En direct de Beyrouth,…

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En direct de Beyrouth, la tension baisse, tandis que le dégout de la population ne fait qu’augmenter…

Tout a commencé par l’annonce de la grève des travailleurs le mercredi 7 mai afin de demander l’augmentation du salaire minimum correspondant, depuis la réunion du conseil des ministres dans la nuit du 6 au 7 mai, à environ 500 000 LL. Mais comme d’habitude ici, rien n’est fait sans manipulation politique. Cette fois-ci, c’était le mouvement des partis pro-syriens qui appelait à la manifestation. Ainsi le 7 mai, plusieurs manifestants descendent dans les rues de la capitale dès 7h du matin pour y installer le chaos. Entre routes bloquées, voitures brulées et tirs un peu partout, la population ne sait plus comment réagir. Et bizarrement l’armée non plus ne réagit pas. Les soldats ne bougent pas et restent là à regarder une bande de jeunes armés mettre la pagaille dans le pays…

« Une plongée dans la violence et l’irrationnel… C’est aux pires images de la guerre, en l’occurrence celles des combats de rue à Beyrouth-Ouest à l’aide de mitraillettes, de grenades et d’obus de mortier, que les libanais ont eu droit jeudi, faisant au moins sept morts civils », raconte le quotidien francophone de Beyrouth L’Orient-Le Jour.

Mais pourquoi ? Pourquoi une telle manifestation de violence envers la population, envers le Liban tout entier ? Qu’attendent de nous, Hassan Nasrallah, Nabih Berri ou encore Michel Aoun ?

Et voici, le chef du parti de Dieu, qui dans une conférence télévisée explique que son parti n’est pas un Etat au sein de l’Etat libanais mais qu’il travaille pour l’Etat libanais… Le voici qui explique qu’il est la résistance contre l’oppression… Le voici qui explique que le premier ministre Fouad Siniora n’est qu’un représentant de Walid Joumblatt, le chef du parti progressiste socialiste. .. Le voici qui dit qu’il est le seul qui travaille pour le Liban tandis que les représentants du mouvement du 14 Mars ne sont que des employés pour les Etats-Unis d’Amérique et l’Etat d’Israël, « les juifs » comme il l’a nommé… Le voici qui dit que si quelqu’un ose s’attaquer au Hezbollah, il le regrettera… Le voici qui répète pour la énième fois que le Hezbollah ne sera pas désarmé et ce, malgré les résolutions 1559 et 1701 de l’ONU…

Bien, que sont censés faire les libanais alors ? Le remercier et le regarder détruire leur si beau pays ? Et si, le Hezbollah est bien le défenseur du peuple libanais, pourquoi ses représentants sont-ils en ce moment même en train de détruire la capitale ? Il y a un certain sentiment d’incompréhension qui rode ici…

De l’autre côté, les représentants du mouvement du 14 Mars, c’est-à-dire la majorité parlementaire libanaise, disent ne pas vouloir participer à cette démonstration de force et ne répondront que pour défendre leurs habitations et leurs quartiers. Contrairement à l’opposition, ils appellent à la cessation des violences et au début du dialogue.

Aujourd’hui se termine la 3ème journée de cette crise avec déjà une dizaine de morts, des locaux de journaux, de télévision du courant du futur brulés, et ce n’est qu’une petite partie du bilan…

Nous voici depuis 3 jours fixés devant nos écrans de télévision à écouter des politiciens débattre du sort du pays, essayer d’imaginer ce que les prochains jours vont être, à voir des images qui ne font que nous conforter de plus en plus dans notre sentiment de dégout.

On parle déjà de « guerre civile », les libanais vont-ils donc faire une nouvelle fois l’erreur de 1975, vont-ils se laisser aller à un jeu qui ne fait qu’arranger la Syrie et l’Iran et ne fait qu’user le pays une nouvelle fois ? Le Hezbollah a pris le contrôle de Beyrouth-Ouest, et après ?

Et voilà, encore une fois le parti de Dieu a voulu montrer sa « force » en l’utilisant contre le pays qu’il prétend pourtant défendre…

chou1312@hotmail.fr