Par Jean-Marie Pontaut
L’homme d’affaires libanais a été interpellé, le 5 mars, au Bourget, en provenance de Libye. Les douanes ont saisi 1,5 million d’euros en liquide dans l’avion privé affrété par Tripoli. Deux journalistes du Journal du Dimanche se trouvaient également à bord.
L’homme d’affaires Ziad Takieddine a été placé en garde à vue, le samedi 5 mars au soir, alors qu’il rentrait de Libye, dans un avion privé affrété par Tripoli. Peu après l’atterrissage, à l’aéroport du Bourget (Seine-Saint-Denis), au nord de Paris, les douanes ont opéré un contrôle et découvert 1,5 million d’euros en liquide.
Ziad Takieddine a été placé en garde à vue sous le contrôle du parquet de Bobigny. L’enquête, qui porte sur des « manquements aux obligations déclaratives » et une « suspicion de blanchiment », est désormais confiée au Service national de la douane judiciaire (SNDJ), dépendant de Bercy.
Takieddine a été remis en liberté, dans la soirée de dimanche, sans faire, semble-t-il, l’objet de poursuites. Une enquête préliminaire a tout de même été ouverte pour vérifier ses déclarations. L’argent a été saisi.
L’affaire Karachi en toile de fonds
Deux journalistes du Journal du dimanche se trouvaient également à bord de cet appareil en provenance de Tripoli. Ils rentraient à Paris, après avoir réalisé, plus tôt dans l’après-midi, un entretien du leader libyen, le colonel Mouammar Kadhafi. Ils n’ont pas été inquiétés.
Takieddine est considéré par la justice comme l’un des interlocuteurs clefs du contrat de construction de trois sous-marins, signé avec le Pakistan, en 1994; un rôle qu’il conteste. L’homme d’affaires fut également un rouage essentiel d’un autre contrat d’armement, Sawari II, signé cette fois, avec l’Arabie saoudite, en 1994, pour la vente de frégates. Ces deux dossiers se trouvent actuellement à l’instruction, les juges soupçonnant l’existence de rétro commissions destinées à alimenter la campagne de l’ex Premier ministre Edouard Balladur pour l’élection présidentielle de 1995.