Des sources libyennes bien placées, qui ont requis l’anonymat, ont révélé à Shaffaf, que le grand vainqueur des élections générales du 7 juillet dernier, M. Mahmoud Jibril, a échappé à un attentat cinq jours avant les élections. Il a été obligé de quitter la Libye pour les Emirats Arabes Unis pour revenir le soir des élections.
M. Jibril, chef de la coalition libérale qui a obtenu le plus grand bloc des élus dans le nouveau Congrès National Libyen, sera toujours dans le collimateur des Islamistes et autres frères musulmans pour avoir déjoué la vision qatari d’un Etat Islamique de l’Afrique du Nord. Il est à noter que les partis islamistes, y compris les frères musulmans, avaient obtenu moins de 11 pourcent des voix, un score insignifiant vu les sommes dépensées par l’état du Qatar pour renverser Khaddafi et en soutien aux groupes islamistes.
Dans une déclaration faite jeudi dernier, le président du Conseil National Libyen, M. Mustafa Adbul Jaiil, un allié du Qatar, a révélé que les Qataris avaient dépensé 2 milliards de dollars pour soutenir la révolution libyenne contre Mouammar Khaddafi.
Selon les mêmes sources libyennes, et malgré sa large victoire, M. Mahmoud Jibril n’envisage pas de participer personnellement au prochain gouvernement. Il préfèrerait agir en chef d’orchestre et se présenter pour le poste du président de la république libyenne quand une nouvelle Constitution sera promulgée.
Dans l’immédiat, la coalition dirigée par M. Jibril proposera M. Ali Zeidan, un ancien adversaire de Khaddafi et membre des Ashraf (descendants du prophète), ex-réfugié politique en Allemagne, comme président du nouveau Congrès Nationale libyen. M. Zeidan a été élu comme représentant de la région de Jaffra.
M. Jomaa Ahmed Ateeqa est envisagé pour le poste de vice-président. Ex-prisonnier politique, il a obtenu le deuxième plus grand score dans les élections du 7 juillet.
Une femme parmi les élus du nouveau congrès, préférablement de la minorité Amazigh ou da région de Benghazi, sera proposée comme deuxième vice président.
Restera l’essentiel: trouver des candidats solides pour les postes du chef du gouvernement (probablement de la région de Benghazi) et, surtout, de ministres de la défense et de l’intérieur. Le prochain gouvernement ayant la tache ardue de reconstruire l’état libyen, de désarmer les « thuwwar » et de procéder à une réconciliation nationale. Le nombre d’armes dispersées dans le pays suite à la chute du régime du Colonel Khaddafi est estimé à 20 millions.
Nos sources ont révélé que la Libye risque de tomber dans un « scénario iraqien », surtout que les quantités d’explosifs détenus par le régime Khaddafi, surtout du TNT et du Semtex, dépassaient tout ce que possédaient tous les autres pays d’Afrique.
Que Veut le Qatar en Libye?
Les sources libyennes prétendent que la politique interventionniste du Qatar en Libye avait été motivée par une vision qatarie d’un Etat Islamique de l’Afrique du Nord composé de l’Egypte, la Tunisie et la Libye et considéré comme le noyau d’un prochain Califat Islamique. La Victoire de la coalition dirigée par M. Jibril avait déjoué cette « grande vision » qatarie.
Même si l’idée d’un nouveau califat Islamique parait farfelue un siècle après la destitution du dernier calif ottoman, M. Mustafa Abdul Jalil, pourtant an allié du Qatar, avait révélé dans ses déclaration sus mentionnées que le Qatar avait « une vision d’un système arabe composé des gouvernements basés sur la Charia« (loi islamique)! M. Abdul Jalil a révélé que le plan militaire pour la libération de Tripoli a été élaboré à Doha.
Pendant ce temps, les attaques terroristes, les accrochages entre groupes armés et les assassinats ont atteint un taux record à Benghazi et Tripoli.
D’après nos sources, de telles attaques démontrent la frustration des islamistes jihadistes qui ne reconnaissent pas les résultats des élections du 7 juillet. D’autres attaques sont attendues, dont des tentatives d’assassinat du vainqueur des élections, M. Mahmoud Jibril. La détérioration croissante de l’insécurité pourrait donner lieu à de nombreuses confrontations entre les diverses milices.