« Un tranchant trop aiguisé ne peut rester longtemps affilé »
Le Tao de la Survie de grand-maman Li
Une campagne sans précédent est lancée, depuis quelques temps, en Arabie Saoudite suivi par les Emirats Arabes Unis, et maintenant le Liban, contre un des plus grands symboles de la télécommunication moderne RIM, le fabricant du célébrissime Smartphone BlackBerry. Pourquoi ces pays s’en prennent-ils à RIM ? Que reproche-t-on à RIM ?
Les reproches faits aux BlackBerry, conçus pour le monde de l’entreprise, concernent son système de sécurité unique. Les données transmises par les BlackBerry transitent en effet par les serveurs de RIM pour y être chiffrées ou déchiffrées. Il n’est alors plus possible de surveiller les données captées ou émises par ces téléphones. Or l’Arabie saoudite ou les Emirats Arabes Unis censurent largement Internet.
« Le cryptage est si fort que personne ne sait les surveiller. Ils ont un niveau de sécurité si bon que certains pays n’acceptent pas de ne pouvoir les contrôler », souligne ainsi John Hering, patron de la société américaine de sécurité en télécoms Lookout.
RIM a parfois été accusé d’arrangements particuliers avec certains pays et l’ambassadeur émirati à Washington, Youssef al-Otaïba, avait assuré que son pays n’attendait de RIM que le même respect du « cadre juridique et réglementaire que celui que le fabricant accorde au gouvernement américain et à d’autres gouvernements ».
Mais RIM a nié récemment avoir accordé de quelconques privilèges à certains pays, affirmant dans un communiqué « coopérer avec tous les gouvernements avec la même cohérence dans les normes (de sécurité) et le même degré de respect ».
C’est paradoxalement ce même contrôle total de RIM sur les transits d’information qui fait craindre à certains gouvernements un manque de sécurité. En juin 2007, le Secrétariat général de la défense nationale (SGDN), en France, a effectivement fait passer une circulaire interdisant l’utilisation du BlackBerry à l’Elysée et à Matignon.
L’ancien responsable de la DGSE, Alain Juillet, estimait alors que le terminal canadien posait de graves « problèmes de sécurisation des données ». Ses craintes ? Que les informations échangées ne soient interceptés par le NSA (National Security Agency), le service d’écoute américain. Le réseau RIM serait donc particulièrement crypté, mais pas pour tous le monde. Le fabriquant affirme de son côté que les informations sur BlackBerry sont invisibles à tous. Même aux renseignements américains.
La Commission européenne a elle aussi exprimé ses inquiétudes quant à la sécurité des données échangées sur BlackBerry, en annonçant mercredi l’annulation du contrat d’équipement avec RIM pour ses 32 000 fonctionnaires.
Les Emirats comme l’Arabie saoudite censurent l’accès à internet, notamment aux sites pornographiques ou présentant des images dénudées, ainsi qu’à certains sites politiques. Il s’agit notamment des services de messagerie instantanée, courrier électronique et navigation internet. Voici le cœur du problème dans le monde arabo-musulman.
Selon le LEMONDE.FR du 02.08.10 : Mi-juillet, un jeune homme de 18 ans, accusé d’avoir organisé une manifestation illégale àAbou Dabi par l’intermédiaire de son BlackBerry, a été arrêté, et plusieurs autres personnes interrogées. « Ces jeunes gens n’ont rien fait de mal : ils avaient dans un premier temps prévu la tenue d’une manifestation pacifique, et l’ont finalement annulée pour ne pas violer la loi. (…) Dans l’impossibilité de déchiffrer les données chiffrées du réseau BlackBerry et d’accéder aux données personnelles des clients, les forces de sécurité ont donc décidé d’intimider les utilisateurs de ces services », jugeait fin juillet l’organisation Reporters sans frontières.
N’est-ce pas grâce à la messagerie instantanée twitter que le monde entier a appris les événements de Téhéran ? Depuis lors nous disons Tiananmen + Twitter = Téhéran.
Il est tout à fait compréhensible qu’un pays, tel que la France, interdise l’usage des BlackBerry par le personnel des organismes gouvernementaux, et nullement les citoyens, afin de protéger ses structures politiques et militaires et surtout celle de la recherche, car la France en est le concepteur.
En revanche, nous savons tous que le Liban, pas plus que l’Arabie saoudite ou les Emirats Arabes Unis, sans parler des groupes paramilitaires, tel que Hizbollah, ne possèdent de quoi que se soit de confidentiel ni sur le plan militaire et ni sur le plan de la télécommunication, pour la simple raison qu’ils ont fait « leurs courses » sur un marché mondial accessible à tout un chacun.
Suite à la campagne acharnée de Hizbollah pour accuser Israël de tous les maux libanais, et surtout de l’assassinat de Rafic Hariri, certains responsables libanais, des ministres, des directeurs généraux et bien évidemment des responsables de Hizbollah, réclament haut et fort le contrôle total des moyens de communication, sous prétexte de protéger leur personne et leurs installations des yeux et des oreilles des israéliens.
Comment peuvent-ils nous faire croire qu’ils possèdent les capacités scientifiques et technologiques nécessaires pour se protéger des israéliens. Sont-ils conscients de ce que cela implique sur le plan du savoir technologique.
Ils oublient de nous rappeler que, jusqu’à nouvel ordre, les prétendus agents israéliens sont issus de leurs propres rangs. Alors quel est le véritable objectif derrière leur volonté d’interdire des moyens de communications tel que le BlackBerry ?
Malheureusement l’objectif de ces gens est tout simple, le moyen pour l’atteindre l’est aussi, masquer leur esprit totalitaire et leur intolérance par « les dangers » que peut représenter la libre expression.
Nasrallah a choisi librement de s’adresser aux libanais, bientôt tous les soirs et sur toutes les chaînes télévisées, avec un ton de plus en plus menaçant et pour leur annoncer un avenir sombre. Nous lui dirons que communiquer librement, partout et à tout moment, avec ou sans les BlackBerry, est le pilier moderne de notre liberté d’expression.
Plus personne n’est capable d’entraver la progression de cette modernité, car elle dépasse les frontières et conçue et imaginée par des peuples libres. Communiquer à l’aide des nouvelles technologies, c’est s’émanciper des relations de soumission, C’est une mutation collective, une manière de partager les savoirs et les pratiques.
fathi.elyafi@free.fr
* Paris
Le Cryptage Divin
Michael le serviteur de Dieu — michael.tabchouri@hotmail.com
Bravo pour ce texte audacieux. Tu ne changes pas. C’est très bien. Amitiés. Michael