Close Menu
    Facebook Instagram LinkedIn
    • العربية (Arabe)
    • English (Anglais)
    • Français
    Facebook Instagram LinkedIn
    Middle East Transparent
    • Accueil
    • Categories
      1. A la une
      2. Actualités
      3. Opinions
      4. Magazine
      Featured
      à la une Apolline Convain

      En Syrie, la mystérieuse disparition du corps de Hafez el-Assad

      Recent
      11 juin 2025

      En Syrie, la mystérieuse disparition du corps de Hafez el-Assad

      5 juin 2025

      En Syrie, après les massacres d’alaouites, la difficulté de recueillir des témoignages : « Je n’ai pas confiance »

      2 juin 2025

      Guerre en Ukraine : Kiev démontre sa force de frappe en bombardant l’aviation russe avec ses drones, jusqu’en Sibérie

    • Contactez nous
    • Archives
    • Inscription
    • العربية (Arabe)
    • English (Anglais)
    • Français
    Middle East Transparent
    You are at:Home»Opinions»Un kairós appelé Emmanuel Macron

    Un kairós appelé Emmanuel Macron

    0
    By Antoine Courban on 1 septembre 2020 Opinions

    Les Grecs anciens parlaient de « kairós » pour dire : occasion opportune, instant propice mais fugace, momentum, etc. Tous ces termes n’épuisent pas la richesse du sens de ce nom qu’on donnait à la figure d’un dieu représenté en jeune homme aux talons et aux épaules ailés, ayant une longue touffe de cheveux sur la tête.

    Passant rapidement, très rapidement, il fallait pouvoir attraper son insaisissable chevelure qui flottait au vent. Kairós représente l’instant opportun qui ne repasse pas deux fois. C’est celle du « right time », distincte de celle de Chronos le dieu du « time ». Kairós est hors de la durée qui s’écoule de manière fluide et continue. Il est ce moment unique où le cours des choses du monde converge et se suspend en un point qu’il faut pouvoir discerner. C’est le point de rupture du temps linéaire, grâce à l’action de l’homme libre qui décide de métamorphoser le destin tragique, qui le domine et l’accable, en une histoire dont il est lui-même le sujet et non l’objet. Savoir saisir le kairós en politique consiste en l’art subtil de prendre, avec courage, des décisions douloureuses au bon moment.

    Monsieur Macron, qui vient en ce jour centenaire du Grand Liban, est à l’image de ce kairós ailé qui passe au milieu de Libanais hagards, otages de toutes les occasions manquées de leur histoire récente et dont l’apothéose sinistre eut lieu le 4 août dernier. L’explosion du port de Beyrouth est le résultat de modes criminels de gouvernance qui font fi du politique et de la recherche du bien commun. Qui dit « le » politique dit « le » vivre-ensemble et non la bonne entente d’une loya jirga. Il est clair que le président de la République française n’est pas à Beyrouth pour jouer le médecin-thérapeute au chevet d’un grand malade qui s’obstine à refuser les remèdes que les amis qui lui restent lui recommandent.

    Emmanuel Macron est au Liban pour servir les intérêts de son pays en Méditerranée orientale qui est, avec le Levant, la zone de chalandise traditionnelle de l’Europe et son verrou stratégique à l’est. Notre Méditerranée « bouillonne » actuellement, comme au lendemain de la chute de Constantinople en 1453. Notre « mer blanche » était alors un enjeu crucial pour les Ottomans face aux Mamelouks d’Égypte, aux Perses séfévides, à la sérénissime Venise, à la papauté et au Saint Empire. La diplomatie française, dès Louis XII en 1500, sut saisir au vol le kairós et entamer des négociations avec les Ottomans qui seront couronnées en 1536-1537 sous François Ier par les fameux traités des Capitulations qui accordaient des concessions importantes aux Français au sein de l’Empire ottoman. Aujourd’hui, les données géostratégiques en Méditerranée orientale sont encore plus complexes, vu le nombre des acteurs et leurs intérêts divergents. Mais, pour la France d’Emmanuel Macron, le Levant demeure géostratégiquement crucial. Ce n’est donc pas le Liban en soi qui est un enjeu. Pour la France, et l’Union européenne avec elle, l’État libanais est une carte importante dans leur propre stratégie. Après tout, l’UE a une frontière commune avec le Levant au milieu de la mer qui sépare Chypre des côtes levantines.

    Sous les Séfévides, la Perse sunnite choisit politiquement de se convertir au chiisme. Cela s’explique par le fait que la Perse ne pouvait pas être contrôlée à partir de la Méditerranée par le biais du calife à Constantinople. La Méditerranée orientale demeure la « mer supérieure » de la Perse, sa « mer inférieure » étant le Golfe. Emmanuel Macron réussira-t-il à stabiliser le pouvoir libanais et à protéger la façade maritime du pays de toute hégémonie venue de la profondeur du continent ?

    Mais la visite d’Emmanuel Macron s’inscrit dans un cadre culturel beaucoup plus large, celui du partenariat euro-arabe. Le président français est un homme de grande culture ; aujourd’hui, il plantera un cèdre sur les pentes du Mont-Liban, indiquant son attachement à la pérennité de ce pays que la France a tenu sur les fonts baptismaux. Ce geste renvoie à la finitude de l’entité libanaise actuelle dont le symbole est cet arbre imputrescible tant chanté par la Bible.

    Mais surtout, il rendra visite à la grande dame de la chanson arabe, Feyrouz, qui fait l’unanimité non seulement au Liban mais chez tout individu du vaste monde arabe. Par ces deux gestes hautement symboliques, Emmanuel Macron se révèle en homme de culture pétri de l’humanisme universel si cher à la pensée des Lumières. L’homme venu de cette Europe, porteuse du nom d’une princesse phénicienne et héritière de cette culture hellénistique qui nous est commune, vient aussi rendre hommage, à travers Feyrouz, à cette culture arabe dont le Liban est la vitrine.

    Réussira-t-il dans son volet politique ? Rien n’est moins certain tant ses interlocuteurs libanais « qui se phagocytent entre eux », selon monsieur Le Drian, sont prisonniers de l’état de nature de Hobbes, celui de la guerre de tous contre tous qui les empêche de voir que Kairós passe.

    Réussira-t-il symboliquement ? Oui et au-delà de ce qu’on peut espérer. Il gagnera l’opinion publique de tous les Arabes que la voix de Fayrouz a bercés. Mais c’est surtout en France et en Europe qu’il faudra juger des résultats de cette utilisation peu commune de la culture et de l’humanisme en géopolitique. L’enjeu n’est pas en Orient, mais en Occident.

    *Beyrouth

    acourban@gmail.com

    OLJ
    Share. Facebook Twitter LinkedIn Email WhatsApp Copy Link
    Previous ArticleLiban: l’Europe doit désigner le Hezbollah comme une organisation terroriste
    Next Article Liban: le pas de deux d’Emmanuel Macron avec le Hezbollah
    S’abonner
    Notification pour
    guest

    guest

    0 Commentaires
    Le plus récent
    Le plus ancien Le plus populaire
    Commentaires en ligne
    Afficher tous les commentaires
    Flux Articles récents en anglais
    • Lebanon: Closed for Peace, Open for Dysfunction 10 juin 2025 Zouzou Cash
    • New Syria in the Making: Challenges and Opportunities for Israel 9 juin 2025 Nir Boms and Stéphane Cohen
    • Indonesia is more important than ever: Australia must nurture the relationship 6 juin 2025 Greta Nabbs-Keller
    • A Conversation with Syrian Leader: Journey Beyond the Ruins 4 juin 2025 Jonathan Bass
    • Beirut and Damascus Remain Divided 31 mai 2025 Mohamad Fawaz
    Flux Articles récents en arabe
    • طه حسين وفرقة «شحرور الوادي» 12 juin 2025 د. عبدالله المدني
    • من ذكريات الجيل الكبير 11 juin 2025 أحمد الصرّاف
    • أين رفات حافظ الأسد: وجيه من عائلة علوية كبيرة نَقَلَهُ لِتحاشي صِدام عَلوي ـ سُنّي جديد؟ 11 juin 2025 بيار عقل
    • الباحث عادل بخوان: “العراق في طور التفكك.. ومِثلُهُ لبنان وربما سوريا! 9 juin 2025 خاص بالشفاف
    • جوازات سفر فنزويلية لقادة “حزب الله” الفارّين من غضب نتنياهو! 9 juin 2025 المركزية
    19 septembre 2013

    Réflexion sur la Syrie (à Mgr Dagens)

    12 octobre 2022

    Putain, c’est compliqué d’être libanais

    24 octobre 2022

    Pourquoi je ne vais pas à Beyrouth

    10 janvier 2025

    D’un aounisme l’autre: lettre ouverte à Michel Aoun, ancien président de la République

    21 mars 2009

    L’AYATOPAPE

    Commentaires récents
    • Shaffaf dans Putain, c’est compliqué d’être libanais
    • Joumana habis dans Putain, c’est compliqué d’être libanais
    • نبيل الذوق dans Gouvernement Libanais: quand le pouvoir exécutoire rentre chez lui
    • Michael dans Nawaf Salam, le pari impossible d’un changement introuvable ?
    • أنطوان قربان dans Pourquoi Lokman, maintenant ?
    Soutenez-nous
    Donate
    © 2025 Middle East Transparent

    Type above and press Enter to search. Press Esc to cancel.

    loader

    Inscrivez-vous à la newsletter

    En vous inscrivant, vous acceptez nos conditions et notre politique de confidentialité.

    loader

    Subscribe to updates

    By signing up, you agree to our terms privacy policy agreement.

    loader

    اشترك في التحديثات

    بالتسجيل، فإنك توافق على شروطنا واتفاقية سياسة الخصوصية الخاصة بنا.

    wpDiscuz