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    You are at:Home»Abou Hamza, un sous-produit de la mondialisation

    Abou Hamza, un sous-produit de la mondialisation

    0
    By Sarah Akel on 6 décembre 2012 Non classé

    Portrait au Kärcher du célèbre prédicateur islamiste de Londres, Abou Hamza Al-Masri.

    Les éléments biographiques connus indiquent qu’Abou Hamza Al-Masri [né en 1958] a quitté l’Egypte pour la Grande-Bretagne afin de suivre des études, qu’il s’y est marié et a obtenu la nationalité britannique. Il a vécu ensuite en Afghanistan, puis il est retourné à Londres comme prédicateur dans une mosquée. Accusé d’être impliqué dans des actes terroristes [et de soutien à Al-Qaida], il a été arrêté et vient d’être extradé [le 5 octobre]vers les Etats-Unis après huit ans de procédures judiciaires à rebondissements.

    L’image qu’on retient de lui est celle d’un homme au corps imposant, coiffé d’un turban afghan et vêtu dans un style hétéroclite, mélange d’arabe et de pakistanais : abaya [vêtement ample porté au-dessus des vêtements], tunique, sarouel [pantalon bouffant]et bottines européennes aux pieds. Il a surtout un crochet métallique à la place de sa main amputée et porte des lunettes noires (de fabrication européenne). On l’a souvent vu ainsi, haranguant les foules dans la rue, dans des reportages télévisés. Son public est composé d’un mélange d’allures et de visages indiens, africains ou arabes ponctué de quelques autres européens ou asiatiques. La scène évoque une sorte de carnaval hybride, reflet du nouveau millénaire.

    Cette image carnavalesque ­rappelle celle du moine populaire du roman Le Nom de la rose, d’Umberto Eco, non en raison des accoutrements mais davantage par la langue hybride de cette époque où le latin résistait face aux dialectes locaux, devenus par la suite langues nationales. Autrement dit, on revient avec Abou Hamza aux débuts de l’Europe moderne et à l’émergence difficile des Etats-nations. La langue du moine d’Eco est un mélange d’un latin qu’il ne maîtrise pas et de dialectes locaux pas encore stabilisés dans leur espace géographique. Dans un tel sabir, il dit beaucoup de choses et rien en particulier, ne parvenant pas à trouver les mots pour étayer ses concepts. Il apparaît plutôt comme un muet que comme un orateur.

    Cette comparaison avec le moine populaire est utile pour évoquer l’homme corpulent s’adressant à une foule d’immigrés dans la capitale d’un empire britannique sur lequel désormais le soleil se couche. Il prêche devant une foule mélange d’ethnies, de langues et d’histoires individuelles et collectives de gens qui n’ont ni travail ni espoir. Des enfants de l’histoire coloniale, des fanatismes locaux des anciennes colonies, et qui préfigurent les promesses et les menaces de la mondialisation. C’est sur ce ­dernier point que n’opère plus la comparaison entre le moine médiéval et le prédicateur imposant. L’homme à la coiffe afghane qui s’adresse à des immigrés dans une rue de la capitale d’un ancien empire est une parfaite représentation d’un métissage pur produit de la mondialisation.

    Dans son ouvrage remarquable intitulé La Sainte Ignorance : le temps de la religion sans culture [Points Essais, 2012], Olivier Roy analyse le développement des intégrismes religieux à la fin du XXe siècle. Son hypothèse est que la croyance religieuse s’est séparée de la culture. Historiquement, les grandes religions étaient liées aux cultures locales, qui réussissaient à créer un équilibre et un compromis entre les valeurs religieuses et les nécessités de la vie quotidienne. Cet équilibre a été sapé par les changements politiques et socioculturels des dernières décennies.

    Ainsi on peut comprendre le phénomène que constituent l’homme à la coiffe afghane et son public d’Indiens, de Pakistanais, d’Arabes et d’Africains dans une rue de Londres. Comme le moine d’Eco, aucun de ces derniers n’appartient à un lieu défini ni ne représente une identité nationale stable permettant une relation négociée entre le spirituel et le temporel. Ce sont des déracinés sans lien avec un espace et un temps définis, ne maîtrisant pas une langue en particulier dans un monde de désordre et de déchaînement de la violence.

    Des pions sur un grand échiquier où se mêlent le wahhabisme saoudien, le tribalisme pachtoune, le prix du pétrole, l’arrogance de l’empire américain, les produits les plus modernes de Microsoft, les prédications des cheikhs sur les chaînes satellitaires et des vies d’immigrés chômeurs sans espoir. Abou Hamza, le tribun de Londres, parle comme le moine du Moyen Age, mais au XXIe siècle, sous la protection de la police britannique et devant les caméras de télévision. Alléluia !

    Traduction par Courrier International

    En Arabe:

    أبو حمزة المصري

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