Cher tous, je vous écris ce papier le jeudi 20 janvier, désolé pour le retard, je pensais le faire hier soir mais rhume accompagnée de fièvre m’ont empêché de me concentrer devant l’ordinateur ainsi que de faire de faire des équipes de vigilance qui montaient la garde dans notre quartier. Il faut dire que le couvre feu a été écourté de 2 heures ainsi il commencé à 20h au lieu de 18 h. Encouragé par la calme presque total de la nuit de mardi à mercredi (aucun passage d’hélicoptère) sur nos têtes, il a été décidé lors de la réunion quotidienne des résidents tenue à 20h que le début de la garde commence à 23h jusqu’à 5h. Les habitants de notre immeuble ont pu passer une partie de la soirée avec leur famille et savourer les nouvelles de notre chère Tunisie, désormais annoncées par les différentes chaînes tunisiennes, alors pendant toute la période précédant le fuite du dictateur (vendredi 14 janvier), nous étions focalisé sur Al-Jazeera, France 24 et Al Arabyaa.
Qui aurait pensé une seconde, cinq jours auparavant qu’on pouvait voir sur notre chaîne de télévision qui portait le nom de TV 7. Elle était ornée de la couleur mauve, couleur préférée de « la Hajjama » (coiffeuse) , nom donné par les Tunisiens à la femme du dictateur. La chaîne a pris le nom de télévision nationale, ainsi elle devient l’écho de la nation et plus jamais, j’espère, un outil de basse propagande des activités de Ben Ali et de sa femme. Ainsi, nous avons eu droit à voir défiler les différentes manifestations, plus ou moins encadrées, il faut le dire avec beaucoup de troupes que celle organisées durant la journée de mardi suite à la proclamation de la composition des membres du gouvernement. A Tunis, les manifestations sont organisées sur le terre plein de l’avenue Bourguiba, elles ne sont revendiquées officiellement par aucun parti ou syndicat, le thème c’est le refus de voir à l’avenir le RCD (parti au pouvoir) occuper une place importante dans la vie du pays. Les avis oscillent entre sa pure et simple dissolution ainsi que la confiscation de ses biens et la demande de démission de ce parti des membres du gouvernement qui sont adhérents au RCD. Déjà depuis mardi soir aussi bien le Président par intérim (Mabazaa) et le premier ministre (Ghannouchi) ont tous les deux démissionné du RCD. Dans une tentative de se faire une nouvelle « virginité » le RCD avait exclu un certain de ses membres du comité central (des déclarations anonymes, on se pas quelle instance avait pris une telle décision). Ainsi apprend-on que Ben Ali Ali et ses gendred Belhassen Trabelsi, Sakhr Matéri sont radié du parti, de même que les autres ténors de son « ère du changement » (comme la propagande qualifiait, jadis, la période de règne sans partage de Ben Ali depuis son accession au pouvoir depuis le 7 novembre 1987). La liste des exclus risque de devenir très longue si ce parti aspire encore à jouer un rôle dans la Tunisie de l’après dictature. Pour le moment il a sacrifié : Ben Dia, Abdallah, Ouederni, On a annoncé le lancement d’enquêtes judiciaires sur les biens et enrichissement illicites des membres des familles Ben Ali et Trabelsi, l’arrestation de 33 membres du prolifique clan Trabelsi qui s’apprêtait à prendre la fuite à l’étranger pour suivre sa fortune, déjà transférée dans les banques suisses, françaises, allemandes etc. La TV s’est excusée de ne pouvoir nous montrer des images avant la confirmation de l’inculpation. Egalement nous avons eu droit à découvrir sur notre petit écran une voiture de haute gamme jaune qui portait sur sa plaque minéralogique non pas un numéro d’immatriculation mais le nom de : Mohamed Zine Abedine, le troisième enfant du couple mafieux, rappelons que ce dernier n’a encore que 5 ans. (quelle insulte pour l’intelligence des Tunisiens). Aussi, nous avons vu les aménagements portuaires à La Goulette (port de Tunis) ou le gendre du couple mafieux avait aménagés des quais privés pour accueillir les croisières touristiques (quelle honte pour la Méditerranée), de même que nous avons regardé à perte vue des voitures coréennes (KIA) destinée au gendre Matéri concessionnaire également de plusieurs marques de voitures européennes (Volkswagen, Ford etc..), les jours à venir ne manqueront pas de venir confirmer d’autres biens acquis illégalement tout simplement en raison de sa position de gendre du couple mafieux. Imaginez un jeune de 32 qui n’a fait que deux ans d’études supérieures à Bruxelles sans en recevoir aucun diplôme, détenir un empire allant des médias (deux journaux quotidiens et une radio récitant le coran à longueur de journée) et une banque nommée islamique (mise heureusement depuis hier sous la tutelle de la banque centrale).
Mais le plus important est qu’avant même la tenu de la première réunion du gouvernement d’union nationale (prévue pour ce jeudi) beaucoup de gestes d’apaisement ont été déjà pris : légalisation de plusieurs partis (3 pour le moment : les Verts et deux organisations de gauche), libération des détenus politiques (mot réintroduit dans le dictionnaire tunisien après 23 ans de bannissement), de même qu’on a annoncé que deux points figuraient à l’ordre de la première réunion du conseil des ministres : projet de loi d’amnistie générale et les dispositions pour mettre en pratique la séparation claire entre le parti et l’Etat. Je pense que ces mesures constitueront de bons signes sur la bonne direction. L’UGTT ne semble pas vouloir revenir sur sa décision annoncée la veille de retrait de ses trois ministres, elle demande désormais la recomposition totale du cabinet. J’avoue que même si certaines critiques annoncées contre la composition du gouvernement sont compréhensibles, s’agissant de certains noms connus pour avoir eu des liens « douteux » avec les deux clans mafieux qui s’étaient partagés les richesses du pays, je pense qu’une fois la centrale avait donné son accord de principe de faire partie du gouvernement d’unité nationale, toutes les imperfections deviennent objet de négociations et de tractations. Connaissant la centrale depuis plus de 30 ans, je pense que ce sont les calculs internes, les luttes entre tendances, la peur des débordements et des surenchère, les jalousies de voir tel ou tel nom monter sur la scène, les pressions de groupes d’extrême gauche et enfin les recherches de nouvelles « virginités » (je m’excuse pour l’utilisation de ce qualificatif que je n’aime pas du tout), toutes ces raisons sont derrière le retrait définitif des représentants de l’UGTT du gouvernement. Peut-être à quelques choses malheur et bon, cette position va clarifier mieux les choses à l’avenir, l’UGTT sera confinée, désormais, à un rôle prioritairement syndical et revendicatif, dans le nouveau système démocratique le rôle politique direct sera confié aux partis.
Voilà chers amis, je vais m’arrêter là pour ne pas trop vous focaliser sur la Tunisie, la vie doit continuer, je sais qu’il y aurait beaucoup d’autres choses à vous raconter, mais je pense que le plus important est de vous dire que je suis encore plus confiant que dans mon dernier papier, moins inquiet, et, même optimiste de voir notre Tunisie réussir sa transition démocratique. Bien entendu, inutile de vous de dire que rien n’est gagné d’avance, nous nous sommes que 6 jours après la fuite du dictateur, nous ne savons pas tout sur les dangers qui nous guettent, sur l’importance des groupes armés qui pourraient sévir à l’intérieur et de leurs plans diaboliques, sur ce que nous planifient nos intégristes locaux qui se font encore timides et réalistes préférant laisser, pour le moment, la tâche de « gueuler pour eux », l’extrême gauche anciennement maoïste et enfin, nous nous savons rien sur les surprises et les cadeaux « empoisonnés » que pourraient nous faire notre « fou voisin du Sud » pourtant guide de sa merde de « grande révolution », qui a préféré apporter un « soutien à vie » à son ami ben Ali que de venir aux côtés de notre « révolution des jasmins ».
A très bientôt.
Habib Kazdaghli,
Tunis, Jeudi 20 décembre 2011 (8h du matin)
Tunis, journée du Mercredi 19 janvier 2011 (J+5) (correspondence)
tarzon90@yahoo.com
je suis algérien de kabylie, j’ai suivi avec la plus grande attention ce qui s’est passé dans votre pays, la tunisie, je joint les battements de mon coeur au vote celui de tous les tunisiens propres, qui ne sont entaché de corruption à tous les niveaux, ceux qui sont épris de justice, ce qui croient à une vie en communauté. je soutien avec ma voix et avec mon coeur d’abord.
VIve La revolution tunisienne