Dorloté par tous et sollicité de toutes parts, le Patriarche semble de plus en plus confus et hésitant. C’est bien gentil de se gargariser à longueur de déclarations de propos lénifiants et de donner à chacun ce qu’il veut bien entendre, mais il arrive un moment où la valse-hésitation devient éminemment dangereuse.
Car de deux choses l’une: soit il considère qu’il a son mot à dire et alors qu’il le dise clairement, ou bien il admet ne pas pouvoir jouer le rôle qu’on attend de lui et, dans ce cas, qu’il arrête de semer la confusion et de faire croire à chacun de ses interlocuteurs qu’il est de son avis.
Le lecteur a beau scruter ses déclarations publiées mercredi dans le journal An-Nahar, il ne trouve rien qui puisse étayer son point de vue sur les questions du jour. Et pourtant, ses évêques n’ont jamais manqué ni de clarté ni de détermination chaque fois qu’il s’est agi de définir le « bon choix » pour leurs ouailles et pour les Libanais en général.
Sfeir se sait menacé et son nom revient souvent dans les listes des prochaines victimes. Serait-il en train de céder à l’intimidation et de fléchir à l’approche des grandes échéances ? Nul ne le sait.
Mais pour le chantre ès qualités du souverainisme libanais, renoncer aujourd’hui et au moment des choix cruciaux à assumer son rôle est tout simplement impardonnable, sinon criminel.
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