Shaffaf- Selon des sources françaises autorisées, cela fait des mois que la société AREVA sensibilise le gouvernement Nigérien et d’autres gouvernements de la région sur la nécessité de sécuriser le périmètre des mines Tarlit. Et ce, même avant l’enlèvement de l’otage français Germanou et les opérations militaires de l’armée mauritanienne qui se sont déroulées fin juillet et qui avaient suscité des menaces de la part d’AQMI.
La société AREVA avait fait une analyse qui a conclue à la nécessité de prendre des mesures urgentes pour renforcer la sécurité des opérations d’exploitation des mines. Elle avait sensibilisé son personnel aux risques de terrorisme. En même temps, elle avait demandé à la France et au Niger de fournir des troupes d’élites françaises et nigériennes avec des moyens techniques adéquates.
Nos sources ajoutent que les discussions étaient déjà engagées entre les gouvernements nigériens et français quand l’AQMI a frappé et enlevé 5 Français et 2 employés africains.
Nos sources ont noté que les ravisseurs s’étaient abstenus d’utiliser des téléphones portables, des téléphones Thuraya (contrôlés par les Américains qui possèdent une station d’écoute dans la région) ou des communications HF captables par des navires militaires français. Ce qui prouve que les ravisseurs étaient des combattants (aguerris et professionnels).
Depuis l’enlèvement, les ravisseurs ont gardé un inquiétant silence radio afin d’éviter de donner leur position et en préparation de la séparation des otages en plusieurs groupes. En effet, ils savent que les avions français surveillent la région nuit et jour afin de localiser les ravisseurs et leurs otages.
D’autres part, les sources françaises évoquent une stratégie d’Al Qaida de déstabilisation de l’Union Africaine, citant notamment les attentats de Kampala, de la Somalie (et du Yémen) et maintenant le Niger.
Cette stratégie peut s’étendre à l’Afrique de l’Ouest et à l’Afrique Centrale, surtout les pays francophones considérés comme un ventre mou du point de vue de la sécurité.
Il est à noté qu’AREVA est une société d’Etat, ce qui amplifie le côté politique de l’opération.
Les mêmes sources soulignent que le risque terroriste ne se limite pas aux intérêts français à l’étranger. La France, elle-même, pourrait être le théâtre d’opération d’Al Qaida dans un avenir proche.
Enfin, les routes maritimes qui assurent l’approvisionnement en pétrole seront dans la ligne de visée d’Al Qaida.