L’armée iranienne avait dévoilé au début du mois de février sa première base souterraine capable d’accueillir des avions de chasse et de résister à d’éventuels bombardements américains.
L’Armée de l’air iranienne avait diffusé des images au début du mois de février de sa nouvelle base souterraine baptisé Aigle-44. Ayant la capacité de recevoir des avions de chasse, des bombardiers et des drones, la télévision d’État avait vanté une base au cœur des montagnes Zagros, «à plusieurs centaines de mètres de profondeur», sans pour autant révéler l’emplacement exact de la nouvelle installation.
Mais les analyses issues du renseignement d’origine sources ouvertes (OSINT) ont permis de localiser préciser cette nouvelle base secrète, comme l’indique le Blog de la Défense. «La base aérienne souterraine pas si secrète de l’Iran», a notamment déclaré sur Twitter Joseph Dempsey, chercheur en défense à l’Institut international d’études stratégiques en fournissant des coordonnées GPS.
À partir des images officielles fournies par l’Iran et où l’on aperçoit certaines entrées de la base aérienne souterraine, l’expert a ainsi recoupé avec des images satellites la localisation probable de la base.
En mai 2022, l’Iran avait déjà montré pour la première fois les images d’une base de drones située dans les montagnes de Zagros, dans l’ouest du pays. «Aigle-44 est l’une des nombreuses bases aériennes tactiques souterraines de l’Armée de l’air construites dans différentes régions du pays au cours des dernières années», a précisé au début du mois l’agence Irna.
Avions de combat Azarakhsh
L’armée de l’air iranienne est équipée essentiellement d’avions de combat russes MiG et Soukhoï datant de l’époque soviétique, de quelques appareils chinois, et de F4 et F5 américains d’avant la révolution islamique de 1979. Ces dernières années, le pays a fabriqué des avions de combat Azarakhsh, une version indigène du F-5.
L’Iran a également commencé à développer des programmes de drones dans les années 1980 lors de la guerre Iran-Irak (1980-1988). Début février, un site militaire du ministère de la Défense à Ispahan (centre) avait été visé par des drones quadricoptères, qui n’avaient pas fait de victimes, seulement des «dégâts mineurs» selon le ministère.
L’ambassadeur d’Iran aux Nations unies a ensuite accusé Israël d’être «responsable» de cette attaque, qui fait suite à une série de sabotages et d’assassinats attribués à ce pays. Les deux pays se livrent depuis des années une guerre larvée, Israël accusant l’Iran — qui dément — de vouloir acquérir la bombe atomique.