GRAND ANGLE A Homs, Erbeen ou Alep, dans les quartiers rebelles pris sous le feu du régime, les immeubles ne sont que béances où subsistent, exposés au froid, ceux qui n’ont pu fuir.
Ce ne peut pas être une ampoule, puisque les quartiers rebelles n’ont plus d’électricité. Pourtant, dans les décombres d’un immeuble, on aperçoit parfois briller une lumière, comme si les bombardements n’avaient pas réussi à éteindre toute vie. Le plus souvent, il s’agit d’un brasero autour duquel se réchauffe une famille plus pauvre que les autres et qui n’a pas pu trouver refuge ailleurs.
Ville après ville, depuis l’été 2011, la Syrie se couvre de ruines. Les faubourgs sont les plus touchés : les révoltes se développent surtout à la périphérie, en particulier dans les quartiers pauvres, ceux où s’est installée une paysannerie qui a quitté ses terres et n’a jamais rien reçu du pouvoir. A ce jour, c’est Homs, sacrée «capitale de la révolution», qui a payé le plus lourd tribut à l’artillerie du régime. Pendant des mois, depuis début 2012, cette grande localité industrielle a été pilonnée de 6 heures du matin à 6 heures du soir, en particulier le quartier de Bab Amro, longtemps cœur de la révolte. Plus de 400 000 personnes auraient quitté la ville, et la zone résidentielle d’Al-Khalidiya subit un blocus depuis plus de quatre mois.