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    You are at:Home»Lettre ouverte aux dirigeants tunisiens “non – religieux”

    Lettre ouverte aux dirigeants tunisiens “non – religieux”

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    By Sarah Akel on 13 février 2012 Non classé

    Mes chers “compatriotes de cœur”,

    Si je vous apostrophe de cette façon, c’est pour une raison très simple : l’Alsacien franco-allemand que je suis de par mes origines et mes deux passeports, est devenu aussi, par “les choses de la vie”, un “Tunisien”. Bien que cette auto-titularisation ne soit pas officielle, elle est toutefois de “cœur”: quarante ans de vie avec une épouse authentiquement tunisienne, cela laisse des traces, crée des attaches multiples. J’ai détesté le régime de Ben Ali avec tous ses méandres mais jamais “la Tunisie” sui generis, pays arabo-musulman qui en même temps est tellement différent de ce qui se concocte “à l’est de Ben Gardane” (Habib Bourguiba), monde que je connais également dans ses profondeurs insondables. Vous autres Tunisiens avez intérêt à ne jamais y chercher modèle ou inspiration. Or actuellement “la Tunisie postrévolutionnaire”, que je salue, me paraît sur une piste glissante, dangereuse.

    Il y a dix ou douze ans j’avais débarqué avec ma femme, qui aujourd’hui, hélas, n’est plus de ce monde, à l’aéroport de Tunis – Carthage. Le pays pataugeait en plein “benalisme” dont l’extension “Trabelsi” était déjà sur les rails. Après les formalités de police et de douanes nous étions dehors, en train d’appeler un taxi. Et je lui disais à peu près ceci : “Est-ce que tu vois le nombre de flics qui nous entourent, ceux en tenue et les autres que l’on ‘flaire’ seulement ? ” Elle m’adressait un rire jaune tout en commentant ce que je venais de lui dire : “Bien vu, camarade, mais je préfère ça de loin à un régime de ‘barbus’ !”

    Pour que le lecteur comprenne encore mieux, j’ajoute ceci : ma femme, d’origine djerbienne, se considérait comme étant une bonne Musulmane des temps modernes, tout en ne pratiquant pas le jeûne du Ramadan et préférant manger son couscous avec un bon verre de Magon (vin rouge tunisien bien connu) à la place des horribles Cocas, Bogas et autres Fantas qu’on trouve généralement sur la table familiale des milieux un peu “conservateurs”. En un mot : Madame était une enfant authentique de Bourguiba, équipée d’une solide culture franco-tunisienne, parlant, lisant et écrivant couramment l’arabe et le français. Comme tant de Tunisiennes et de Tunisiens de sa génération (plus ou moins l’âge du bac au moment de l’indépendance du pays en 1956/57) elle ne souffrait d’aucun complexe d’identité du genre “suis-je arabe, suis-je souri* ? ”, question de cours qui semble tant torturer les esprits des jeunes Tunisien(ne)s d’aujourd’hui. Ma femme aurait tout simplement répondu “je suis les deux et me sens parfaitement bien dans ma peau telle qu’elle est faite”. Moi, le biculturel sur un autre registre, ne pouvait qu’apprécier.

    Sous le régime Bourguiba (1956-1987) le double visage franco-arabe de la Tunisie ne posait aucun problème, bien au contraire, c’était la carte-visite du pays, la structure ADN de la jeune nation devenue indépendante, d’où les vols quotidiens vers la France possèdent jusqu’à ce jour tous les caractéristiques des trains de banlieue. 600.000 (ou plus) de Tunisiens vivant aujourd’hui en France doublés d’un million de binationaux franco-tunisiens, cela crée de l’ambiance dans les aéroports, même sans le moindre touriste. Habib Bourguiba, super-père de la nation, avocat formé à Paris, était un admirateur sans limites de la langue et de la civilisation françaises. Rares furent ses visiteurs de marque qui n’avaient pas droit à un récit présidentiel de quelques poèmes de Victor Hugo, et s’il vous plaît, par cœur ! Son successeur, Zine El-Abidine Ben Ali, devant les choses littéraires comme ailleurs plutôt triste Sire, n’a jamais osé – malgré ses liens peu développés avec “la culture”, les mauvaises langues ne l’appelaient-elles pas “bac moins trois” ? – remettre en question cette option socioculturelle très particulière du pays, à la fois arabo-musulmane et laïco-française.

    Or maintenant, sous “la deuxième république” débutante et postrévolutionnaire, les choses semblent prendre une tournure peu reluisante, dramatique. On a l’impression que les meilleures forces vives du pays soient en train de “scier” exactement les branches sur lesquelles elles sont assises. Dont cette double culture authentique, à cheval entre l’Occident et l’Orient. Rachid Ghannouchi, “grand mufti” de la chose islamique, chef du parti-vainqueur-aux-élections-d’octobre 2011, ne laisse aucun doute. Pour lui, tout ce qui parle et sonne aujourd’hui “souri” dans le pays, est détestable dans les sens propre comme figuré, because reflet, selon ses fantasmes, d’un néocolonialisme primaire imposé par une France qui ne voudrait pas lâcher prise sur le Maghreb central (Tunisie, Algérie, Maroc). Le sieur Ghannouchi et ses semblables oublient tout simplement qu’une Tunisie coupée de sa francophonie dans la parole comme dans les idées retombera tout simplement à un état d’agrégation qu’Habib Bourguiba, fondateur de cette Tunisie moderne assise sur deux civilisations, devait qualifier de “poussière d’individus”. Cette décomposition est en route, un Moyen-âge rétrograde commence à montrer ses dents, comme récemment à Sedjnane, petite localité pas loin de Bizerte, où un groupe de salafistes ultra-islamistes vient de “prendre le pouvoir” en y instaurant un genre d’“émirat islamique” où buveurs de bière et femmes non voilées sont molestés selon la pure tradition “talibanesque”. A quand les premières flagellations, mains coupées, décapitations au sabre à la saoudienne et lapidations en public ? Vaste programme.

    Mais la Tunisie, la vraie, a encore une chance. L’assemblage “démocratique” actuel, à savoir 40% d’islamistes contre 60% de “laïcisants” dans l’Assemblée constituante toutes tendances confondues, n’est que provisoire. D’ici un an à un an et demi les élections législatives et présidentielles auront lieu, rendez-vous aux urnes susceptible de faire basculer la situation actuelle. Et il y a urgence. L’émergence de deux ou trois autres “émirats” sur le sol tunisien à l’instar de celui de Sedjnane, et aucun touriste européen ne mettra plus les pieds “chez nous”. D’ailleurs à en croire certains médias tunisiens “ce n’est pas uniquement dans la ville de Sedjnane que les salafistes tentent de s’imposer, plusieurs régions du pays sont sous le contrôle des islamistes”. Inquiétant aussi le fait que “les autorités sécuritaires” (Garde Nationale, police locale, armée) semblent, devant les phénomènes à la Sedjnane, jouer les prolongations. Prolongation du flou, du wait and see, motivées même par une crainte secrète mais inavouable que “les patrons de demain” seraient peut-être justement ces “barbus” qu’ils devraient combattre dans l’immédiat pour le sauvetage des institutions de la République.

    Car les salafistes n’ont rien à cirer avec la République. Ils la combattent et ne s’en cachent pas. L’immense majorité de ceux qui, lors des élections d’octobre 2011, avaient donné leurs voix au parti Ennahda islamiste “modéré”, se trompe en prenant les salafistes comme une quantité négligeable de “fous” dont eux, les “modérés”, garderaient aisément le contrôle. C’est faux. Si Ennahda reste au pouvoir, notamment après les élections législatives d’ici un an ou un an et demi, le courant extrémiste, salafiste en l’occurrence, prendra le dessus.

    Tous les mouvements historiquement comparables se sont “affinés” vers l’extrémisme. Ca doit être dans la nature de la chose. Le jeune nazisme allemand des années 1933/34 fut salué, par la majorité des Allemands, comme “libérateur” ayant sauvé la nation du chaos économique et social. Vision de mirage. Une année plus tard l’horreur gestapiste fut déjà solidement en place. Le premier parlement russe après la Révolution d’Octobre 1917 était dominé par les menchéviques, version russe de la mouvance social-démocrate. Peu après les soviets avec Lénine et Staline avaient le pays entre leurs mains de fer et avec 60 millions de tués, toutes épurations confondues. Durant les premières années de l’Iran post-impérial, le vent des grandes libertés démocratiques soufflait sur Téhéran. Nous connaissons la suite. Et pour revenir à la Tunisie: on voit déjà aujourd’hui que les dirigeants actuels, “islamistement modérés”, perdent toute leur verve dès qu’il s’agit de condamner ou, à plus forte raison, de combattre les manigances salafistes dans le pays. Ils ont peur d’eux, au lieu de leur dire “purée … on ne veut pas de vous et de vos obsessions préhistoriques”. C’est mauvais signe.

    En même temps la voie corrective reste ouverte. Provisoirement. 60% des députés dans l’Assemblée constituante n’appartiennent pas à la fraction d’Ennahda, les islamistes soi-disant modérés. Ils ont une année devant eux pendant laquelle ils peuvent unir leurs forces motivées par une ambition maîtresse: renvoyer les islamistes derrière les murs de leurs mosquées où se trouve leur place véritable et légitime. Il faut que dans la cour de ces 60% l’on oublie querelles de chapelle, bagarres intestines et qu’on concentre toutes les énergies vives d’une Assemblée constituante après tout majoritairement “non-religieuse” sur un but suprême: faire échec aux islamistes lors des élections législatives et présidentielles. La réussite finale de la “révolution du jasmin” en dépendra, et le sort de la “Deuxième République Tunisienne” aussi.

    * “Souri” veut dire “français” dans le parler tuniso-arabe. L’origine de cette expression, peu connue hors de Tunisie, est curieuse, même beaucoup de Tunisiens l’ignorent : suite au démantèlement de l’empire ottoman après la 1ère guerre mondiale la Syrie était devenue partiellement protectorat français, ayant entraîné une présence militaire française assez conséquente. Dans cette armée française d’Orient les régiments composés de soldats tunisiens furent nombreux. Après démobilisation et retour en Tunisie ces militaires ramenaient avec eux le français de l’armée, langue de service pendant la campagne de Syrie (“Souria” en arabe). Or les Tunisiens recevant leurs compatriotes au retour de Syrie constatèrent que ces derniers parlaient essentiellement français, “souri”. L’arabe tunisien a adopté le terme : kalam souri signifie aujourd’hui dans le langage courant “parler français”.

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