L’option d’un putsch au Liban divise le Hezbollah

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Des sources libanaises indiquent que le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et Bachar el-Assad se sont récemment rencontrés à Damas, et discuté pendant trois heures. Immédiatement après sa visite à Damas, Nasrallah a engagé des discussions intenses avec les représentants du Conseil de la Choura (le parlement du partie) et du Conseil du Jihad (le commandement militaire du partie), et fait part de ses préoccupations au sujet de la chute imminente du régime d’Assad.

Les sources ont évoqué des dissensions entre le Conseil du Jihad et le Conseil de la Choura. Les Jihadistes proposent un putsch pour prendre le contrôle du pays avec le soutien des partisans du général Michel Aoun. Le Conseil du Jihad considère que 5000 miliciens aounistes pourraient rejoindre les rangs du Hezbollah permettant de prendre le contrôle des zones chrétiennes du port de Jounieh à l’aéroport Hamat, au nord de Beyrouth.

Le plan prévoit le contrôle de Tripoli, deuxième ville du Liban, et de son port, avec l’aide des unités dormantes du Hezbollah dans la ville et avec le soutien du « Parti Démocratique Arabe », en réalité un outil des services de renseignements Syriens. Le contrôle de Tripoli permettrait d’isoler les plaines du Akkar dans le nord, une zone où les réfugiés syriens ont trouvé un asile depuis le début de la révolte syrienne, il y a neuf mois.

Le projet de putsch du Hezbollah, s’il est approuvé, prévoit l’arrestation des leaders de la coalition du 14 mars, et leur présentation devant les tribunaux pour « collaboration avec les Etats-Unis ou les services de renseignements israéliens ».

Veto du Conseil de la Choura, Joumblatt intermédiaire

Les sources ont ajouté que le Conseil de la Choura a rejeté l’ensemble du plan, considérant qu’une telle opération ferait perdre la légitimité juridique du Hezbollah. Elle aggraverait également les conséquences de la perte inéluctable du soutien du régime Assad condamné, et mettrait le Hezbollah en confrontation non seulement avec Israël, mais aussi avec toutes les puissances occidentales. Cela conduirait inévitablement à une guerre visant à éradiquer le parti, et la communauté chiite en payerait le prix exorbitant.

Les sources ont indiqué qu’un comité représentant le Conseil de la Choura a demandé au leader druze, Walid Joumblatt, de jouer l’intermédiaire entre les principales forces d’opposition (Mouvement du Futur, Forces Libanaises et Phalanges) dans l’idée de parvenir à un accord qui permettrait de protéger le Liban et sa communauté chiite, contre les répercussions d’un changement de régime à Damas.

Les sources ont précisé que le comité a déjà rencontré à deux reprises Walid Joumblatt, considéré comme le plus à même de jouer le rôle d’intermédiaire. Le Conseil de la Choura a abandonné l’idée de confier ce rôle au président Suleiman Michel ou au premier ministre Najib Miqati.

Feu vert du corps des gardiens de la révolution islamique pour le putsch

Les sources ont indiqué que le Hezbollah n’a pas encore opté pour l’une ou l’autre des deux alternatives : une répétition de son putsch du 7 mai 2008 ou une tentative de conciliation entre les différents partis politiques du pays. Les sources ont révélé qu’un éminent commandant du Corps des Gardiens de la Révolution en Iran s’était rendu au Liban pour exhorter le Conseil du Jihad à aller de l’avant avec le projet de putsch qui permettrait de compenser la perte de son allié syrien.

Les sources ont indiqué que le porte parole du Parlement, Nabih Berri, a mis en garde Hassan Nasrallah contre les dangers de tout plan visant à prendre le contrôle du pays, soulignant que le coût d’une telle opération serait insupportable pour la communauté chiite dont les hommes d’affaires en Amérique du Sud et en Afrique sont déjà visés par des sanctions américaines.

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