Le 3ème discours de Bachar Al-Assad, démontre, une nouvelle fois, que le peuple syrien a face à lui un régime qui lui réserve le plus grand mépris et qui n’a aucune envie de négocier. En réalité comment pouvions-nous imaginer un seul instant qu’un pouvoir mafieux, compromis dans des assassinats, du chantage et de la corruption dans cette région, allait accepter un compromis avec son propre peuple.
Les syriens savent mieux que quiconque qu’il est inutile de réclamer la liberté et la dignité à un régime sanguinaire, peu soucieux de répondre à leurs attentes. Son seul souci est de se maintenir en place, par la force.
Aujourd’hui la situation dans le pays montre un régime en fin de règne. En dépit d’une répression généralisée, qui a eu pour conséquence la dispersion de ses forces militaires, dédiées aux assassinats de masse, le pouvoir se trouvera immanquablement dans l’incapacité de faire face à la montée croissante du mouvement populaire réclamant sa chute.
En effet l’armée syrienne s’éparpille et s’étire sur presque deux mille kilomètres face à la population dans un grands nombre de ville, Dera, les environs de Damas, Tell Kalakh, Homs, Hama, Tartous, Banyas, Jabla, Lataquieh, Idlib, Maaret el Nouman, Jisr El Shoghour et ses environs le long de la frontière avec la Turquie. Une longue liste à laquelle il faut ajouter Alep, 2ème ville du pays, qui fait son entrée par une grande manifestation et malheureusement une première victime.
L’histoire nous apprend que contraindre son adversaire à étirer ses forces armées est une des clés stratégiques de la science militaire. Or face à la montée en puissance du mouvement populaire syrien et son extension dans le pays actuellement, l’armée syrienne se trouve exactement dans cette situation.
Ajoutons à cela le fait que, pour des raisons confessionnelles, l’ensemble de l’armée n’est pas totalement impliquée dans ces opérations de répression. Seule, la 4ème brigade commandée par Maher Al- Assad, la garde prétorienne du régime est totalement dévouée au régime. Chaque opération de cette brigade amenuise ses capacités car elle est dans l’obligation de laisser une partie de ses forces et de ses équipements sur place avant de se diriger vers d’autres localités.
Un autre fait important, qui accompagne la propagation de la révolte, est sans doute la cristallisation d’une opposition politique, de plus en plus organisée à travers tout le pays. Une opposition, dont le socle politique a été publié la semaine dernière (version arabe, version anglaise), dans lequel elle a démontré sa maturité, sa crédibilité, et fait nouveau, sa réactivité.
La tentative d’assassinat de Saad Hariri, la précipitation avec laquelle le gouvernement libanais a été formé, sur ordre du régime syrien, les troubles provoqués à Tripoli (Liban), par le même noyau alaouite, qui réside dans un quartier de la ville, ne pourront éviter à ce régime la décomposition de son pouvoir et de son appareil militaire, et sa chute inexorable.
FEY
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