vidéo Comme le rappelle le site Slate, un rapport d’Amnesty International (décembre 2014) avait noté qu’aucun pays du Golfe (Arabie saoudite, Qatar, Koweït, Oman, Bahreïn et les Émirats arabes unis) n’avait proposé une place d’accueil aux réfugiés syriens.
Le week-end dernier, le hashtag en arabe #Accueillir-des-réfugiés-syriens-est-un-devoir-du-Golfe a connu un franc succès sur Twitter. Le Albawaba a diffusé quelques tweets (voir ci-contre): « Les Syriens souffrent; ils sont bombardés par Assad et meurent noyés dans l’océan. Pourquoi est-ce que les pays du Golfe ne les accueillent pas?!! »
« Ils devraient avoir honte »
Bobby Ghosh, un journaliste du magazine Quartz, n’y a pas été de main morte: « Ces pays devraient avoir honte ».
Officiellement, les Syriens peuvent demander un visa ou un permis de travail pour les pays du Golfe mais ce processus coûte beaucoup d’argent. Et dans la pratique, il est quasi impossible de l’obtenir. La plupart des Syriens présents là-bas l’étaient avant la guerre et ont pu prolonger leur séjour. Et la situation ne semble pas près de changer dans ces pays qui privilégient les migrants utilisés comme main d’oeuvre bon marché, en provenance d’Asie. Les bons emplois sont réservés quasi exclusivement aux nationaux et il est également très rare d’y obtenir la nationalité.
Selon les dernières estimations d’Amnesty International, la Turquie a accueilli 1,6 million de réfugiés syriens, le Liban 1,1 million, la Jordanie 620.000, l’Irak 225.000 et l’Égypte 140.000.
« Faire pression sur les pays du Golfe »
« Les gouvernements saoudiens, qataris et émiratis savent très bien que les pays musulmans qui accueillent des Syriens ont beaucoup de mal à gérer un tel afflux », poursuit Bobby Ghosh dans son édito. « Le plus logique serait que de nombreux réfugiés soient acheminés de la Jordanie vers l’Arabie saoudite, via la longue frontière commune entre les deux pays. Les grandes entreprises de BTP qui ont construit les tours étincelantes de Dubaï, Abou Dhabi et Riyadh devraient être appelées à créer des abris pour les réfugiés. L’Arabie saoudite a beaucoup d’expérience en matière de gestion de visiteurs en grand nombre: chaque année, le pays accueille des millions de pèlerins qui font le hajj à la Mecque. Il n’y a aucune raison que ce savoir-faire ne puisse être utilisé à des fins humanitaires. »
Pour Bobby Ghosh, « les critiques adressées aux pays d’Europe sont valables et doivent continuer mais il faut aussi faire pression sur les pays du Golfe. »