Chercheuse et doctorante en études des migrations
A vécu en Syrie, y compris à Yarmouk, pendant plusieurs années
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Dans un récent article relayé par Info Palestine et intitulé « Comment les Palestiniens ont été entraînés de force dans le conflit syrien« , Mme Sharmine Narwani présente la situation des Palestiniens en Syrie d’une manière bien éloignée de ce que m’ont raconté de nombreux réfugiés palestiniens de Syrie.
Dans son article, l’auteure décrit une population palestinienne dont la gratitude envers le régime syrien, qui aurait toujours soutenu les Palestiniens dans leur lutte, est sans faille. Les réfugiés palestiniens de Syrie, loin d’avoir leurs propres volonté et intérêts politiques en vertu desquels ils se positionneraient par rapport à la crise traversant le pays où ils résident depuis plus de 60 ans, n’auraient d’autre devise que celle de la « neutralité » : une neutralité mise à l’épreuve par les « rebelles islamiques » qui auraient envahi leurs quartiers, les poussant ainsi à s’armer malgré eux.
L’auteure nous présente les Palestiniens de Syrie comme un bloc homogène et s’exprimant d’une seule voix, celle de leurs dirigeants politiques, sources privilégiées de son article. Elle oublie ainsi, d’une part, la diversité de la communauté politique palestinienne et, surtout, la façon dont le régime syrien, depuis les années 1970, entretient les conflits entre les différentes factions palestiniennes pour mieux asseoir son pouvoir dans la région. En 1976, Assad père déclarait à Yasser Arafat, alors dirigeant de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), qu’ « il n’y a pas de peuple palestinien, il n’y a pas d’entité palestinienne, il y a la Syrie (…) C’est nous, responsables syriens, qui sommes les réels représentants du peuple palestinien ». Kissinger, grand admirateur de Hafez al Assad, expliquait qu’ « Assad ne portait pas l’OLP dans son cœur car un Etat palestinien autonome allait à l’encontre de la Grande Syrie, objectif de sa stratégie à long terme ».
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Le Front Populaire de Libération de la Palestinienne-Commandement Général (FPLP-CG), dont Mme Narwani cite plusieurs représentants, dirigé par Ahmad Jibril depuis sa création en 1968, est un allié stratégique de longue date du régime syrien qui le soutient matériellement et financièrement. Lorsqu’en août 1976, l’armée syrienne donne le feu vert au massacre de milliers de combattants de l’OLP et de civils palestiniens par des milices chrétiennes libanaises lors du siège de Tell al Zaatar, le FPLP-CG demeure fidèlement à ses côtés. De même, le FPLP-CG n’hésite pas à prendre parti pour le parti Baath syrien en assassinant des combattants de l’OLP pendant la guerre des camps des années 1980. Au lendemain de la défaite de la révolution palestinienne au Liban, le FPLP-CG prête main forte au régime en arrêtant et emprisonnant des combattants de l’OLP entrés en Syrie. Le FPLP-CG continue aujourd’hui sa mission de soutien au régime syrien, notamment en jouant le rôle de service de sécurité et de service de renseignements dans les camps palestiniens du pays. As-Sai’qa, dont parle également l’auteure, est en réalité la branche palestinienne du parti Baath syrien. Quant à Fatah al Intifada, il s’agit de dissidents du Fatah que le régime syrien a encouragés à quitter l’OLP d’Arafat et qu’il contrôle étroitement.
En ce qui concerne l’Armée de Libération de la Palestine (ALP), dont Mme Narwani interroge certains membres, c’est une armée qui selon des Palestiniens de Syrie « n’a plus rien à voir avec la libération de la Palestine ». S’il est exact qu’elle fut à l’origine établie dans plusieurs pays arabes, elle n’a en fait été mobilisée qu’en de rares occasions et toujours sur ordre du régime syrien, pour venir en renfort à son armée pendant les guerres au Liban. D’après Kissinger encore, elle était pratiquement une « branche de l’armée syrienne » dont pouvait se servir Hafez al Assad pour asseoir son emprise sur le Liban et déséquilibrer la résistance palestinienne de l’OLP. Il existe au sein de l’ALP une unité à laquelle personne n’a été affecté depuis 1983 : cette année-là, alors que la confrontation fait rage au Liban, le régime syrien demande aux jeunes conscrits de l’ALP d’ouvrir le feu sur des combattants de l’OLP, réfugiés dans le camp de Beddawi, au nord du pays. Les soldats refusent : ils sont tous exécutés sur le champ par l’armée syrienne. Le numéro de leur unité a été conservé, mais, depuis ces événements, aucun soldat ne lui a plus jamais été affecté.
Lorsque l’Autorité Palestinienne est établie à la suite des Accords d’Oslo, les branches de l’ALP sont dissoutes dans les différents pays arabes, à l’exception de la Syrie où la branche locale est placée sous la direction de l’Etat-major syrien. Depuis la fin de la guerre au Liban, l’ALP n’a reçu aucune mission et elle n’a jamais été mobilisée pour une action de libération de la Palestine. En revanche, elle a récemment été réquisitionnée par le régime syrien afin de protéger certains sites stratégiques contre les forces de l’opposition syrienne. Ainsi, des unités de l’ALP ont été positionnées à Adra, au nord-est de Damas, pour empêcher l’avancée de groupes de l’opposition vers la capitale. D’autres unités ont également été positionnées dans le secteur de Harran al Awamid, où elles protègent une centrale électrique. Ici encore, les jeunes soldats palestiniens forcés d’effectuer leur service militaire sont en première ligne : ceux qui désertent risquent pour eux la mort, tout en exposant leurs familles à de lourdes représailles.
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Avant même le début de la révolte à Daraa, en mars 2011, ces différentes organisations avaient perdu leur crédibilité auprès de la communauté palestinienne de Syrie. Depuis 1982, le désengagement de la population envers la politique partisane était allé grandissant et un fossé s’était creusé entre le leadership politique et les réfugiés. Pour signifier leur désaffection, une majorité de Palestiniens avaient d’ailleurs rendu leurs cartes d’adhérent à leurs partis politiques.
Le Front Populaire de Libération de la Palestine de Georges Habache (à distinguer du FPLP-CG qui s’en est détaché pour rallier le côté syrien) occupait traditionnellement une position médiane sur la scène politique palestinienne en Syrie. Il avait longtemps œuvré à conserver un équilibre entre les différentes factions palestiniennes. Mais il a été affaibli et désorienté par le décès du successeur de George Habache, Abou Ali Mustafa, en 2001, puis par l’arrestation en Palestine de ses deux remplaçants immédiats, Ahmad Saadat et Abdelrahim Maluh. En conséquence, au cours des années 2000, le nouveau leader du FPLP en Syrie, Maher Taher, s’est rapproché du régime syrien et du Hamas, dont le secrétaire du Bureau politique, Khaled Mechaal, était alors accueilli et pleinement soutenu par le régime syrien. Il ne s’est éloigné du Hamas que récemment, après le désaccord suscité entre le parti islamiste et le régime de Damas par le soutien apporté par le premier au soulèvement en Syrie.
Ce M. Taher, dont Mme Narwani cite les propos comme s’il s’agissait d’une source représentative des Palestiniens de Syrie, a été chassé à coup de pierres et de chaussures par les habitants de Yarmouk en colère, alors qu’il comptait assister aux funérailles de jeunes gens tués par l’armée israélienne dans le Golan, le 6 juin 2011, une journée dont Mme Narwani nous présente une version tout à fait erronée.
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L’origine de l’affaire remonte à quelques mois plus tôt. Encouragés par les révoltes en cours dans le monde arabe, des activistes palestiniens avaient appelé leurs frères réfugiés en Egypte, en Jordanie, au Liban et en Syrie, à organiser des manifestations sur la frontière israélienne dans leurs pays de résidence respectifs, le 15 mai, jour de l’anniversaire de la Nakba (la « catastrophe » en arabe, qui réfère à la création d’Israël et à l’exil de milliers de Palestiniens chassés de leur terre natale). Le régime syrien avait décidé d’autoriser ce rassemblement, pour redorer son blason de « champion de la résistance à Israël » et détourner les attentions de ce qui se passait à l’intérieur du pays.
Lorsque les Palestiniens de Syrie sont arrivés sur le plateau du Golan, dont une partie est annexée par Israël depuis la défaite arabe de 1967, personne ne pouvait imaginer la tournure que prendraient les événements. Ce type de commémoration se limitait d’ordinaire à quelques discours et à l’exhibition de photos des leaders des factions palestiniennes et de membres du parti Baath. Mais cette année-là l’affaire a tourné différemment : enflammés par les événements du monde arabe et exaspérés par la situation en Syrie, un groupe de jeunes Palestiniens ont traversé la zone militaire syrienne menant à la frontière israélienne. Des centaines d’autres leur ont immédiatement emboîté le pas. Ils ont atteint l’autre côté, prenant par surprise l’unique patrouille israélienne présente sur les lieux. Elle ne s’attendait pas à une attaque de ce genre à la frontière avec la Syrie. Des renforts ont été appelés du côté israélien. Les soldats ont tiré sur la foule, faisant 4 morts et des dizaines de blessés. Les dirigeants des factions palestiniennes, accompagnés de leurs gardes du corps et de combattants, n’ont rien fait pour prévenir le mouvement ou empêcher les Palestiniens de se faire tuer.
Ce qui a profondément choqué ce jour-là la population palestinienne, ce n’est pas que les forces de défense israéliennes leur aient tiré dessus. C’est la découverte que le chemin menant à la frontière et à la Palestine n’était pas, comme le prétendait le régime syrien, truffé de mines. Le seul obstacle entre les réfugiés palestiniens et leur pays d’origine, c’était en réalité les mensonges du régime syrien lui-même.
Suite à cet incident dramatique, les factions palestiniennes, notamment le FPLP-CG, ont décidé d’organiser un événement similaire le 5 juin suivant, jour commémoratif de la Naksa (la « défaite » arabe de 1967). Cette proposition a provoqué de vives discussions dans les camps, en particulier à Yarmouk. Les Palestiniens étaient en effet confrontés à une question inattendue et inédite : cette nouvelle manifestation leur ouvrirait-elle la voie de la Palestine ou s’agissait-il d’un piège qui les mènerait à la mort. Ils savaient désormais que la frontière était ouverte du côté syrien. Mais l’expérience du 15 mai leur avait également démontré que les factions palestiniennes ne les défendraient pas.
Le 4 juin au soir, le régime a annoncé que l’événement était annulé. Mais le lendemain matin, les bus affrétés par le régime et le FPLP-GC étaient malgré tout au rendez-vous, à l’entrée du camp. Des groupes de jeunes gens de Yarmouk ont été emmenés comme prévu jusqu’au Golan. Arrivés sur les lieux, ils ont été accueillis à leur grande surprise par Anwar Raja, responsable des relations publiques du FPLP-CG, également interrogé par Mme Narwani. Il les attendait, accompagné de journalistes et de reporters des différentes chaînes de télévision syriennes. Il s’est lancé dans une harangue sur la « vraie résistance » et sur le seul combat qui appelait vraiment à se sacrifier : la lutte contre Israël. Ce jour là, 25 autres jeunes Palestiniens ont été tués et 350 blessés. Ni Anwar Raja, ni ses gardes du corps, ne se sont approchés de la frontière. Ils n’ont pas davantage tenté de défendre leurs compatriotes.
C’est donc exaspérés contre les responsables politiques de leur communauté que les Palestiniens ont chassé Maher Taher, lorsque celui-ci s’est présenté au cimetière où les funérailles des martyrs avaient lieu. C’est cette même colère qui a ensuite conduit la foule jusqu’au siège du FPLP-CG, où les habitants du camp entendaient réclamer des comptes aux dirigeants des partis palestiniens. Ils ont été accueillis par le feu des mitraillettes des combattants d’Ahmad Jibril. Présent dans les locaux, c’est lui qui a donné l’ordre d’ouvrir le feu sur la foule, tuant ainsi plusieurs manifestants. Devant cette répression sanglante, la foule a redoublé de colère, et, défiant les balles des tireurs du FPLP-CG, a appelé à « la chute des factions » (al cha’ab yourîd isqât al fasâ’il). En s’appropriant le slogan des révolutions arabes, le peuple de Yarmouk esquissait alors son propre soulèvement. Protégé par ses gardes du corps armés, Ahmad Jibril a pris la fuite, abandonnant derrière lui 3 de ses combattants, qui ont été piétinés par la foule lorsque celle-ci a forcé les portes du siège de son parti pour y mettre le feu.
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Dans les mois qui ont suivi, le FPLP-CG a multiplié les opérations de sécurité à l’intérieur des camps. A Yarmouk, plus de 1 000 Palestiniens ont été arrêtés et interrogés par la branche Palestine des services de sécurité syriens. Le FPLP-CG a également commencé à armer ses partisans dans le camp, malgré la réticence des autres factions palestiniennes. Des milices du FPLP-CG sont bientôt apparues. Elles soutenaient les opérations de l’armée syrienne dans les quartiers avoisinants, tels que Tadamon et Hajar al Aswad. Elles arrêtaient et assassinaient les habitants qu’elles considéraient comme des ennemis. Elles ont également dévalisé nombre de maisons et de magasins.
Durant l’été pendant lequel Mme Narwani s’est rendue à Yarmouk pour la première fois, plusieurs bombes sont tombées sur le camp. Personne ne savait d’où elles provenaient exactement. Mais, quand des appareils militaires – des Mig – ont commencé à bombarder les lieux, le 16 décembre 2012, prenant pour cibles des édifices civils comme des hôpitaux, des écoles et des moquées, l’origine de ces tirs est apparue évidente, puisqu’ils étaient commandés et pilotés par des officiers de l’armée syrienne. Ces bombardements intensifs ont contraint une grande partie de la population de Yarmouk à prendre la fuite, les 16 et 17 décembre. C’est à la suite de ce nouvel exode massif des Palestiniens, parmi lesquels figuraient des combattants du FPLP-CG, que des groupes armés sont entrés dans Yarmouk en provenance de quartiers voisins. Ils n’ont pas eu à combattre… puisque le camp était déjà à moitié vide.
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Après l’arrivée des groupes de l’opposition à Yarmouk, le régime syrien a établi à l’entrée du camp un check-point, bientôt réputé dans toute la Syrie comme l’un des plus dangereux du pays. Il était ouvert le matin et les habitants pouvaient le franchir, jusqu’au moment où l’un des francs-tireurs positionnés à proximité par le régime commençait à ouvrir le feu sur les passants. C’était le signal que la voie n’était plus sûre. Le check-point restait alors fermé pour le reste de la journée. Lorsqu’elles empruntaient cet unique point de passage, les jeunes femmes se faisaient fréquemment harceler par les soldats, et nombre de personnes, surtout des jeunes gens, y ont été arrêtées. Des Palestiniens m’ont raconté comment, pour accéder au check-point depuis le rond-point marquant le début du camp de Yarmouk, ils avançaient par groupes, en rangs serrés et en zigzaguant continuellement, pour éviter d’être atteints par des snipers : « On sentait la mort se rapprocher à chaque pas ». Pourtant, il leur fallait bien sortir du camp car la nourriture commençait à y manquer. Les soldats avaient fixé à un seul sac la quantité de pain que chaque habitant pouvait rapporter avec lui. Les familles ont commencé à ne plus pouvoir nourrir leurs enfants.
En juillet 2013, le régime a hermétiquement bouclé le camp, auquel un siège implacable a été imposé. Sous prétexte de contraindre les combattants ennemis à quitter les lieux, la population a été encerclée. Les gens se sont retrouvés sans nourriture, ni médicaments, et, durant de longues semaines, sans eau potable. Des dizaines de personnes sont mortes des effets de ce siège, en majorité des enfants, des femmes et des personnes âgées. C’est le régime seul qui a imposé et maintenu le quartier sous embargo. C’est lui seul qui porte la responsabilité des morts qui en ont découlé. Or cette méthode, qui renvoie à des techniques de guerre médiévale et qui traduit une cruauté inouïe, Mme Narwani ne juge même pas nécessaire de la mentionner dans son article.
Lorsqu’elle décrit les difficultés rencontrées par les agences humanitaires qui ont tenté de livrer de l’aide alimentaire à Yarmouk, l’auteure oublie de préciser que le camp était assiégé. Elle omet également d’indiquer que c’est le régime syrien qui en contrôlait l’entrée principale, la plus proche de Damas, et que lui seul avait donc la possibilité de laisser passer ou d’interdire les convois humanitaires.
Le porte-parole de l’UNRWA, Chris Gunness, expliquait en janvier 2014 que, « lorsque les autorités syriennes ont finalement autorisé l’UNRWA à livrer de l’aide à Yarmouk, ils l’ont obligée à utiliser l’entrée sud du quartier. Cela signifie que le convoi devait franchir 20 km à travers une zone de conflit armé intense, dans laquelle de nombreux groupes de l’opposition armée, y compris les groupes djihadistes les plus extrémistes, avaient une forte présence ». M. Gunness précisait qu’en « évoquant des problèmes de sécurité, les autorités syriennes n’ont pas autorisé l’UNRWA à passer par l’entrée nord de Yarmouk, qui était sous le contrôle du gouvernement et qui était considérée comme bien plus accessible et relativement moins risquée ».
Il est légitime de se demander quels étaient ces problèmes de sécurité qui justifiaient de faire passer un convoi humanitaire à travers une zone de conflit intense. A moins, bien sûr, que la volonté du régime de livrer l’aide humanitaire aux habitants assiégés et affamés de Yarmouk n’ait été qu’une feinte… Des résidents des lieux ont en effet livré une version bien différente de celle que Mme Narwani a obtenu en interrogeant les alliés du régime syrien : « L’aide humanitaire n’est jamais arrivée jusqu’à nous. Ce qui s’est passé, c’est que le régime et les combattants de Jibril (du PFLP-GC) ont simulé une altercation pour empêcher l’aide d’arriver jusqu’au camp. Pourtant, nous n’étions pas des combattants, et nous n’avions pas d’armes. Les gens qui étaient là étaient tous des civils, aucun d’entre nous n’était armé ! Ils ont commencé à se disputer. Ils ont prétendu que des gens parmi nous leur avaient tiré dessus… » Et les habitants de conclure : « Ils ont fait tout cela pour intensifier encore le siège… Pour continuer de tuer des Palestiniens et de détruire ce quartier ».
Pour tenter de mettre un terme à cette famine organisée, une délégation de l’Autorité Palestinienne est finalement arrivée à Damas pour négocier la possibilité de faire entrer des vivres dans le camp. Le régime syrien a feint de donner son accord à l’entrée de deux camions de l’UNRWA, mais ce convoi dérisoire a été stoppé avant d’atteindre ceux qui devaient en être les bénéficiaires par un groupe de chabbiha, des civils payés pour opérer en tant qu’hommes de main du régime. En dépit de négociations qui ont traîné en longueur, l’Autorité Palestinienne n’a jamais réussi à assurer un réel soutien humanitaire aux Palestiniens de Yarmouk.
Les Palestiniens de Syrie ont donc bien été entraînés dans le conflit syrien. Ils n’y sont pas entrés de leur plein gré, mais ils ont été victimes des manœuvres du régime dictatorial et de ses alliés. Plus que jamais, ils sont aujourd’hui les orphelins du monde arabe, trahis par leurs dirigeants politiques et coincés entre les balles israéliennes, celles du régime syrien et celles des factions palestiniennes qui lui font allégeance. Ceci ne peut manquer de rappeler la situation des Syriens qui, plus de trois ans après le début de leur soulèvement, se voient pris en étau entre le régime sanguinaire et des groupes extrémistes tout aussi brutaux.
A cette heure, les responsables de cette situation sont toujours en liberté et leurs crimes contre les populations syrienne et palestinienne de Syrie se poursuivent…