Par Adrien Jaulmes
INTERVIEW – Samir Geagea est le chef du parti chrétien des Forces libanaises et l’un des principaux dirigeants de l’opposition. Il répond au Figaro sur les récents événements au Liban, notamment l’assassinat vendredi dernier du général Wissam el-Hassan.
LE FIGARO. – Le meurtre du général Wissam el-Hassan vous fait-il craindre d’autres attentats?
Samir Geagea. – La série d’assassinats a déjà recommencé. En avril dernier, des tireurs embusqués ont ouvert le feu sur moi. Puis une tentative d’attentat a eu lieu contre le député Boutros Harb. Et il y a eu cette voiture piégée contre le général el-Hassan. La machine à tuer s’est remise en marche au Liban et il faut tout faire pour l’arrêter.
L’opposition ne semble pas s’être mobilisée très efficacement depuis cet assassinat?
La réaction du «14 mars» a pu être un peu confuse, c’est vrai, avec la marche sur le Sérail et les gens descendus dans les rues qui ont brûlé des pneus. Mais nous avons subi un coup dur avec l’assassinat de Wissam el-Hassan. C’est pourquoi notre réaction a pu être un peu vive. Depuis, nous nous sommes organisés. Nous prévoyons des sit-in et le boycott du gouvernement. Nous n’allons pas laisser les choses revenir en arrière. Nous voulons la démission du gouvernement de Najib Mikati qui, volontairement ou non, sert de couverture à cette machine à tuer et aux forces politiques qui sont derrière, notamment le Hezbollah.
Pensez-vous que la Syrie ait organisé cet attentat?
Le régime syrien est plus faible qu’auparavant. Les Syriens ne peuvent plus agir directement au Liban, mais ils continuent de le faire via leurs alliés libanais. Le régime a pris la décision (de l’attentat), elle a été mise en œuvre par ses amis au Liban.