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    You are at:Home»En Tunisie ne parlera-t-on bientôt plus français ?

    En Tunisie ne parlera-t-on bientôt plus français ?

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    By Sarah Akel on 9 janvier 2012 Non classé

    En Tunisie ne parlera-t-on bientôt plus français ? Bientôt peut-être … si les choses évoluent sur la lancée actuelle. Le visiteur arrivant à l’aéroport de Tunis-Carthage sur un vol TUNISAIR ne s’en apercevra pas tout de suite. Une fois l’appareil sur le tarmac, le commandant de bord (tunisien) donne ses instructions au personnel de cabine toujours en français, et les annonces par haut-parleur dans l’aéroport même sont pour la plupart faites en français, ni en arabe, ni en anglais. Celui qui veut faire carrière, à Tunis, dans le monde de l’aviation civile, doit être francophone avant tout.

    Mais déjà aux guichets du contrôle des passeports l’ambiance change. Aujourd’hui les agents de la PAF* tunisienne sont en majorité jeunes, des têtes “de l’intérieur”, un peu bédouines, un peu paysannes, le regard sévère, pleinement conscients du pouvoir discrétionnaire momentané qu’ils exercent sur chaque passager qui se présente devant eux. Quelques agents femmes aussi, avec elles c’est pire. Elles me rappellent vaguement les conductrices de bus dans l’ancien Berlin-Est. Au “bonjour“ de l’arrivant ou du partant ils / elles ne répondent presque pas, presque plus. Finis les temps (années 80 / 90) où à mon arrivée – je vivais à ce moment à Tunis – l’officier de police me lançait déjà de loin un “bonjour Professeur, comment va la France ? ” – Plus tard ils savaient aussi que je venais d’Israël, et obligation de réserve oblige, mais l’interpellation resta tout de même chaleureuse : “Bonjour Professeur, comment va… la Palestine ? ” C’est terminé. Ces messieurs étaient déjà à l’époque d’un certain âge, ils sont maintenant à la retraite, ou pire. Mais tous avaient quelque chose en commun : une jovialité venant du cœur, d’un grand professionnalisme aussi, doublée d’une maîtrise remarquable du français, langue dans laquelle ils avaient appris leur métier de policier et de douanier. Tempi passati. Over. Vorbei. Le flic tunisien, réceptionniste des passagers aéroportés, est devenu un triste Sire, son homologue féminine une âpre madone qui tous semblent prendre tout le monde d’abord pour des malfaiteurs en herbe… qu’ils prouvent leur innocence, et après on verra bien s’ils peuvent mettre les pieds sur le sol tunisien hors zone de police ! Leur français est devenu basic. On parle arabe ou s’adresse, au visiteur d’Occident, dans un charabia francoïde, le tutoiement étant la règle : “Attends que je termine avec l’autre, reste derrière ta ligne, là devant toi ! ” Bref une ambiance “soviet”, avant la chute du mur de Berlin!

    Les journaux francophones existent encore : “La Presse de Tunisie” toujours proche, archi-proche, du gouvernement en place, “Le Temps”, “Le Quotidien” pour ceux de tous les jours, “Réalités” (aux allégeances politiques à géométrie variable) et “Tunis Hebdo” (soi-disant “satirique” … mais !) pour les hebdomadaires. Quelques revues spécialisées aussi. Mais le langage est devenu pauvre, stéréotypé, desséché. Les commentateurs et auteurs des articles d’opinion, c’est-à-dire là où les potentialités linguistiques se montrent (ou se “cachent”), ne sont pas sortis de leur langue de bois de l’époque Ben Ali. Et le nouveau “discours officiel” des dirigeants “islamisants” ne les encourage guère à tourner la page, à se rouvrir sur le monde sémantique richissime d’un français librement pratiqué. En dehors d’un cercle d’intellectuels et d’universitaires formés “à l’ancienne” l’utilisation du français se perd dans les méandres d’une rampante propagande islamo-nationaliste qui vient de loin, dont les origines se situent “à l’est de Ben Gardane”** (feu Habib Bourguiba, toujours avec beaucoup de mépris pour tout ce qui est “arabo-oriental”). Et aujourd’hui on ne mesurera jamais assez l’impact désastreux qu’exercent les chaînes TV arabes privées (Egypte, Arabie Saoudite), qui arrosent 24h/24 le paysage télévisuel tunisien d’une propagande islamiste primaire, antioccidentale par définition, sur les structures mentales authentiquement biculturelles des Tunisiens. C’est un lavage des cerveaux qui existe en Tunisie depuis de longues années déjà mais dont les fruits “éclosent” aujourd’hui dans toute leur “splendeur” macabre. Et ce ne sont pas les islamistes d’Ennahda ou ceux de leur branche “action” (salafistes) qui s’en plaindront. Bien au contraire. C’est de l’eau sur leurs moulins, plutôt de l’huile sur leurs braises.

    Le nouveau discours politico-culturel en Tunisie est net. Il faut qu’à terme les reliquats d’un, au départ, véritable bilinguisme franco-arabe disparaissent, que l’impact du français en Tunisie soit réduit à celui des autres langues étrangères telles que l’anglais, l’allemand, l’italien, l’espagnol etc. Basic French, à la rigueur. Que le Tunisien du futur ne soit finalement plus capable de “rêver” en français. De par sa nouvelle éducation qu’une nouvelle “démocratie” souhaite implanter. Toutes les déclarations officielles ou officieuses des nouveaux dirigeants islamistes (chef du parti Ennahda, Premier ministre et ministres significatifs) tirent dans ce sens. Certes, on avance couverts, en tenue de camouflage, les choses se disent à mi-voix, mais elles se disent. Le but final n’est jamais perdu de vue.

    Jusqu’à présent tout le système bancaire tunisien est encore francophone. Cela ne pourra pas changer du jour au lendemain sans “couacs” majeurs, puisque les 90% des activités économiques extérieures de la Tunisie se font avec l’Europe, France en tête. Même chose dans l’enseignement supérieur pour les sciences exactes ou la médecine. Leur arabisation ne sera pas pour demain, mais les “camarades” d’Ennahda s’activent dans cette direction. Et s’ils restent au pouvoir de la façon actuelle, quasiment “totalitaire”, cette folie risque de prendre corps. Car le cas échéant, folie il y aurait. La langue arabe dans ses trois volets existants – l’arabe classique du Coran, l’arabe dite “moderne” de la presse et de la littérature, les dialectes arabes parlés des différents pays arabes – ne “couvre” pas les besoins sémantiques des sciences exactes du 21e siècle. On peut s’en plaindre, mais c’est ainsi. La preuve : même dans les pays socialement les plus arabisés comme par exemple l’Egypte ou l’Arabie Saoudite, les sciences exactes et la médecine continuent à fonctionner, dans les universités respectives, en anglais. Honteusement mais effectivement. Es geht gar nicht anders, dirait-on en allemand.

    Dans ce discours les “arabomanes” avancent souvent un argument qu’ils croient en faveur de leur cause, et de choc : l’hébreu moderne chez les Israéliens. Car toute la vie universitaire et scientifique en Israël se déroule en hébreu, autre langue sémitique ravivée du néant pour les besoins d’un “sionisme conquérant”. Alors pourquoi eux, et pas nous ?

    Ce qui paraît, au premier abord, logique et de bon sens, l’est beaucoup moins dès que l’on regarde les détails. L’hébreu moderne tel qu’il se pratique aujourd’hui en Israël est une création de toutes pièces née, certes, de l’hébreu biblique et d’une première tentative de “modernisation” de la langue, initiée par des Juifs “éclairés” d’Allemagne au Siècle des Lumières (18e), mais création à partir de la case départ tout de même. Le créateur : Eliezer Ben Yehoudah (1858-1922), un philologue et journaliste biélorusse parfaitement plurilingue (russe, français, allemand en plus de ses “langues d’origine”, l’hébreu classique et le yiddish) qui devait “construire” un nouvel idiome hébraïque, l’hébreu moderne, facile à apprendre par tout nouvel immigrant en Palestine, depuis 1948 en Israël. Cet hébreu du 20e siècle, mis à part le fait qu’il s’écrit en caractères hébraïques et qu’un thésaurus vocabulaire de base provient de l’hébreu classique, n’a plus grand chose en commun avec la langue de la bible. Les emprunts auprès des grandes langues européennes sont nombreux, mais qui plus est : grammaire et syntaxe de l’hébreu moderne sont complètement “revues à la baisse” (par rapport aux structures sophistiquées de la langue classique) et organisées d’après les langues d’Europe. L’orientaliste Stefan Wild (Université de Bonn) allait encore plus loin en qualifiant les structures grammaticales de l’hébreu moderne de calque de celles de l’allemand. Finalité : rendre la langue facilement accessible et – surtout ! – ouverte à l’esprit des sociétés dites “modernes”. Chaque immigrant en Israël apprend l’hébreu moderne dans un temps record (quelques mois), étudie, travaille, vit et “rêve” dorénavant dans cette langue. Sciences exactes, médecine et autres disciplines universitaires sont “hébraïsés”, pratiquement tous les titulaires israéliens de Prix Nobel scientifiques ou littéraires, et il y en a un paquet, ont rédigé leurs travaux en hébreu moderne ; car la langue s’y prête, elle en possède le potentiel (précision des termes, notions d’exactitude de la syntaxe, logique inhérente à la pensée scientifique d’aujourd’hui). L’impact de l’hébreu moderne en Israël est d’une dimension telle qu’un effet pervers bien “israélien” y a vu entre-temps le jour : la connaissance d’autres langues importantes, domaine où les Israéliens des premières générations d’immigration furent maîtres, a fondu comme neige au soleil. L’Israélien “unilingue hébreu”, baragouinant à côté un peu de basic English, est né.

    L’arabe par contre n’a pas (encore) trouvé son grand réformateur linguistique, son Ben Yehoudah. Au moment des indépendances politiques la vie des élites culturelles, scientifiques, politiques aussi, fonctionnèrent dans la langue de l’ancien colonisateur : le français pour le Maghreb, l’anglais pour le Moyen-Orient, les deux au Liban, et en Syrie un peu.

    Revenons à la spécificité tunisienne : les pères fondateurs de la Tunisie indépendante (à partir de 1956) avec Habib Bourguiba en tête, avaient compris que ce petit pays, voisin direct de l’Europe méridionale (Sicile, mezzogiorno italien, midi de la France) ne trouvera son chemin vers la modernité que par le maintien, voire la consolidation de son univers francophone (médias, administration, enseignement, recherche scientifique, culture générale), en osmose, soit, avec ce qui est authentiquement “arabe” dans le pays. Le Tunisien franco-arabe fut né, devenu le Tunisien tout court.

    Les nouveaux dirigeants du pays – islamistes d’Ennahda et leur excroissance salafiste – veulent en finir, rendre le pays “unilingue arabe”. S’ils n’osent pas le faire immédiatement “par ordre du mufti”, ils s’en prendront de manière sournoise, rampante, détruisant ce qui reste aujourd’hui encore de la francophonie tunisienne, bêtement de l’intérieur.

    Il faut insister sur le “bêtement”. Car entre-temps 600.000 Tunisiens (ou plus, personne ne connaît leur nombre exact) vivent en France de façon permanente, et il existe encore un chiffre beaucoup plus frappant : sur une population nationale de 10 à 11 millions de Tunisiens, à peu près un million sont aujourd’hui des binationaux franco-tunisiens (enfants de mariages mixtes, émigration momentanée, naturalisation pour toutes sortes de raisons). Autrement dit : 10% de la population tunisienne sont en même temps des citoyens français … et comptent bien le rester.

    Aucun pays n’a le droit de priver un dixième de ses nationaux de leur langue maternelle … ne serait-ce que la deuxième. Les islamistes, catapultés provisoirement, suite à un mouvement révolutionnaire qui n’était même pas le leur, aux commandes du pays, n’entendent pas les choses de cette oreille. Pour eux “Islam is the solution”, un univers où la langue de Voltaire et ses particularités épistémologiques n’ont aucun droit de cité.

    Il appartient aux Tunisiens, et aux Tunisiens seulement, de lancer, à ces enturbannés dans le sens propre ou figuré, un autre vigoureux “Dégage ! ”.

    Ils en sont capables, ils l’ont prouvé récemment.

    * Police de l’Air et des Frontières

    ** Dernière ville tunisienne avant la frontière libyenne

    * Wolfgang Freund : Franco-Allemand, Docteur ès lettres, ancien Professeur des universités (sociologie et sciences de l’information), correspondant de presse au Luxembourg. Ayant travaillé en Tunisie de 1984 à 1995 (IPSI et Faculté de Droit).

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    Mohamed Hammar
    Mohamed Hammar
    13 années il y a

    En Tunisie ne parlera-t-on bientôt plus français ? Monsieur Wolfgang Freund, Je crois qu’on s’était croisés vous et moi sur les colonnes de la revue « Le Maghreb » de Omar Shabou…dans les années 1980, quand vous présagiez d’une « mort’ de la langue arabe à l’instar du latin.. Ben voici que vous y êtes, monsieur. Vous n’êtes plus prénommé « Slim »,mais la langue arabe fait son petit bonhomme de chemin que vous semblez toujours espérer lui nier. Dommage pour vous. A votre place je prendrais le chemin des classes d’arabe. ce serait une seconde jeunesse pour vous.Quant à la mienne elle sera sans… Lire la suite »

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