Des échanges de tirs sporadiques ont continué mercredi à opposer l’armée libanaise aux islamistes du Fatah al-Islam autour du camp palestinien de Nahr al-Bared (nord du Liban), selon un journaliste de l’AFP sur place.
Ce correspondant a observé des échanges de tirs d’armes légères, sans que l’armée ne bombarde les positions des islamistes à l’artillerie lourde comme mardi.
Moins de 1.000 civils seraient par ailleurs encore présents dans le camp – qui comptait avant le début des combats 31.000 réfugiés – et sont « protégés par des combattants du Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP) et d’autres mouvements palestiniens », a affirmé le responsable de l’information de ce mouvement installé dans le camp, Fathi Kouleib.
Cette protection s’inscrit « dans le cadre d’un accord passé avec l’armée libanaise en vertu duquel a été instaurée, au sein du camp, une zone sécurisée » dans le sud du camp, a-t-il déclaré à l’AFP en ajoutant qu’il ignorait le nombre d’islamistes du Fatah al-Islam encore actifs.
Les islamistes du Fatah al-Islam, au départ déployés dans le nord du camp, sont désormais retranchés dans sa partie sud, plus ancienne et dont le labyrinthe de rues est difficile à contrôler.
Un porte-parole militaire a pour sa part affirmé à l’AFP que les membres du Fatah al-Islam « ne tiennent pas une position précise », mais tirent ponctuellement sur l’armée, avant de disparaître.
Une source de défense libanaise s’exprimant sous couvert de l’anonymat a déclaré mercredi à l’AFP que « plus de 200 islamistes ont été tués et 100 autres blessés » depuis le début des affrontements le 20 mai. Ce bilan n’a pu être confirmé auprès du Fatah al-Islam.
Au total, 162 personnes, dont 82 militaires et au moins 60 islamistes, ont été tuées, selon un bilan établi précédemment par l’AFP à partir des chiffres officiels.
Ces violences, déclenchées par une série d’embuscades tendues par les islamistes et d’attaques contre les soldats aux abords du camp, sont les plus meurtrières depuis la guerre civile au Liban (1975-1990).
Créé en novembre 2006, le Fatah al-Islam est composé d’islamistes palestiniens et d’autres nationalités arabes et se dit proche, idéologiquement, d’Al-Qaïda.