Les juifs libéraux de France unissent leurs forces

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Explication Le rapprochement entre deux institutions juives libérales, l’Ulif-Copernic et le MJLF, désormais regroupées en une entité, a été acté lundi 23 septembre.L’objectif de Judaïsme en mouvement est d’attirer à la synagogue 80 % des juifs français qui n’en fréquentent aucune et de peser face aux orthodoxes du consistoire.

 

  • Héloïse de Neuville

L’Union libérale israélite française (Ulif-Copernic) et le Mouvement juif libéral de France (MJLF) ont acté leur rapprochement en créant l’entité commune Judaïsme en mouvement, lors de leurs deux assemblées générales extraordinaires, lundi 23 septembre à Paris.Cette nouvelle association cultuelle regroupe environ 2 000 familles juives dans le pays. L’objectif de ce rapprochement est de donner de la force au judaïsme libéral, courant très minoritaire en France, face au courant orthodoxe majoritaire, représenté par le consistoire.

Acquérir une nouvelle visibilité

L’enjeu pour Judaïsme en mouvement est double. D’abord, acquérir une nouvelle visibilité pour attirer à eux 80 % des personnes de confession juive qui ne fréquentent pas de synagogues, en promouvant un « judaïsme moderne en phase avec son temps ». Les juifs libéraux défendent une stricte égalité homme-femme, permettant notamment aux femmes de compter dans le minian (quorum de 10 personnes – hommes dans le judaïsme orthodoxe – nécessaire au déroulement des offices). « Chez nous, on accueille tout le monde, quelles que soient leurs habitudes, les familles mixtes, comme celles qui mangent du porc », résume Patrick Altar, administrateur à l’Ulif-Copernic.

« Le judaïsme libéral, ce n’est pas le judaïsme light ou low cost, contrairement à ce que peuvent penser les orthodoxes », soutient Gad Weil, le président du MJLF, qui veut croire que les valeurs d’ouverture promues par le judaïsme égalitaire permettront aux juifs qui ne se « reconnaissent pas dans les instances religieuses officielles » de renouer avec la culture et la pratique religieuse juive.

Peser face au consistoire

Deuxième enjeu : peser face au consistoire et le pousser, à terme, à s’ouvrir à tous les courants. « Les massortis, les libéraux, dans une certaine mesure les loubavitchs, ne sont pas représentés par le consistoire. Nous voulons être une maison juive, qui puisse dire à tous les juifs de France qu’ils sont les bienvenus, qu’ils peuvent venir nous rencontrer. Nous serons à leur écoute et travaillerons pour leur permettre d’avoir des lieux où vivre leur vie juive », détaille Gad Weil.

Le rapprochement approuvé à 89 % par les deux organisations, n’a pas manqué de susciter un certain nombre de questions parmi les votants, dont certains craignaient de perdre leur voix spécifique dans le rapprochement des deux institutions. La volonté d’union l’a emporté et d’ici cinq ans, ses deux futurs coprésidents se fixent l’objectif ambitieux d’avoir doublé le nombre de familles membres de leurs synagogues.

Héloïse de Neuville
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