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    Syrie: La Politique et la Morale

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    By Sarah Akel on 13 mars 2012 Non classé

    Nous avons commis beaucoup d’erreurs dans notre évaluation du régime syrien et de son chef, Bachar al-Assad. J’ai déjà eu l’occasion sur ce blog d’en signaler quelques-unes. La plus grave est sans doute d’avoir considéré qu’il s’agissait d’un despotisme simplement plus brutal que les autres alors qu’il est en fait d’une autre nature que les dictatures avec lesquelles nous l’avons longtemps comparé.

    Admettons que nous ayons pu être abusés par les apparences de ce jeune dictateur, réputé formé en Occident (alors qu’il n’y a passé que quinze mois, à l’âge adulte et n’y a guère fréquenté que des Syriens), formé à la médecine, profession qui semble a priori exiger des qualités de compassion, marié à une jeune et jolie Syrienne éduquée au Royaume Uni, dotée d’un impressionnant CV (que toutefois personne n’a jamais eu l’idée de vérifier).

    Pourtant, nombreux étaient les indices qui auraient dû nous amener à nous montrer plus circonspects. Il a néanmoins fallu cinq mois aux Occidentaux pour comprendre qu’il était inutile d’attendre de lui qu’il réforme son mode de gouvernement et appeler enfin à sa démission.

    Au fond de nous, nous considérions le régime syrien comme le cousin levantin du tunisien ou de l’égyptien, c’est-à-dire des sécuritocraties avec patrimonialisation du pouvoir, dont l’Occident pouvait néanmoins s’accommoder pour des raisons économiques et/ou géopolitiques. C’est davantage aux régimes de Saddam Hussein ou de Kadhafi qu’il aurait fallu, dès le début, comparer celui de Bachar al-Assad.

    Comme eux, Assad n’est accessible à aucun argument rationnel. Comme eux, il n’est retenu par aucune inhibition morale.

    La seule logique pratiquée par le régime syrien est la « logique du pouvoir » qui, en l’espèce, procède d’une obsession mafieuse. Depuis toujours son unique objectif est de se maintenir au pouvoir. C’est du reste pourquoi il ne peut réformer son pays, car toute réforme aboutirait à lui faire perdre le pouvoir. aussi les pseudo-réformes annoncées depuis un an sont-elles toutes purement cosmétiques.

    Tous les moyens sont bons pour réaliser cet objectif. Y compris le massacre. Y compris l’éradication des deux-tiers de la population, si l’on en croit des propos tenus récemment par Maher al-Assad, frère cadet de Bachar, chargé de la mise en œuvre de la répression.

    Au XXe siècle, d’autres Etats et régimes ont exterminé une partie de leur population. Cependant, leurs crimes contre l’humanité et leurs génocides étaient commis au nom d’une idéologie. Pathologique, certes, mais une idéologie.

    Rien de tel dans le régime Assad, sauf à considérer que « moi ou le chaos » constitue une idéologie. Ce qui signifie que nous sommes en présence de la sauvagerie, de la barbarie, de l’inhumanité à l’état pur. Bachar al-Assad a même surpassé son père dans la négation de tout principe moral. Le massacre de Hama en 1982 s’est fait à huis clos. Bachar, lui, massacre, peut-on dire, en flagrant délit puisque nous disposons, presque en direct, de témoignages et d’images – parfois prises et vendues par les forces de répression elles-mêmes – des abominations commises depuis des mois sur le peuple syrien.

    L’ambassadeur américain à Damas, Robert Ford, n’a pas hésité à dire que ce régime était « le mal » (evil)[1]. La dimension religieuse de ce terme a sans doute de quoi rebuter la classe politique et les diplomates français. Pourtant, notre vocabulaire et nos jugements – « scandale », « régime abject » – ne sont pas à la hauteur de l’épouvantable transgression des valeurs humaines qui se commet aux portes de l’Europe, dans un pays dont la France a de nombreuses raisons de se sentir proche. C’est en réalité de l’effroi que nous devrions ressentir devant ce qui est infligé à des hommes, des femmes et des enfants – depuis un an le régime a tué en moyenne deux enfants par jour.

    Il ne fait par ailleurs aucun doute que le régime se battra jusqu’au dernier Syrien, « jusqu’au bout » comme l’avait dit Rami Makhlouf[2]. Ni Kofi Annan, ni, vraisemblablement, les Russes ou les Chinois ne le convaincront de mettre fin à la répression. Il ne s’arrêtera qu’une fois la révolution à terre, saignée « pour trente ans », comme après Hama, ainsi qu’il l’avait lui-même dit en petit comité avant le début de la révolution syrienne. Ce qui se passera ensuite, Moustafa Khalifé qui a connu l’enfer du bagne syrien, le décrit de manière implacable[3]. Il agira, comme il l’a fait après l’assassinat d’Hariri, avec un total sentiment d’impunité, parce qu’il se sait protégé par le double veto russo-chinois, la pusillanimité de l’Occident et le soutien de l’Iran et de Bagdad.

    C’est cela qu’il faut garder à l’esprit lorsque nos dirigeants affirment qu’ils ne feront rien en l’absence d’un mandat du conseil de sécurité.

    Il est temps de mettre en balance les risques qu’il y aurait à aider militairement le peuple syrien avec les considérations morales qui nous imposent de l’aider.

    Ces risques ne sont pas négligeables. Une intervention d’une partie de la communauté internationale en Syrie peut créer une situation voisine, peut-être pire, que le bourbier qu’ont connu les Américains en Iraq. Quant à armer la révolution, cela signifie disséminer des armes dans la population, donc accroître le risque de guerre civile Ces deux solutions peuvent aussi entraîner une conflagration régionale impliquant le Liban, la Jordanie – maillons fragiles de la région –, voire Israël et l’Iran. Il sera difficile ensuite d’arrêter un tel conflit.

    D’un autre côté, laisser le régime écraser la révolution et massacrer une partie de sa population n’est pas non plus sans danger. Ce serait tout d’abord, on l’a compris, une faute morale dont le monde occidental aurait du mal à se relever. Deuxièmement, cela signifierait que Bachar al-Assad et son principal allié, l’Iran, ont conforté leur position dans la région. Ce qui, à terme, sera source de nouveaux déséquilibres, de nouveaux conflits de plus en plus difficiles à gérer. Cela marquerait ensuite une victoire de la Russie, de nature à la convaincre qu’elle a eu raison de reprendre ses postures de la Guerre froide. Enfin, quel peuple aujourd’hui soumis à un despotisme aura désormais le courage de se soulever et de réclamer sa liberté ? Il saura en effet que les pays qui ont fait de la liberté et des droits de l’homme leur fonds de commerce ne valent au fond guère mieux que les dictatures.

    Par ailleurs, que se passerait-il si, par leur courage et leur détermination, les Syriens parvenaient, sans aucune aide extérieure avouée, à renverser le régime Assad ? Le risque serait grand qu’écœurés par l’absence de solidarité du monde occidental et plus que jamais convaincus, comme ils le disent souvent, que seul Dieu est avec eux, ils instaurent, à notre grande consternation, un régime plus islamiste que démocrate.

    Dans ce dernier cas, où qu’il soit alors, Bachar al-Assad aurait également gagné.

    Puisque, inévitablement, viendra un moment où la politique rejoindra la morale, où nous devrons payer, d’une manière ou d’une autre, notre manque de jugement, notre manque de courage, notre manque de solidarité, autant choisir tout de suite le parti de la morale.

    [1] http://dailycaller.com/2011/09/21/american-ambassador-to-syria-bashar-al-assad-is-evil/

    [2] « Syrian Elite to Fight Protests ‘to the end’ » New York Times, 10 mai 2011 http://www.nytimes.com/2011/05/11/world/middleeast/11makhlouf.html?pagewanted=all

    [3] Libération, 17 février 2012 http://www.liberation.fr/monde/01012390435-et-si-bachar-al-assad-gagnait

    Petit Seigneur

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