalbeck, une inoubliable soirée, faite d’un florilège de lumières et d’images inoubliables, au cœur de l’acropole de Baalbeck, est apparue comme de somptueuses obsèques du défunt, de ce Grand Liban aujourd’hui centenaire. Jamais le Liban ne fut aussi splendide, aussi douloureusement beau, pour une dernière fois. Au début et à la fin du spectacle, au cœur des temples antiques, retentit la fanfare des trompettes de la séquence appelée « Le concile des faux dieux » du Martyre de saint Sébastien de Claude Debussy. J’ignore qui a eu l’idée de génie d’un tel choix dans les années 1950 comme slogan sonore du Festival de Baalbeck. Ces trompettes qui ont retenti dans la nuit de la Békaa ont annoncé et clôturé les funérailles du « dernier lampion de Byzance », qui se voulaient toutefois, en même temps, message d’espérance au travers de ce que l’homme sait faire de mieux et qui fait de lui un authentique créateur : la culture.

    Saint Sébastien mourut traversé par les flèches des bourreaux de l’empereur Dioclétien. Cette image, tant de fois reproduite par les artistes, résume le Liban d’aujourd’hui mis à mort par les tyrans de l’Orient grâce à la collaboration active de Libanais, musulmans et chrétiens, mus uniquement par leur haine de tout ce qui n’est pas eux-mêmes et leur appétit vorace de charognards. C’est par le poème Ô Fortuna, du Carmina Burana de Carl Orff, que débuta le spectacle, annonçant que la roue du destin avait définitivement tourné pour le Liban. À la fin, le concert fut clôturé par L’Ode à la joie de la IXe Symphonie de Beethoven en guise de promesse d’espérance d’un futur à construire et non la simple résurrection d’un phénix. Demain, la jeunesse libanaise a l’obligation de refaire, non pas le Liban du passé, mais un Liban neuf, aussi brillant que son prédécesseur défunt.

    Durant plus d’une heure, l’on a vu des dizaines d’images de tous les artistes prestigieux que Baalbeck avait accueillis des quatre coins du monde. Au-dessus des temples vénérables, la Lune opaline éclairait un fabuleux mélange d’Orient et d’Occident, de modernité et de classicisme traditionnel. Le jeu des lumières était proprement fabuleux. Qui n’a pas eu la gorge nouée ? Qui n’a pas sangloté ou pleuré face à une telle décharge d’images qui ont remué le tréfonds de nos entrailles et de notre mémoire ? Mais qui n’a pas compris, avec angoisse, que tant de beauté et de magie ne peuvent pas nourrir un enfant qui a faim, une famille sans toit, un homme au chômage, un malade incapable de se faire soigner ?

    Refaire un nouveau Liban, soudé dans son unité mais débarrassé des usurpateurs, des imposteurs, des criminels, des assassins, des bandits, des mafieux qui le tiennent en otage ? Le fait que la chaîne du Hezbollah, al-Manar, se soit abstenue de participer à la communion de tout un peuple à sa propre mémoire collective est en soi annonciateur des difficultés insurmontables de refaire un pays et un État. Jadis, une toute petite élite seulement pouvait se permettre le déplacement jusqu’à Baalbeck, mais l’événement a façonné la mémoire et l’identité de tout un peuple. Le Festival de Baalbeck demeure la cerise sur le gâteau de l’identité du Liban de jadis.

    Cette petite élite se doit aujourd’hui de méditer les paroles de Georges Bernanos écrites en 1940 sur la crise des élites qui mène toute civilisation à la ruine : « En se conservant, les élites croient conserver tout ce qu’elles représentent, mais elles ne se demandent jamais si elles sont encore des élites, c’est-à-dire si elles en remplissent les devoirs. (…) Une société où le prestige ne correspond plus exactement aux services rendus, où les classes dirigeantes reçoivent plus de la communauté qu’elles ne lui donnent, est une société vouée à la ruine. (…) Le niveau de la révolution monte parce que le niveau des élites descend. »

    Alors, vive la révolution.

     

    acourban@gmail.com

    *Beyrouth

    OLJ

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