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    François, le dernier humaniste

    0
    By Michel Hajji Georgiou on 21 avril 2025 à la une

    Il s’en va, et avec lui disparaît une certaine idée du monde, qu’il était le dernier à défendre.

     

    Celle d’un humanisme qui se tenait debout, fragile mais obstiné, au milieu d’un siècle qui n’a cessé de sombrer dans la brutalité.
    Une sorte de Noé, qui avait rassemblé dans l’arche de sa bonhomie toutes les reliques sacrées d’un savoir sacré ancien, au seuil de l’extinction.
    François n’était pas un pape pour les conservateurs.
    Ni pour les progressistes d’ailleurs.
    Il n’était pas un pape pour une Église recroquevillée sur elle-même, ni pour une foi réduite à des postures identitaires.
    Il était autre chose : un homme de son temps qui refusait d’en être le captif, une voix dissonante dans un monde où la religion sert plus souvent à diviser qu’à relier.
    Il n’était pas fait pour coexister avec les Trump, Vance, Orbàn, et autres sous-produits poutiniens disséminés à travers la planète.
    Pas plus qu’il n’était, comme l’en accusaient certains de ses détracteurs, à l’avant-garde de la dérive wokiste.
    Au contraire.
    Pourtant, tous ces avatars du XXIe, il les avait vu proliférer dans ses terres d’origine latino-américaines, depuis la fin du siècle dernier, sources d’un christianisme fiévreux, à fleur de peau, presque embrigadé.
    Il savait.
    Il avait compris que ce siècle ne serait pas celui du triomphe du rationalisme sécularisé, comme l’avaient cru tant de penseurs occidentaux.
    Il voyait bien que le religieux – et pas n’importe lequel – loin de s’effacer, revenait au centre des affrontements et des crispations.
    Il revenait armé d’une crispation identitaire après la mondialisation.
    Une culture de l’exclusion, aguerrie, qui battait les tambours de la guerre pour annihiler une culture du lien menaçante.
    Mais ce que François refusait, c’était cette version falsifiée de la foi, transformée en instrument de domination ou en levier politique.
    Il savait que, de Rome à Moscou, d’Ankara à Riyad, des pouvoirs autocratiques et populistes s’appuyaient sur les dogmes pour justifier leur emprise.
    « Le souverainisme est une attitude d’isolement. Je suis préoccupé parce qu’on entend des discours qui ressemblent à ceux d’Hitler en 1934. « Nous d’abord. Nous…nous »: ce sont des pensées qui font peur », affirme-t-il ainsi dans un entretien à La Stampa, face à la montée de l’extrême-droite italienne en 2019.
    « Un pays doit être souverain, mais pas fermé. La souveraineté doit être défendue, mais les rapports avec d’autres pays, avec la Communauté européenne, doivent également être défendus. Le souverainisme est une exagération qui finit toujours mal : elle mène à la guerre », avait-il affirmé, avant d’ajouter : « Les populismes nous mènent aux souverainismes : ce suffixe en « isme » ne fait jamais du bien. »
    Il savait que l’Occident, déchiré entre sa mauvaise conscience et sa peur de l’autre, n’avait plus ni boussole ni horizon.
    Et pourtant, il ne s’est pas résigné.
    Dès le début, François a fait comprendre qu’il ne serait pas un pape comme les autres.
    Il a refusé le faste, choisi une parole plus simple, un ton plus direct.
    Mais ce qui l’a rendu véritablement unique, c’est son refus du repli.
    Il a pris la parole là où elle était la plus nécessaire, là où elle dérangeait le plus.
    Prenant ainsi le contrepied de ce « narciss »isme » » de la haine, François a tenté, presque seul, de réduire les distances.
    Il est allé à Al-Azhar en 2017, alors que les fractures entre l’islam et l’Occident n’avaient jamais été aussi vives, prononçant un discours qui aurait pu être un tournant.
    Il y dénonçait l’instrumentalisation du religieux et appelait à en faire un levier de paix.
    Deux ans plus tard, à Abou Dhabi, il a signé avec le grand imam d’Al-Azhar, Ahmad al-Tayeb, un texte qui, dans un autre monde, aurait constitué un manifeste de paix : le Document sur la fraternité humaine.
    Un acte de rupture, dans lequel un pape et un des plus hauts représentants de l’islam sunnite affirmaient ensemble que la diversité religieuse était une volonté divine et que le dialogue n’était pas une option, mais une nécessité existentielle.
    Il ne s’agissait pas d’un de ces gestes vides de sens, diplomatiques et consensuels, mus par la seule dictature absconse de l’image, mais d’un engagement réel, d’une tentative de fissurer l’engrenage des haines et des replis.
    Puis vint Najaf, en 2021.
    Une rencontre improbable, inimaginable quelques années plus tôt, au coeur d’une terre ravagée par tous les démons.
    Le pape face au grand ayatollah Ali Sistani, le marjaa de la modération chiite.
    Il savait ce qu’il faisait.
    Il savait que l’histoire des religions est autant celle des guerres intestines que celle des dialogues.
    Il savait que la fracture entre sunnites et chiites était l’un des grands défis de l’époque, que si la parole religieuse pouvait encore servir à quelque chose, c’était bien à apaiser ces blessures.
    Il n’était pas dupe : il n’attendait ni miracle, ni renversement immédiat.
    Mais il croyait en la nécessité du geste, en la force du symbole.
    François, c’était Gandhi, Luther King, Mandela…
    C’était Jésus.
    La colombe. Le rameau d’olivier. La main tendue. Même la joue gauche, si nécessaire.
    La puissance de la paix.
    Pouvait-il en être autrement ?
    Francesco, comme son homonyme, parlait aux oiseaux.
    Les hommes, souvent, n’écoutaient pas.
    Cette satanée fascination pour les «-ismes ».
    Qu’importe.
    Il fallait témoigner et passer le flambeau.
    Être le corbeau au milieu du déluge, s’il le faut.
    Ce fut là toute sa ligne : ne jamais céder au désespoir, ne jamais accepter l’idée que le monde est condamné à la guerre des identités.
    Ce positionnement lui valut l’hostilité de presque tous les camps.
    Il irritait les tenants du catholicisme identitaire, ceux qui voyaient en lui un pape trop ouvert, trop indulgent, trop soucieux du dialogue avec l’islam et du sort des migrants.
    Il dérangeait les conservateurs qui auraient voulu une Église barricadée derrière ses dogmes.
    Il exaspérait les populistes, qui voyaient en lui un obstacle à leur rhétorique de l’exclusion.
    François n’a pas cherché à plaire.
    Il savait que son message ne s’accordait pas avec l’époque.
    Il savait qu’il parlait dans un monde saturé de bruit, où la nuance était un luxe et la complexité une tare.
    Il savait aussi que son Église elle-même était traversée par des courants contraires, tentée par la nostalgie d’une grandeur révolue ou par la quête d’une pureté doctrinale.
    Il a tenu bon.
    Non pas par naïveté, mais parce qu’il refusait de voir l’histoire comme une fatalité.
    Il s’en va à un moment où le monde est plus que jamais dominé par les figures de l’« homme fort ».
    Des autocrates et des démagogues qui rêvent de frontières infranchissables, de communautés figées, de vérités imposées.
    Des leaders politiques et religieux qui préfèrent instrumentaliser les peurs plutôt que les apaiser.
    Avec lui, disparaît peut-être la dernière grande voix universaliste, celle qui croyait encore à la possibilité d’un horizon commun.
    Un véritable missionnaire jésuite de la paix, dans un monde qui ressemble de plus en plus au Japon du Silence (1966) de Shūsaku Endō, porté à l’écran par Masahiro Shinoda, puis par Martin Scorsese.
    Nul ne sait ce qu’il restera de son pontificat.
    Trouvera-t-il une colombe pour mener l’Arche de Vie à bon port ?
    François, la voix perdue dans le silence de l’humanisme, n’a pas renoncé à croire que, malgré la noirceur de l’époque, tendre la main, c’était tout.
    Que tout au bout des ténèbres, il y avait la lumière.
    Le voilà à présent qui se confond avec la Résurrection.
    Amen.
    Hallelujah.
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