De source proche du comité quadripartite chargé d’élaborer la nouvelle loi électorale, on affirme que les réunions se poursuivent à l’abri des regards, de manière intensive et quotidienne afin de parvenir à un accord sur une éventuelle nouvelle loi. Pour rappel, le comité regroupe les ministres Gebran Bassil et Ali Hassan Khalil, ainsi que le chef de cabinet du Premier ministre Saad Hariri, Nader Hariri, et celui du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, Hussein Khalil.
Tous assurent que les élections auront lieu, mais qu’il faudra probablement recourir à un report technique du scrutin, ce qui conduira à son organisation après le mois de septembre. Il semblerait donc, toujours de source proche du comité, que la formule de préqualification proposée par le ministre Gebran Bassil soit toujours d’actualité, ce dernier soutenant que le Hezbollah n’y est pas opposé – cette formule assurerait, selon M. Bassil, la juste représentation de la communauté chrétienne – et que les milieux proches du président de la Chambre Nabih Berry n’ont pas usé de leur veto contre cette formule, même si en tant que formation politique ils s’y opposent.
Du côté des Forces libanaises, on indique que l’atmosphère concernant ce projet est plutôt positive et laisserait présager sa validation par les différentes formations concernées. Les FL soulignent toutefois qu’il y a une volonté claire du tandem chiite – Hezbollah-Amal – de se partager les rôles afin de parvenir en fin de compte à battre en brèche l’union chrétienne FL-CPL de peur que celle-ci se traduise par un bloc parlementaire fort et soudé, dont le volume dépasserait celui du tiers de blocage à la Chambre des députés au lendemain des élections.
(Lire aussi : Le plus loin possible du testament de Fouad Chéhab)
En se raccrochant à la formule proportionnelle, le but de Nabih Berry est également de couper l’herbe sous le pied des Forces libanaises et de l’empêcher d’obtenir un bloc parlementaire important car, selon lui, cela serait de nature à favoriser ses chances d’accéder à la présidence. Dans le même temps, il souhaite également barrer la route à un nouveau bloc CPL d’importance afin également de minimiser les chances présidentielles de Gebran Bassil.
Du côté du bloc du Futur, on continue de rejeter toute velléité de prorogation de la Chambre des députés, et une source proche du bloc a fait savoir que celui-ci boycotterait la session parlementaire tendant à autoproroger le mandat de la Chambre, dans le cas où les blocs chrétiens refuseraient de s’y rendre, à savoir les FL, le CPL et les Kataëb. Pour ce qui est de la formule électorale, le Futur continue de soutenir qu’il n’a aucune objection sur aucune proposition et que son souci premier est de préserver le pays d’une éventuelle catastrophe institutionnelle. Raison pour laquelle il encourage la tenue du scrutin quelle que soit la forme revêtue par la nouvelle loi en gestation.
Quant au patriarche maronite, le cardinal Mgr Béchara Raï, il se voit pour l’heure réduit à appeler à la tenue d’élections même si celles-ci devaient être régies par la loi de 1960. Mais selon les milieux du courant du Futur, cette initiative aurait simplement pour but de faire pression sur les différentes composantes du paysage politique libanais afin qu’ils tombent d’accord sur une formule acceptée par tous.