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    L’inéluctable déclin de la langue française au Liban

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    By Aliénor Vinçotte on 20 janvier 2025 à la une
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    La pratique de la langue de Molière ne cesse de reculer au pays du Cèdre, longtemps porte étendard de la francophonie au Proche-Orient. Une chute de 20 % en vingt ans, au profit de l’anglais.

     

     

     

    La langue française est-elle en train de perdre du terrain au Liban ? Les faits parlent d’eux-mêmes : ils ne sont plus que 38 % de la population libanaise à s’exprimer en français, selon les données de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). Un chiffre qui s’élevait plus ou moins à 45 % avant la guerre civile libanaise. Durant l’année scolaire 1996- 1997, le nombre d’élèves libanais ayant le français comme première langue étrangère de la maternelle au lycée était estimé à 69,5 %. Ce chiffre a baissé de 20 % en l’espace de vingt ans. L’anglais se situe une tête au-dessus du français sur le podium des langues étrangères. Cette inversion s’est produite il y a cinq ans. Ils étaient désormais plus nombreux dans l’enseignement anglophone avec 533 279 élèves (51 %) contre 520 677 élèves (soit 49 %) suivant des cours en français sur un total de 1 053 956 élèves, selon les statistiques du Centre de recherche et de développement pédagogique (CRDP).

     

     

    Pourtant, le Liban est un pays dont le système éducatif est traditionnellement francophone avec 2 861 établissements dispensant des cours en français. Il est aussi considéré comme le premier réseau d’écoles conventionnées ou partenaires de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE), devant les États-Unis et le Maroc. Ces chiffres ne doivent donc pas laisser indifférents. Preuve des liens évidents entre les deux pays, à peine le Liban avait-t-il élu son nouveau président, Joseph Aoun, qu’il recevait déjà Emmanuel Macron vendredi 17 janvier dernier comme premier chef d’État étranger. Il s’agissait de sa troisième visite, après celles de 2020, pour « marquer l’engagement sans faille de la France à la souveraineté et à l’unité du Liban ».

    La presse francophone se meurt

    Ce réengagement de la France au Liban va-t-il revitaliser la langue française ? Car au-delà du domaine de l’éducation, ce sont tous les pans de la société qui sont touchés par ce recul progressif du français. « Il y a quelques années encore, tout le monde parlait français dans les restaurants, les bars et même les taxis », regrette Lucas Lamah, franco libanais et conseiller consulaire des Français au Liban. L’administration n’est pas en reste. « Nous avons un passeport indiqué en français, en anglais et en arabe sur la couverture sauf qu’à l’intérieur, les indications sont écrites en anglais et en arabe mais plus en français », indique Karl Akiki, professeur à l’université Saint-Joseph de Beyrouth et spécialiste de la francophonie.

    La Revue du Liban (en 2011), l’hebdomadaire Magazine (en 2019), la revue économique Le Commerce du Levant (2021)… De nombreux journaux francophones ont mis la clé sous la porte. L’Orient-Le Jour, tiré à 5 000 exemplaires par jour, est aujourd’hui le seul quotidien libanais d’expression française. La capitale, Beyrouth, comporte de nombreuses rues aux noms français. « Avenue de Paris », « avenue des Français », « avenue du général de Gaulle »… Elles sont un héritage des liens d’amitié qui unissent les deux pays. On y trouve même une « place de l’Étoile ». Mais pour combien de temps encore ?

    On pourrait croire que le Protectorat français, de 1920 à 1946, est à l’origine d’une telle place de la langue française au Liban. « La langue française du Liban n’est pas une langue de mandat, nous n’avons pas commencé à parler en français à cause de la présence française contrairement à d’autres pays », souligne Karl Akiki. Son usage est bien plus ancien. Il faut remonter au temps des Croisades pour retrouver les premières traces de liens entre la France et celle qui était autrefois surnommée « la Suisse du Proche Orient ».

    L’enseignement du français au Liban commence avec les premières missions économiques et diplomatiques qui s’installent au pays du Cèdre au XVIe siècle sous le règne de François Ier. Une première mission catholique est implantée dans le petit port de Jounié, au nord de Beyrouth, durant la première moitié du XVIIIe siècle, avant que se multiplient, dès 1830, les congrégations catholiques françaises. La création de l’université jésuite Saint-Joseph à Beyrouth en 1875, première institution à délivrer des diplômes d’étude supérieure reconnus en France, constitue une étape importante dans la mise en place du dispositif éducatif libanais.

    En 1909, sur demande des familles musulmanes et sunnites, la Mission laïque française est créée. Les Libanais, toutes classes sociales et religions confondues, sont profondément attachés à cette langue qui fait partie intégrante de leur histoire. À la fin du Protectorat, quelque 400 établissements français ont essaimé dans la région. À l’inverse des anciennes colonies françaises, « ils n’ont pas d’animosité envers la langue française », précise Karl Akiki. Le père Youssef Nasr, secrétaire général des écoles catholiques du Liban, parle d’une langue « enracinée » dans la société libanaise et qui fait partie de « notre culture ».

    Et pourtant, dans de nombreuses écoles, réputées pour leur enseignement du français, la langue de Molière est en recul. Notamment dans la région du Sud-Liban où, au collège privé et francophone des Saints-Cœurs à Marjeyoun, le nombre d’élèves en section française est en chute libre. Ce dernier est connu pour avoir été plusieurs fois lauréat au Concours de la francophonie. « Beaucoup de parents viennent voir la directrice pour lui demander d’ouvrir des classes en anglais », rapporte la journaliste Katia Kahil, également professeur de français. Le public (« officiel »), tout comme le privé, est touché. Au lycée officiel de Marjeyoun et celui de Khiam, également francophones, où les deux sections – anglais et français – cohabitent, le nombre d’élèves baisse. Ils sont seulement dix dans la section française tandis qu’on compte plusieurs classes donnant des cours en anglais.

    Le nord du Liban et la capitale, plus francophones que le Sud-Liban, ne sont pas épargnés. « J’ai beaucoup d’élèves qui me disent qu’ils préfèrent lire en anglais alors même qu’ils maîtrisent très bien le français », confie Maya, professeur de français depuis trente-six ans dans un lycée conventionné de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE). « C’est devenu une tâche difficile de transmettre le français aux élèves qui lisent de moins en moins », ajoute la professeur libanaise. «Ils maîtrisent moins bien la langue que ceux d’il y a vingt ans », admet de son côté Jarjoura Hardane, professeur émérite de l’université Saint-Joseph et représentant personnel du président de la République auprès de l’OIF. Loin d’être une surprise, l’anglais, nouvelle « lingua franca », est de plus en plus privilégié par les nouvelles générations qui délaissent le français considéré comme « trop difficile ».

    Le trilinguisme, un atout considérable

    À qui la faute ? La crise économique et politique de ces cinq dernières années, sans oublier la récente guerre dans le sud du Liban avec Israël, n’a pas arrangé la situation. Bon nombre d’écoles francophones connaissent de grandes difficultés financières. Du fait de la guerre, certaines ont fermé et se sont mises à l’enseignement en ligne, ce qui a renforcé cet engouement pour l’anglais comme première langue étrangère d’enseignement. En parallèle, les Évangélistes, anglophones, donnent des aides pour couvrir la totalité des montants de scolarité. « Rien que dans mon quartier, deux églises ont ouvert, remarque une fine observatrice de la société libanaise. Ils sont connus pour se multiplier facilement dans un contexte de crise économique. »

    Pour attirer cette nouvelle audience qui, autrefois, se répartissait dans les écoles anglophones, celles francophones ouvrent des sections de bac international. Réputés pour leur excellence académique, notamment les institutions jésuites, ces derniers attirent toujours des parents libanais désireux de donner la meilleure éducation possible à leurs enfants. « Mieux vaut les récupérer dans notre giron, au moins ils seront en contact avec le français même si ce n’est pas la première langue enseignée », espère Lucas Lamah. Les étudiants francophones ont l’avantage de connaître aussi la langue de Shakespeare. Un atout qui se fait au détriment du français : « Lorsqu’on veut s’adresser au public avec un seul message de communication, le choix est vite fait  », commente l’élu. Écoles et universités ont dû s’adapter. « 20 % de nos cours sont enseignés en arabe et ou en anglais parce qu’il y a de moins en moins de personnes qui choisissent la langue française pour leurs études, indique Christian Taoutel, directeur du département d’histoire et relations internationales de l’université Saint-Joseph.

    Va-t-on vers une disparition du français ? Jarjoura Hardane reconnaît qu’il y a « un gros problème ». « Avec d’autres responsables, nous sommes intervenus à temps pour ne pas éliminer le français des indications à l’aéroport ou sur les plaques d’immatriculation », raconte-t-il. Pour lui, la langue française n’est pas perdue. « Ceux qui vont exclusivement vers l’anglais et abandonnent ou s’éloignent du français commencent à le regretter, remarque ce Libanais arabophone qui l’a appris à l’école. Dans ce trilinguisme libanais, le français constitue un atout sur le marché de l’emploi. » Et d’ajouter : « Le Liban, qui est riche par son bagage linguistique, s’appauvrit de l’abandon de ce plurilinguisme. »

    Pour Jean-Michel Maigre, proviseur du Grand Lycée franco-libanais de Beyrouth, il ne s’agit pas « d’opposer le français à l’anglais » mais de travailler à « faire cohabiter les deux langues ». Afin de susciter de nouvelles vocations en français, la clé réside peut-être dans la découverte de textes issus d’auteurs libanais d’expression française qui ne sont pourtant pas étudiés à l’école. Selon Karl Akiki, il faut justement « montrer » aux Libanais « que la langue française est une langue de terrain ». Avec l’étude de ces écrivains connus, elle leur paraîtra moins hors contexte et coupée de leur réalité.

    La visite d’Emmanuel Macron et l’élection de Joseph Aoun changeront-ils la donne ? « Il y a un intérêt à ce qu’il y ait cette prise de conscience, et pour cela, il faut qu’il y ait de nouveaux investissements économiques, souligne Karl Akiki. Il y a un public qui n’attend que cela. » Les Libanais sont attachés à ce trilinguisme qui leur est propre et les distingue des autres nations. « S’ils réussissent autant à l’étranger, ce n’est pas parce qu’ils sont plus intelligents que les autres, mais c’est justement grâce à cette ouverture sur les cultures et civilisations francophones, anglophones et arabes : c’est une richesse considérable », intervient Alexandre Najjar, écrivain franco-libanais, lauréat du grand prix de la francophonie de l’Académie française et auteur du Dictionnaire amoureux du Liban.

     

    Le Figaro

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