La présence de cheikh Tamim, le jeune émir du Qatar, aux obsèques ce lundi en Normandie de Christophe de Margerie nous rappelle combien les liens étaient étroits entre le patron de Total et le petit émirat gazier du Golfe.
En fait, à deux reprises Christophe de Margerie a littéralement sauvé le Qatar, comme nous le racontons dans le livre coécrit avec Christian Chesnot (Qatar, les secrets du coffre fort) paru l’an dernier chez Michel Lafon. La première fois c’était en 1996 lorsque le jeune émir Hamad, qui venait de renverser son père parti avec l’argent de l’émirat, s’était retrouvé sans le sou pour financer ses projets d’investissements gaziers. A l’époque, cadre Total pour le Moyen-Orient, Christophe de Margerie avait avancé plusieurs milliards de dollars au Qatar. « Nous avions fait un pari ce le Qatar », nous avait-il confié. La seconde fois, c’était juste au début des années 2000. Les dirigeants qatariens lui étaient infiniment reconnaissants. Rien d’étonnant donc qu’ils assistent à ses obsèques.
Pour la rédaction du livre, nous avions passé plus de deux heures dans son bureau à l’écouter nous parler de ses relations à la fois anciennes, riches et parfois tumultueuses, avec les responsables du Qatar. Personnage éminemment attachant, le PDG de Total était un des meilleurs connaisseurs de l’émirat en France.
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