Des soldats israéliens près de la frontière israélo-syrienne, sur le plateau du Golan. RONEN ZVULUN/REUTERS
Tsahal a tué quatre membres d’un commando qui s’apprêtaient à poser des explosifs près du plateau du Golan.
À Tel-Aviv
Le front entre Israël et l’Iran se déplace constamment. Le dernier épisode en date de cette épreuve de force s’est déroulé en Syrie, où Téhéran et le Hezbollah libanais, son principal allié, se sont constitué des fiefs. Quatre membres d’un commando qui s’apprêtaient à poser des engins explosifs le long de la clôture de sécurité qui sépare, sur le plateau du Golan, les positions israéliennes du territoire syrien ont été tués.
Une vidéo diffusée par l’armée israélienne montre quatre silhouettes se frayer un chemin dans un secteur escarpé avant qu’une explosion, suivie d’un nuage de poussière, se produise à l’endroit exact où ils se trouvaient. Le porte-parole de l’armée israélienne a en revanche maintenu le flou sur l’affiliation de ce groupe. Il s’est contenté de proclamer qu’Israël tient«le régime syrien pour responsables des opérations menées à partir de son territoire».
Voici le moment où 4 terroristes ont tenté de planter des explosifs près de la clôture de sécurité entre #Israël et la #Syrie hier soir…
…et le moment où nous les avons arrêtés.
Nous continuerons d’opérer pour défendre les frontières d'Israël contre les menaces ennemies. pic.twitter.com/P53kWvJY31
— Tsahal (@Tsahal_IDF) August 3, 2020
Yuval Steinitz, un ministre proche de Benyamin Nétanyahou, le chef du gouvernement israélien, a été un peu plus précis. «Notre objectif stratégique est d’empêcher une implantation militaire de l’Iran en Syrie.» Pour Israël, le maintien au pouvoir ou la chute de Bachar el-Assad soutenu par l’Iran et le Hezbollah notamment, n’est qu’une question subsidiaire. L’essentiel est d’empêcher l’Iran et le Hezbollah d’installer des bases de lancements de missiles en Syrie capables d’atteindre n’importe quel point du territoire israélien et d’établir un axe de circulation directe reliant Téhéran à Beyrouth. Résultat: l’armée israélienne a mené des centaines de raids aériens et de tirs de missiles en Syrie visant des dépôts ou des convois de transports d’armes et de munitions iraniennes destinées au Hezbollah.
C’est d’ailleurs au cours d’une de ces attaques qu’un membre du Hezbollah a été tué le mois dernier près de l’aéroport international de Damas, à la suite de l’explosion d’un missile attribuée à Israël. Le Hezbollah s’est juré de le venger. Une première tentative de représailles a eu lieu la semaine dernière lorsqu’un groupe de plusieurs hommes est parvenu à s’infiltrer de quelques mètres territoire israélien à partir du Liban. Mais à cette occasion, l’armée israélienne avait adopté un profil bas et s’était soigneusement abstenue de tuer les membres de ce commando qui avaient pu rebrousser chemin indemnes. L’objectif était apparemment d’éviter une escalade susceptible de dégénérer en un affrontement militaire.
Dans le cas de l’incident sur le Golan, les militaires israéliens n’ont pas pris de gants sur le plan opérationnel. Mais une fois de plus, ils se sont abstenus de dénoncer directement la responsabilité du Hezbollah tout en maintenant un niveau d’alerte maximale le long des frontières avec la Syrie et le Liban. Aucune des deux parties ne veut apparemment déclencher une guerre alors que le Liban, et dans une moindre mesure Israël, subit les conséquences sanitaires, économiques et sociales dévastatrices du Covid-19.