Par Georges Malbrunot le 14 avril
Les télégrammes diplomatiques envoyés par l’ambassadeur de France en Syrie, Eric Chevallier, suscitent de nombreuses critiques au Quai d’Orsay, qui réunit ce vendredi ses représentants au Moyen-Orient pour discuter du « printemps arabe ».
« Il est complètement basharisé », affirme un diplomate, qui lui reproche de relayer la thèse officielle syrienne sur la contestation, sans précédent, qui menace le pouvoir de Bashar al-Assad.
« Eric Chevallier explique qu’il faut donner du temps au président syrien, et qu’il ne faut pas exclure que des mains étrangères soient derrière les manifestations », ajoute un autre diplomate de haut-rang, lui aussi très critique contre la correspondance en provenance de Damas, où le régime réprime violemment les protestataires (200 morts, selon les estimations).
Un autre grief est adressé à Eric Chevallier, ancien porte-parole du Quai d’Orsay et proche de Bernard Kouchner. L’ambassadeur a invité à déjeuner à la résidence de France, Rami Makhlouf, le cousin de Bashar al-Assad, connu pour être « la pompe à finances » du régime baassiste, et dont le nom est régulièrement conspué par les manifestants. La gaffe date d’un an au moins.
« C’est un scandale », tonne le diplomate de haut-rang. Jamais auparavant, un ambassadeur de France en Syrie n’avait pris une telle initiative. L’administration américaine a gelé depuis 2006 les avoirs de Rami Makhlouf aux Etats-Unis. Le cousin germain de Bashar al-Assad possède la compagnie de téléphonie Syriatel, une compagnie aérienne, les boutiques « Free taxe » aux postes frontières du pays, et il est également le représentant d’une importante société française en Syrie. « Evidemment, son déjeuner à la résidence s’est su à Damas », ajoute un homme d’affaires syrien, « et cela ce n’est pas bon pour l’image de la France dans le pays ».
Eric Chevallier se défend en répondant qu’il « refuse de se priver de voir quiconque ». En fait, c’est le président Bashar al-Assad, qui lors de sa présentation des lettres des créances à l’automne 2009, lui aurait soufflé d’ « élargir le cercle des gens que l’ambassadeur de France devrait recevoir ».
Le Quai d’Orsay est embarrassé. Il cherche à éviter la répétition de l’épisode tunisien, où la diplomatie française avait été sévèrement critiquée pour ne pas avoir su anticiper la chute de Ben Ali. La gêne est d’autant plus perceptible que les diplomates français à Paris connaissent bien la Syrie et son « double jeu » habituel dans de nombreuses affaires.
A Damas, depuis un an ou deux, de nombreux Syriens, de leur côté, se plaignent de la politique française trop timorée – voire complaisante – à l’égard du régime de fer baassiste.
« Certes, ajoute un ancien ambassadeur de France à Damas, on doit faire attention à ne pas trop heurter les autorités du pays où l’on est envoyé. Mais on peut quand même faire des choses, dans la discrétion. Quand un ministre français venait en Syrie, je me débrouillais toujours pour lui organiser une rencontre en catimini avec des associations de défense des droits de l’Homme, dans une pièce de la résidence, une fois la réception officielle terminée », conclut ce vétéran de la diplomatie française.
Eric Chevallier est venu s’expliquer récemment auprès de ses collègues du Quai.
Syrie: quand l’ambassadeur de France déjeunait avec la bête noire des frondeurs Mais de quoi, diable, s’étonne-t-on ici??? La « diplomatie » française au MO, de Mitterrand à cette heure, ne fut que flagorneries de petits fonctionnaires, que faux semblans et que paravents écornés-troués-éculés, prétendant protéger intérêts matériels, électoraux et exprimer de petits fantasmes de petits fonctionnaires. Alors, un Chevallier de plus ou de moins, déjeunant avec une crapule de plus ou de moins! Mon Dieu! Après tout, kadhafi a bien campé à Paris; et assad (le nom de Sarkozy risque à tout parier de rester gravé dans les latrines de l’Histoire,… Lire la suite »