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    «L’épée fit l’islam, et non l’inverse»

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    By Le Figaro on 3 novembre 2017 à la une

    J’ai reçu des menaces pour ce livre qui a été reçu comme une insulte par beaucoup de musulmans pieux, mon intention n’était pas de les choquer, car pour moi la foi et l’histoire se déroulent sur des plans différents» TOM HOLLAND

    Par Charles Jaigu 

    Il a les cheveux blonds et l’accent oxfordien d’un Lawrence d’Arabie, mais il n’a pas chevauché de chameau à la tête d’une armée de tribus arabes. Pourtant, dans le documentaire qu’il a réalisé pour la télévision anglaise à partir du livre dont nous traitons ici, il se met volontiers en scène entre Médine et La Mecque, bivouaquant avec les chameliers. Car il est fasciné, lui aussi, par la puissante civilisation qui a jailli de ces territoires stériles et inhabités. Cette fascination le pousse à pister une vérité introuvable, celle de l’origine de l’islam, qui glisse entre les doigts de l’historien comme les grains de sable du désert, quand elle est limpide aux yeux du « fidèle » qui écoute la parole de Dieu.

    Les attentats commis au nom de l’islam auront au moins forcé l’Occident à considérer ce monothéisme tard venu dont il s’est désintéressé à partir du XVIIIe siècle. On ne compte plus les livres publiés sur le djihad, le sunnisme et le chiisme, etc. Celui de Tom Holland s’ajoute donc à une longue liste d’exégèses. Mais il se propose d’examiner les origines du phénomène plutôt que ses derniers développements. Et il le fait avec un certain culot.

    Car Tom Holland n’est pas un universitaire, c’est un flibustier de l’histoire, un Walter Scott dont le style ampoulé nous perd parfois dans le labyrinthe d’une histoire déjà complexe. Mais il ose conjecturer sur un temps dont nous ne savons plus rien.  « Jamais un universitaire spécialiste de cette période ne pourrait dire les choses de façon aussi directe », reconnaît Holland qui a la liberté du franc-tireur. Latiniste, auteur de traductions et de livres sur l’Empire romain, dont un best-seller intitulé Rubicon, Holland s’est lancé un jour le défi de comprendre comment une poignée d’hommes à cheval ont pu conquérir un si vaste territoire au VIIe siècle après Jésus-Christ, en étant si loin des centres de pouvoirs, et s’offrant le luxe, pardessus le marché, de créer une nouvelle religion et donc une nouvelle civilisation. Cette question l’a amené à des conclusions peu conformes au dogme de l’islam, qui lui ont donné du fil à retordre. « J’ai reçu des menaces pour ce livre qui a été reçu comme une insulte par beaucoup de musulmans pieux, mon intention n’était pas de les choquer, car pour moi la foi et l’histoire se déroulent sur des plans différents », nous dit-il.

    Tom Holland avait décidé de passer outre ce conseil cher à John Ford : « Quand la légende devient la réalité, on imprime la légende. » C’est donc encore un auteur européen, d’origine chrétienne, qui se mêle de ce qui ne le regarde pas. Quand Ernest Renan écrivit La vie de Jésus, publié en 1860, il était lui-même un ancien séminariste en rupture avec l’Église. Il la connaissait de l’intérieur, et son propos avait toutes les raisons d’encourir les foudres du Vatican. Ce n’est pas le cas de Tom Holland dont le livre illustre l’impatience de l’intelligentsia européenne éclairée à convertir les savants du monde arabo-musulman aux exigences de la critique historique.

    Tom Holland se pose une question simple : qui est le prophète Mahomet ? La réponse est périlleuse, car Mahomet n’est pas comme le Christ un personnage attesté par les récits nombreux de ses contemporains. Il est au contraire un fantôme dont on ne sait où il a vraiment vécu, un mystère enveloppé dans une énigme, dont les faits et gestes n’ont été répertoriés nulle part de son vivant, et dont le nom n’apparaît nulle part non plus dans les documents officiels du monde arabe ou byzantin 60 ans après sa mort, en 632. Et il faudra attendre, deux cents ans, en l’an 830, pour la première biographie du Prophète, écrite par Ibn Hicham.

    Ce livre n’est pas le premier à montrer que la fulgurante conquête arabe s’explique par d’autres raisons que la volonté d’Allah. Des causes démographiques et géopolitiques précises ont affaibli durablement les grands empires perse et byzantin au VIIe siècle. À la fin du VIe siècle, la peste bubonique a ravagé tout le pourtour méditerranéen, mais elle a épargné les Arabes, éloignés des grandes routes commerciales et des ports. Puis une longue guerre a opposé l’Empire byzantin à l’Empire perse. Elle les a épuisés. Les guerriers arabes qui font irruption en Palestine et en Égypte, mais aussi entre le Tigre et l’Euphrate, profitent donc de la vulnérabilité de territoires d’ordinaires imprenables.

    Le plus surprenant est de constater qu’aucune de ces conquêtes ne semble être menée au nom d’Allah. Les comptes rendus de l’époque ne le mentionnent jamais. « Personne ne sait qui sont ces cavaliers du désert et ce en quoi ils croient », nous dit Holland. Personne ne semble s’en soucier. « Certains commentateurs de l’époque pensent qu’ils se réclament du judaïsme et s’apprêtent à le répandre à nouveau. » Trente ans après la mort de Mahomet, le seigneur arabe qui règne sur Jérusalem ne laisse rien sur Mahomet, ni Allah.

    Alors, pourquoi leur nom ressurgitil ? Parce que parfois le pouvoir terrestre doit se tourner vers le pouvoir spirituel pour réussir ce qu’il ne peut pas faire : unir les tribus et les peuples dans une foi commune. Il faut donc supposer que ce n’est pas « l’islam qui a donné naissance à l’Empire arabe, mais l’Empire arabe qui a donné naissance à l’islam ». Ce n’est qu’après la victoire qu’il a fallu la justifier. Et ainsi, soixante ans après la mort de Mahomet, l’islam est devenu la religion officielle d’un monde arabe en gestation. Car ses chefs voulaient se distinguer de leurs adversaires – ils ne pouvaient donc être chrétiens, juifs ou zoroastriens.

    Il fallait unifier et galvaniser par une religion différente cet immense empire sur le point, déjà, de se fracturer. Ibn Al Zubair, en 686, frappe la première monnaie au nom de Mahomet. Il n’aura pas le temps d’être à l’islam ce que l’empereur Constantin a été au christianisme, mais son rival s’en chargera. C’est ce que fera Abd Al Malik, le cinquième calife omeyyade. C’est à lui, selon Holland, que l’on doit la transformation de l’islam en religion officielle, et le récit d’un prophète recevant la parole de Dieu entre La Mecque et Médine.

    Holland suggère donc que le Coran est une reconstruction a posteriori, faite pour servir les intérêts politiques d’un peuple en plein essor, et placer son foyer mythique au coeur du désert. Tant pis si de nombreuses références abrahamiques resteront présentes dans le texte, montrant que Mahomet a probablement vécu non loin de la Palestine, au sud de la mer Morte, où se trouvaient juifs et chrétiens. Comment un marchand au milieu du désert fréquenterait-il des fermiers, des vignes et des oliveraies ? Toutes ces questions rythment le livre d’Holland. Elles n’ôtent rien à l’exploit de ces Bédouins venus des confins du monde civilisé qui ont fabriqué à partir de ses ruines une nouvelle civilisation

    L’historien anglais Tom Holland se penche sur les vraies origines de l’islam. Un culot qui mérite d’être salué quand les djihadistes se réclament d’une « guerre sainte » dont on ne voit pas de trace au VIIe siècle.

     

    LE FIGARO

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