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Le Mouvement vert a recours à des moyens diversifiés. A défaut de grandes manifestations dans un lieu précis, il organise des rassemblements “volants”dans plusieurs endroits. Il s’agit ainsi de prendre de court les forces de l’ordre, qui ne peuvent être partout en même temps. Il a également adopté les slogans lancés la nuit du toit des immeubles : “Dieu est plus grand” et “Mort au dictateur !” Les contestataires se font aussi entendre en tapant sur des casseroles [ou d’autres objets, notamment les panneaux métalliques dans la rue]. Les chauffeurs se lâchent sur leurs klaxons afin de montrer qu’ils participent au mouvement. Plus exaspérants encore pour les autorités ont été les cris “Ô Hussein, Ô Hussein Moussavi” ou “Ô Mahdi, Ô Mahdi Karoubi” [au lieu du simple “Ô Hussein”, en souvenir du petit-fils de Mahomet tué par le pouvoir sunnite des Omeyyades en 680, et de “Ô Mahdi”, le messie attendu par les chiites]. Par ailleurs, l’opposition utilise des moyens de communication comme YouTube ou Twitter pour permettre au reste du monde de suivre l’évolution de la situation.
De son côté, le pouvoir réagit violemment, n’hésitant pas à tirer à balles réelles. Le régime a également procédé à de vastes coups de filet, qui, selon les déclarations du chef de la police de Téhéran, ont mené à l’arrestation de plus de cinq cents personnes, sans compter celles arrêtées par les pasdarans, les bassidjis et les autres milices du régime. Le pouvoir a poussé à son tour ses partisans à manifester en masse, tout en ordonnant de grandes manœuvres à son appareil de répression. Les jours à venir diront si la révolution à l’ère d’Internet viendra à bout de la “révolution des cassettes” [la révolution islamiste de 1979, avec les enregistrements sur cassettes des discours de l’ayatollah Khomeyni].
Article traduit par le Courrier International
هل بلغ الوضع الايراني مرحلة الحسم وهل تنهي ثورة الانترنيت ثورة الكاسيت؟