L’AYATOPAPE

Le Chef intégriste du désespoir chrétien

Le Sida pense à moi, moi aussi je pense à lui

Le Blanc avait déjà une bien mauvaise réputation, que dire de ce chef tout de blanc vêtu qui par ces mots cruels assassine en toute légalité le désespoir des hommes en grande souffrance, face à cette pandémie génocidaire !!! LE SIDA

Je suis certain que son maître « Jésus de Nazareth » qui a donné sa vie pour tous ces frères humains, aurait agi autrement devant tant de fanatisme. Quelle hypocrisie que ce discours là !! Le fils de Dieu n’a cessé de soigner les siens, son représentant aujourd’hui condamne tous les miens.

Cette réflexion épiscopale n’a rien de réjouissante et ces idées sont souvent pire que les armes les plus destructrices. Elles condamnent les fils d’Adam à l’obscurantisme et aux feux de l’enfer. Soyons aujourd’hui réaliste, car avec ces propos directifs, c’est le monde entier qui se consume. Dieu est amour prêche t’il, mais de quel amour s’agit il ?!!

Lorsqu’en trois mots on construit les fondations d’un mouroir annoncé, c’est bien pire que l’extermination radicale controversé par ces propres « cardinaux réformistes » ramené par sa clémence au bercail des « agneaux de Dieu ». Dans quel monde vivons-nous ? Celui où la fillette de 9 ans persécutée sexuellement par un beau père immonde se retrouve condamnée avec les siens aux flammes de l’enfer ?!!! Celui où le viol d’une innocente se banalise au profit d’un acte chirurgical indispensable !!! Elle joue sa survie, qui l’envoie sans complaisance chez « Lucifer ». Comment peuvent ils être crédibles, dans la bouche d’un « Saint Homme » dont la fonction première est de protéger le peuple du Christ Roi !

C’est « le prince du Machiavel » que ce chef là ! « Le Seigneur est mon berger » disent les saintes écritures et « rien ne saurait me manquer » ajoutent-elles… Que de belles intentions ?

De quoi parlons-nous ? De la vie ou de la mort par ordonnance…. C’est maintenant le doute et la crainte qui deviennent la philosophie des justes, alors que les bienfaits de Dieu sont lumières et espérances. Nous ne pouvons tolérer plus longtemps ce cynisme qui, a la douleur des malades, ajoute le désespoir de la vie éternelle.

Les chiffres sont aujourd’hui effrayants. Plus de 60% du Continent noir est touché, des pays entiers sont en passe de disparaître pour ne devenir que d’immenses cimetières.

Le Malawi en est un exemple où ce sont un million d’orphelins qui pleurent leurs parents décédés de la maladie qui tue. Pour la plupart d’entre eux la vie est en hypothèque, ils sont porteurs dès la naissance du mortel cadeau.

Aujourd’hui les scientifiques connaissent parfaitement les moyens de propagation. Ils se limitent à deux grandes familles.

– Ceux qui le contractent par le sang (les transfusions depuis 1985 sont toutes certaines mais les Toxicos sont des proies toujours faciles même si dans nos pays occidentaux, la distribution gratuite de Seringue en limite l’infection).

– Ceux qui le contractent par les relations sexuelles, Hommes, Femmes où les deux confondus en un seul. Pour ceux là, le chiffre est terrifiant. C’est la moitié de la population française, 33 millions d’individus, qui ont disparu. C’est aussi 67% de l’Afrique Australe qui flirte tous les jours avec la mort. C’est un être vivant contaminé toutes les 10 secondes et un décès à travers le monde toutes les 5 secondes.

L’Afrique garde malheureusement ce triste privilège d’être le continent le plus actif en la matière. Ces Chefs politiques ou traditionnels ont décrété le SIDA comme la maladie des blancs invoquant ainsi la malédiction d’une colonisation vécue encore de nos jours comme un fléau planétaire.

La tradition sur ce grand continent magnifique, plein de légendes, de contes et d’histoires d’hommes zombis, croit même savoir que pour lutter efficacement contre cette maladie, sanctions primitives des anciens maîtres, il faut consommer les vierges de la Tribu. Un grand président d’un non moins grand pays, il y a encore peu, en faisait l’essentiel de son discours politique. Dans ce fracas de croyances ancestrales et d’habitudes de pouvoir, un Chef, un père, un notable, est toujours polygame. C’est la preuve de sa force et de la reconnaissance de son rang dans la société tribale.

Il a fallu 15 ans à toutes les bonnes volontés du monde, ONG, associations, Etats, organisations interplanétaires, pour faire basculer ce statut du « Commandeur » de la Société Africaine.

Hier en quelques mots ce sont tous ces efforts qui sont anéantis…

La sanction d’une phrase efface tous les préjugés et assassine sans ménagement au nom d’un Dieu d’Amour, l’amour tout court. Bien sûr l’homme doit être plus vertueux dans ces rapports familiaux, nos sociétés sont bâties sur ces principes, mais que devient la vertu devant le droit coutumier et la pauvreté, épidémie fatale de ce magistral continent !!!

Le Sida ne s’y est pas trompé, cet assassin connaît son terrain de chasse depuis son avènement dans les contreforts des mille collines de l’Afrique Centrale. Telle la peste du Moyen âge il frappe à l’aveugle, mais il est plus dictateur que ces pandémies anciennes. Il a vite comprit le défaut de la cuirasse et c’est dans le plaisir de la procréation et de la jouissance qu’il frappe avec ferveur. C’est la punition suprême des « feux de l’amour ». Son champ de bataille est infini car il y aura toujours des combattants. La mort n’est même pas dissuasive auprès de tous ces hommes là, car la confiance est une vertu mensongère. Comment soupçonné l’autre, l’être aimé, de porter en ces entrailles la mort programmée !!!

Ce soupçon est intolérable pour le couple lui-même qui ne veut que fusion et plaisir d’aimer. Quelle grande injustice pour le fruit de ce serment titulaire, lui qui a déjà à la naissance, dans son berceau de nouveau né, son certificat de décès prématuré !!! Nous ne sommes pas tous égaux, ni en droits, ni en comportements. Le Sida est comme les mines anti personnelles, c’est le poison de la guerre des lâches.

Il n’y a pas de vaccin, il y a des traitements onéreux à vie, les trithérapies. Là encore, il n’a plus aucunes circonstances atténuantes car cet assassin sournois n’est que la roulette russe, jouet quotidien des pauvres, voués à la souffrance et à la mort, et il y ajoute la perfidie de la différence sociale. Seuls les élus ont la chance de survivre en Europe et dans les pays riches. Les autres, les sans grades pour qui pauvreté rime avec réalité journalière sont tout simplement anéantis. A la souffrance Le Sida ajoute avec perversité la différence.

Voici en quelques mots ce que notre Saint Père, a rayé d’un trait de plume.

Le voila devenu le gardien du sang à défaut des âmes.

Saint :

Personne qui est après sa mort fait l’objet de la part de l’église d’un culte public en raison de la perfection chrétienne qu’elle a atteint durant sa vie.

Père :

Homme qui a engendré, donné naissance à un ou plusieurs enfants.

Voilà la formule littéraire. Du Petit Robert..

« Benoît » est toujours vivant, Grâce à Dieu et il a fait vœux de chasteté. Que connaît-il du jeu de l’amour et du hasard !!!

La médecine est une science exacte aux diagnostics souvent implacables. Si la protection du plaisir charnel passe par la « capote de sécurité », le geste est obligatoire. Ce protéger soi même c’est le faire pour l’autre. C’est le seul « gilet par balle » contre cet ennemi mortel. Vivre sans tabous ou assumer les plaisirs du corps dans le cadre d’une relation d’amour et de respect, passent par cette protection sécurisée. Nous le savons aujourd’hui et c’est pêcher que de ne pas en tenir compte. Le plaisir charnel est divinatoire, il fait partie intégrante de la vie des hommes. Le Dieu de la création en à voulu ainsi, lui qui nous en a donné tous les attributs. S’il avait voulut en faire autrement, il aurait tout simplement gommé nos appétits…

« Il faut accompagner notre foi de toute la raison qui est en nous, mais toujours avec cette réserve de ne pas estimer que ce soit de nous qu’elle dépende !!! Ni que nos efforts et nos arguments puissent atteindre à une si surnaturelle et divine science » écrivait déjà au XVI siècle Michel Eyquem de Montaigne.

La connaissance de Dieu sans celle de la misère fait « l’orgueil ». La connaissance de la misère sans celle de Dieu fait le « désespoir ». La connaissance du Christ fait « le milieu » parce que nous y trouvons et Dieu et notre misère….

Son représentant sur terre, le descendant de « Pierre » le premier de nos Papes doit regarder le monde avec ces diversités, ses contraintes et ses divinations. Son « parler vrai » dans cet avion qui l’amène prêcher en Afrique. Ce grand continent, ce n’est point ici les pays de la vérité formelle. Elle erre, inconnue parmi les hommes, comme le reste du monde de la souffrance et des inégalités. Dieu l’a couverte d’un voile, qui la laisse méconnaitre à ceux qui n’entendent pas sa voix.

Merci à tous ces inconnus, connus ou reconnus qui à travers notre terre s’acharnent à protéger l’espèce humaine dans des missions impossibles. Leurs langages sont les vrais, et leurs empressements à protéger leurs frères remarquables. Le préservatif est le seul rempart efficace contre le Sida ! Donnons à tous ceux qui le distribuent aux quatre coins de la planète une complète absolution après cette bien émouvante confession.

Le silence est la plus grande des persécutions.