On aura tout entendu ! cocasses, stupides ou absurdes, les propositions « consensuelles » inventées par l’opposition se multiplient et ne se ressemblent pas. Qu’elles soient formulées sur le ton de l’intimidation ou, plus rarement, celui de la cajolerie, elles visent toutes à faire élire un Président qui viendrait perpétuer l’état de servitude dans lequel s’avachit, depuis neuf ans, le mollusque de Baabda.
L’affaire est entendue. Le Président « consensuel » que l’opposition appelle de ses vœux, à défaut d’être un prosyrien déclaré, devra être au mieux un perclus qui laissera s’éterniser l’état de belligérance interne jusqu’au jour où l’équilibre des forces sera définitivement rompu en faveur de l’axe syro-iranien.
Peu lui importe la déliquescence de l’État qu’elle contribue à accélérer et la crise économique et financière qui commence à poindre, il lui faut impérativement retarder les foudres du Tribunal international qui menacent de s’abattre sur Damas et surtout maintenir intact l’arsenal du Hezbollah qui servira comme bouclier avancé de l’Iran dans l’éventualité d’une guerre ouverte avec les Etats-Unis.
Tout est donc clair comme l’eau de roche. Et voilà que Sélim Hoss, dont l’imagination caracole sans cesse, ramène sa fraise et se fend d’une proposition à vous faire bidonner au moins jusqu’au 23 novembre !
Venant à la rescousse de Nabih Berri dont l’initiative manque, selon lui, de « vision et d’efficacité », il a proposé la tenue d’éliminatoires afin de choisir « le candidat consensuel » pour lequel les parlementaires iront ensuite docilement voter au Parlement.
Afin de prouver son efficacité, il a tout prévu dans le plus menu détail, y compris, la confection d’une urne spéciale à placer, bien entendu, « chez Nabih » à Aïn el-Tiné. Il n’a pas précisé toutefois si son urne aura un couvercle et si celui-ci sera muni d’une fente.
Sélim le magnifique, qui « prend des initiatives » comme il respire, pourra longtemps regretter d’avoir négligé la fente. D’aucuns seraient tentés de lui chercher noise et l’accuser d’avoir organisé un simulacre de vote démocratique et parlementaire.
L’homme n’est pas à sa première ineptie. Ses brillantes initiatives naissent avec le jour et disparaissent souvent avant la tombée de la nuit. Aujourd’hui, ce n’est pas d’ineptie qu’il s’agit, mais probablement de sénilité précoce. Serait-il en train de faire concurrence au forcené de Rabieh qui ne rate pas une occasion sans débiter une ânerie tout aussi « consensuelle » ?
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