Des sources françaises ont informé MEt que le ministre turc des Affaires étrangères est attendu à Paris ce vendredi au terme de sa visite de cinq jours en Syrie.
Une source turque proche de l’AKP (le Parti Justice et Développement au pouvoir) nous a confié que la hiérarchie politique et militaire turque arrivera à la conclusion qu’une intervention militaire turque au Liban est devenue nécessaire pour empêcher une déstabilisation complète du pays et pour assurer la protection nécessaire aux institutions gouvernementales dans la capitale Beyrouth.
Pareille intervention éloignerait le risque d’un changement au profit du Hezbollah et de la Syrie.
Selon une source de l’AKP et de sources proches de Hariri, une tentative de putsch du Hezbollah et de ses alliés (avec le soutien de la Syrie et de l’Iran) provoquerait une demande de la Ligue arabe, soutenue par le Conseil de sécurité de redéployer dans la capitale libanaise un ontingent turc de la Finul (basé au Sud-Liban près de la frontière israélienne).
L’option turque présenterait de nombreux avantages. Si la Syrie et l’Iran sont opposés à toute initiative de ce genre, leur opposition au déploiement de troupes turques sera tempérée par leurs relations délicates avec leur voisin turc. La Syrie n’est pas en position de s’aliéner la Turquie pour de raisons tant économiques que politiques. Quant à l’Iran, il a besoin de la Turquie pour contourner les sanctions internationales et pour maintenir ouvert une voie de dialogue avec les Etats-Unis. Au Liban, le parti majoritaire du 14 mars serait favorable à pareille solution.
Pendant la réunion tripartite entre la Syrie, la Turquie et le Qatar, qui a eu lieu à Damas lundi dernier, le ministre des Affaires étrangères turc, Ahmet Davutoğlu a remis au président Bashar Assad un message sévère disant que le premier ministre libanais Saad Hariri est considéré par la Turquie comme un partenaire stratégique. Il a ajouté, d’après des sources pro-Hariri de Beyrouth, que la sécurité du Liban est vitale pour les intérêts stratégiques de la Turquie.
Selon d’autres sources, il convient de rappeler que la famille Hariri a prodigue, depuis feu le père, un soutien financier à la prise de pouvoir de l’AKP. Saudi Oger, qui est la propriété de la famille Hariri, fait maintenant partie du paysage économique à travers ses investissements dans les réseaux de téléphonie mobile, son contrôle de Turk Telecom et ses investissements bancaires.