Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a saisi l’occasion des obsèques de l’un des hauts commandants du parti, Samir Kantar, pour tirer à boulets rouges sur les États-Unis et dénoncer les décisions prises à l’unanimité par le Congrès américain à l’encontre du parti chiite, classé parmi les formations terroristes.
Les nouvelles sanctions annoncées par l’administration américaine le 16 décembre à l’égard des banques libanaises qui traiteraient avec le Hezbollah visent de toute évidence à assécher les sources de financement du parti qui ferait actuellement face à des difficultés financières, assurent les milieux du 14 Mars. Le durcissement de la politique américaine à l’égard du Hezbollah et les limitations qui lui sont imposées, notamment à l’encontre de ses médias, viseraient à resserrer l’étau autour du parti et à empêcher que les milliards débloqués en faveur de l’Iran au lendemain de la levée des sanctions économiques ne soient canalisés vers la formation chiite libanaise.
L’assassinat en Syrie de Samir Kantar, qui a pratiquement coïncidé avec les nouvelles sanctions votées par le Congrès américain, s’inscrirait dans le même sillage consistant à cibler le Hezbollah en lui rognant les ailes sur les plans militaire et financier. Il s’inscrit également dans le prolongement de la confrontation conjointement menée par les États-Unis, Israël et leurs alliés dans la région avec le parti et « l’axe de la résistance » dans son ensemble.
Dans son intervention lundi dernier, Hassan Nasrallah a estimé que les mesures prises par le Congrès relèvent d’un plan occidental visant à saper les fondements du parti et ses ressources. Pour lui, ce sont autant de mesures dirigées contre les commerçants et propriétaires de sociétés qui travaillent à l’extérieur au profit du Hezbollah.
Dans les milieux politiques, ainsi qu’au sein des instances économiques, on considère avec un grand sérieux les propos du secrétaire général à l’adresse du secteur bancaire, notamment lorsqu’il a exhorté l’État et le gouvernement à assumer la responsabilité de la protection des citoyens et des commerçants libanais.
Dès que les États-Unis brandissent des menaces visant un milieu donné ou un courant politique précis, certaines banques se dépêchent de prendre les mesures adéquates, avait-il dénoncé. Dans les milieux politiques on estime que les prises de position du chef du Hezbollah sont dangereuses dans la mesure où elles peuvent se répercuter négativement sur le secteur bancaire et sur l’économie en général.
Un ancien ministre des Finances tient à souligner en revanche l’aspect « positif » de ce discours lorsque le leader chiite a publiquement annoncé que le parti n’a pas de dépôts dans les banques libanaises, encore moins des investissements ou des partenariats avec des sociétés ou des commerçants locaux, rassurant par là même les directeurs de la Banque du Liban et des autres établissements de crédit. L’ancien ministre a par ailleurs exprimé son étonnement à l’égard du volet « négatif » du discours et de son impact sur le secteur bancaire, stigmatisant au passage le ton sarcastique utilisé à l’égard de la BDL et des directeurs des banques. Selon lui, Hassan Nasrallah a complètement ignoré les conséquences que cela peut avoir sur ce secteur qui, en définitive, représente le pilier de l’État par excellence.
La même source tient à rappeler les principes de base qui régissent le fonctionnement du secteur bancaire, notamment le fait qu’il ne saurait fonctionner indépendamment des institutions financières internationales, encore moins s’insurger contre les mémorandums et mesures financières internationales. Il ne peut en fait que s’y conformer en respectant les conventions et leur application. Par conséquent, il n’est aucunement souhaitable en ces circonstances d’entraîner ce secteur dans l’arène des affrontements politiques. Dans les milieux financiers, l’on s’étonne également de voir le chef du Hezbollah utiliser ce secteur comme une carte de pression sur la scène intérieure, également exploitable à l’extérieur.
Pour les milieux du 14 Mars, il y a une seule explication à cela : le numéro un du parti chiite chercherait tout simplement à protéger ses bailleurs de fonds localement et à l’extérieur, à l’heure où se resserre de plus en plus l’étau autour de lui.
En somme, soutient une source du 8 Mars, les sanctions brandies par le Congrès, et avant lui le Conseil de sécurité de l’Onu et l’Arabie saoudite, viennent compléter la politique d’encerclement du parti. Celle-ci s’est concrétisée, sur le plan sécuritaire, par l’assassinat de Samir Kantar dans une opération inédite exécutée par Israël en coordination avec les États-Unis. Elle vise à couper les ailes de la « résistance » en prélude au retour des combattants de Syrie au lendemain de l’application de la décision du cessez-le-feu convenue dans le cadre du règlement international de la crise syrienne.
À travers la mise sur pied de la coalition internationale et la coalition islamique, Washington œuvre de toute évidence à cibler le Hezbollah, estiment encore les sources. Un sujet qui fera probablement l’objet d’une discussion au prochain Conseil des ministres, l’année prochaine.L’Orient-Le Jour
L’assassinat en Syrie de Samir Kantar, qui a pratiquement coïncidé avec les nouvelles sanctions votées par le Congrès américain, s’inscrirait dans le même sillage consistant à cibler le Hezbollah en lui rognant les ailes sur les plans militaire et financier. Il s’inscrit également dans le prolongement de la confrontation conjointement menée par les États-Unis, Israël et leurs alliés dans la région avec le parti et « l’axe de la résistance » dans son ensemble.
Dans son intervention lundi dernier, Hassan Nasrallah a estimé que les mesures prises par le Congrès relèvent d’un plan occidental visant à saper les fondements du parti et ses ressources. Pour lui, ce sont autant de mesures dirigées contre les commerçants et propriétaires de sociétés qui travaillent à l’extérieur au profit du Hezbollah.
Dans les milieux politiques, ainsi qu’au sein des instances économiques, on considère avec un grand sérieux les propos du secrétaire général à l’adresse du secteur bancaire, notamment lorsqu’il a exhorté l’État et le gouvernement à assumer la responsabilité de la protection des citoyens et des commerçants libanais.
Dès que les États-Unis brandissent des menaces visant un milieu donné ou un courant politique précis, certaines banques se dépêchent de prendre les mesures adéquates, avait-il dénoncé. Dans les milieux politiques on estime que les prises de position du chef du Hezbollah sont dangereuses dans la mesure où elles peuvent se répercuter négativement sur le secteur bancaire et sur l’économie en général.
Un ancien ministre des Finances tient à souligner en revanche l’aspect « positif » de ce discours lorsque le leader chiite a publiquement annoncé que le parti n’a pas de dépôts dans les banques libanaises, encore moins des investissements ou des partenariats avec des sociétés ou des commerçants locaux, rassurant par là même les directeurs de la Banque du Liban et des autres établissements de crédit. L’ancien ministre a par ailleurs exprimé son étonnement à l’égard du volet « négatif » du discours et de son impact sur le secteur bancaire, stigmatisant au passage le ton sarcastique utilisé à l’égard de la BDL et des directeurs des banques. Selon lui, Hassan Nasrallah a complètement ignoré les conséquences que cela peut avoir sur ce secteur qui, en définitive, représente le pilier de l’État par excellence.
La même source tient à rappeler les principes de base qui régissent le fonctionnement du secteur bancaire, notamment le fait qu’il ne saurait fonctionner indépendamment des institutions financières internationales, encore moins s’insurger contre les mémorandums et mesures financières internationales. Il ne peut en fait que s’y conformer en respectant les conventions et leur application. Par conséquent, il n’est aucunement souhaitable en ces circonstances d’entraîner ce secteur dans l’arène des affrontements politiques. Dans les milieux financiers, l’on s’étonne également de voir le chef du Hezbollah utiliser ce secteur comme une carte de pression sur la scène intérieure, également exploitable à l’extérieur.
Pour les milieux du 14 Mars, il y a une seule explication à cela : le numéro un du parti chiite chercherait tout simplement à protéger ses bailleurs de fonds localement et à l’extérieur, à l’heure où se resserre de plus en plus l’étau autour de lui.
En somme, soutient une source du 8 Mars, les sanctions brandies par le Congrès, et avant lui le Conseil de sécurité de l’Onu et l’Arabie saoudite, viennent compléter la politique d’encerclement du parti. Celle-ci s’est concrétisée, sur le plan sécuritaire, par l’assassinat de Samir Kantar dans une opération inédite exécutée par Israël en coordination avec les États-Unis. Elle vise à couper les ailes de la « résistance » en prélude au retour des combattants de Syrie au lendemain de l’application de la décision du cessez-le-feu convenue dans le cadre du règlement international de la crise syrienne.
À travers la mise sur pied de la coalition internationale et la coalition islamique, Washington œuvre de toute évidence à cibler le Hezbollah, estiment encore les sources. Un sujet qui fera probablement l’objet d’une discussion au prochain Conseil des ministres, l’année prochaine.L’Orient-Le Jour